La grâce de Dieu manifestée dans le désert pour sa gloire (John Piper)

La désobéissance d’Israël

La désobéissance d’Israël à la loi de Dieu a marqué son histoire dès le commencement. C’est la sombre toile de fond, près de la mer Rouge, qui fait de l’exode une époustouflante manifestation de la grâce divine (Ps 106.7,8). Et cela continue jusqu’à l’incident du veau d’or (Ex 32) et plus loin encore, alors que le peuple erre dans le désert. À la frontière de la Terre promise, juste avant qu’il renvoie le peuple dans le désert pour quarante années supplémentaires, Dieu déclarera :

Mais, je suis vivant ! Et la gloire de l’Éternel remplira toute la terre. Tous ceux qui ont vu ma gloire, et les prodiges que j’ai faits en Égypte et dans le désert, qui m’ont tenté déjà dix fois, et qui n’ont point écouté ma voix, tous ceux-là ne verront point le pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner, tous ceux qui m’ont méprisé ne le verront point (No 14.21‑23).

Depuis le jour où tu es sorti du pays d’Égypte jusqu’à votre arrivée dans ce lieu, vous avez été rebelles contre l’Éternel (De 9.7).

La délivrance pour la gloire de son nom

Pourquoi, donc, Israël n’a-t-il pas été détruit dans le désert ? Pour la même raison qu’il ne l’a pas été en Égypte. Huit cents ans après l’exode, alors que le prophète Ézéchiel se remémore la providence de Dieu manifestée tout au long de l’histoire d’Israël, il fera le lien entre le but de Dieu dans la libération de l’esclavage et son objectif à travers l’expérience de son peuple dans le désert. Il les décrit de manière identique. Il argumente que, bien que les israélites soient pécheurs et indignes, Dieu les sauve par l’exode et dans le désert pour la même raison, en vue du même objectif final : la gloire de son nom.

Parlant pour Dieu, Ézéchiel décrit le but de la providence divine dans l’exode comme nous l’avons vu :

Et ils se révoltèrent contre moi, et ils ne voulurent pas m’écouter […] J’eus la pensée de répandre ma fureur sur eux, d’épuiser contre eux ma colère, au milieu du pays d’Égypte. Néanmoins, j’ai agi par égard pour mon nom, afin qu’il ne soit pas profané aux yeux des nations parmi lesquelles ils se trouvaient, et aux yeux desquelles je m’étais fait connaître à eux, pour les faire sortir du pays d’Égypte. Et je les fis sortir du pays d’Égypte et je les conduisis dans le désert (Éz 20.8‑10).

Puis, il cite à nouveau l’Éternel dans quasiment les mêmes termes qu’auparavant pour dépeindre le but de sa providence lors de l’expérience d’Israël dans le désert :

Et la maison d’Israël se révolta contre moi dans le désert […] J’eus la pensée de répandre sur eux ma fureur dans le désert, pour les exterminer. Néanmoins, j’ai agi par égard pour mon nom, afin qu’il ne soit pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d’Égypte (Éz 20.13,14).

Puis, huit versets plus loin, il le réitère pour s’assurer que le message soit fort et clair :

Et les fils se révoltèrent contre moi […] J’eus la pensée de répandre sur eux ma fureur, d’épuiser contre eux ma colère dans le désert. Néanmoins, j’ai retiré ma main, et j’ai agi par égard pour mon nom, afin qu’il ne soit pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d’Égypte (Éz 20.21,22).

La grâce de Dieu et sa gloire

Ézéchiel tient à ce que l’on saisisse le lien qui existe entre la grâce de Dieu, qui ne déverse pas sa colère sur Israël bien qu’il le mérite, et sa détermination à manifester la gloire de son nom. Ce lien, c’est que sa grâce, retenant sa colère, se répand sur Israël à cause de son engagement inébranlable à honorer son nom. Dans cette situation précise, il se soucie de la gloire de son nom parmi les nations – « qu’il ne soit pas profané aux yeux des nations » (Éz 20.9,14,22).

Il s’agit donc, à nouveau, d’une mise en garde contre l’idée selon laquelle le but de Dieu, en se glorifiant lui-même, serait, d’une certaine manière, en opposition à son désir de faire grâce. C’est précisément le contraire. Le fait que Dieu se glorifie a été le fondement de la jubilation imméritée des enfants d’Israël. S’ils avaient des yeux pour voir, ils se seraient réjouis dans la gloire de la grâce de Dieu qui l’a conduit à les épargner.


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper