Une obsession du pragmatisme (Steven J. Lawson)

Horton écrit : « L’Église en Amérique aujourd’hui est tellement obsédée par l’idée d’être pratique, pertinente, utile, d’avoir du succès et même d’être appréciée qu’elle est le reflet du monde même. Hormis l’emballage, il n’y a rien qui ne puisse être trouvé. dans la plupart des églises aujourd’hui, qui ne pourrait .être satisfait par certains programmes séculiers et groupes d’entraide(1). » Il appelle une telle religion populaire le christianisme sans Christ.

Horton ajoute : « L’accent semble être mis sur nous et notre activité plutôt que sur Dieu et son œuvre en Jésus-Christ(2). » Dans un tel contexte, Jésus est un coach avec un bon plan de match pour notre victoire plutôt qu’un Sauveur qui l’a déjà remportée pour nous. Le salut consiste davantage à jouir de la vie maintenant qu’à être sauvé du jugement de Dieu par Dieu lui-même. Cela vous semble familier ?

En bref, Barnhouse et Horton nous mettent en garde contre un christianisme sans Christ. Barnhouse craignait l’arrivée d’un tel évangile alternatif. Horton affirme malheureusement qu’il est maintenant là.

Christ mis à l’écart

À l’heure actuelle, les prédications dépourvues de la personne et de l’œuvre du Christ sont trop courantes. De telles paroles sans vie sont un piège dans lequel sont tombés de nombreux prédicateurs. Il s’agit d’un piège mortel dans lequel le  Seigneur Jésus est minimisé, voire totalement absent. Plutôt que de recevoir la place centrale et prééminente, Jésus est relégué à la périphérie. Au lieu d’être sous les projecteurs, Christ est laissé dans l’ombre.

Dans de nombreuses chaires, il y a une communication convaincante qui captive l’auditeur. Il y a une pensée logique exprimée de manière cohérente. Il y a des plans bien structurés, des introductions qui captent l’attention et une excellente exégèse. Il y a des illustrations fascinantes et des applications pertinentes. Il y a des observations perspicaces et de parfaits renvois à des passages bibliques. Il y a même des conclusions dramatiques.

Mais si le sermon ne parvient pas à exalter et à élever Christ, il a raté la cible. Une telle prédication a tout sauf l’essentiel : la personne de Jésus-Christ, présentée par la puissance de l’Esprit. Certes, le nom du Christ est peut-être mentionné. Mais seulement de manière polie. Un tel discours peut même être énergique, passionnant et enthousiaste. Toutefois, s’il est dépourvu de Christ, il n’est qu’« un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit ». La triste réalité est que ces chaires stériles sont impuissantes pour sauver et incapables de sanctifier.


Cet article est tiré du livre : La prédication bénie par Dieu de Steven J. Lawson


1. Michael Horton, Christless Christianity [Le christianisme sans Christ], Grand Rapids, Baker Books, 2008, p. 16-17.

2. Horton, Christless Christianity [Le christianisme sansChrist], p. 18.