Voir la gloire de Christ par le miracle de la propitiation (John Piper)

La propitiation de Christ

Citons un exemple, le plus élémentaire, parmi « toutes les œuvres de la souffrance de Christ » : celui de la propitiation, c’est-à-dire l’apaisement de la colère de Dieu envers tous ceux qui croient en lui, pour que Dieu ne soit plus contre nous, mais à cent pour cent pour nous, éternellement. Comment Christ fait-il cela ? Paul le développe ainsi :

Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous – car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois (Ga 3.13).

C’est lui que Dieu a destiné à être, par son sang pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience (Ro 3.25).

Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie (Ro 5.10).

Christ face à la colère de Dieu

Remarquez que c’est Dieu lui-même qui met Christ au centre pour faire face à sa propre colère. Il n’y a pas cette idée que Jésus serait miséricordieux, mais que Dieu le Père ne le serait pas. Non, c’est Dieu le Père qui prend l’initiative de satisfaire aux exigences de son propre courroux juste. Christ porte la colère pour que nous en soyons épargnés.

Remarquez aussi que Dieu accomplit une telle œuvre « parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience » (Ro 3.25). On pourrait penser que Dieu devrait simplement oublier les millions de péchés de tous les saints de l’Ancien Testament qu’il a pardonnés. Mais sa justice ne le permet pas. En effet, le péché, qui rabaisse Dieu, doit être justement puni pour que la gloire de Dieu soit considérée comme infiniment précieuse. Le problème du péché pourrait être écarté avec justice en envoyant tous les pécheurs en enfer. Or Dieu, dans sa grâce (Ro 3.24), a établi qu’il sauverait les pécheurs méritant l’enfer ; il satisfait sa sainte colère en faisant porter leur punition par son Fils. 

La valeur de la gloire de Dieu élevée

Ainsi, la valeur de la gloire de Dieu est élevée, alors qu’elle est depuis toujours piétinée de mille et une manières, sa justice est exécutée et les pécheurs sont sauvés. Ou bien, pour l’exprimer tel que nous l’avons considéré à travers les Écritures, le but suprême des souffrances de Christ est d’exalter la gloire de sa propre justice dans l’acte même de sauver des pécheurs qui passeront l’éternité à louer la gloire de la grâce de Dieu.

Par conséquent, cette propitiation, c’est-à-dire l’apaisement de la colère de Dieu, est le vecteur par lequel est atteint le but suprême de racheter un peuple qui exalte la gloire de Christ en trouvant plaisir en Dieu, par Christ, pour l’éternité. La propitiation n’est pas une fin en elle-même : elle retire un obstacle immense à la jouissance de la gloire de Dieu. Cette joie qui exalte Dieu est le but suprême de la propitiation – et celui de toutes les autres merveilles de la providence.


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper