7 preuves contextuelles en faveur de l’endurcissement inconditionnel (John Piper)

Qu’est-ce qui prouve que les mots « il endurcit qui il veut » (Ro 9.18) signifient que Dieu décide librement et inconditionnellement qui sera endurci et qui ne le sera pas ? C’est ce que j’entends par inconditionnel – non qu’il n’y ait aucune condition d’indignité, mais que rien chez l’être humain, que ce soit passé, présent ou futur, ne fait une différence dans la décision de Dieu d’endurcir ou de montrer de la miséricorde. Nous nous arrêterons brièvement sur sept éléments de preuve, dans le contexte de Romain 9, dans l’espoir que vous leur accorderez suffisamment de temps pour voir s’ils sont tissés dans l’étoffe de la providence divine sur le péché d’orgueil des hommes.

1. C’est la signification la plus naturelle des mots.

« Il endurcit qui il veut » signifie que sa volonté, et non la nôtre, est décisive dans l’endurcissement de qui il veut. Il est certain que notre volonté se rebelle et s’endurcit contre Dieu. Mais le sens premier de ces mots est que c’est la volonté décisive de Dieu qui surpasse et sous-tend notre volonté, sans pour autant annuler l’importance de notre volonté.

2. Le parallèle exact avec la miséricorde démontre que l’acte de Dieu dans l’endurcissement est aussi inconditionnel que l’acte de Dieu dans l’exercice de sa miséricorde.

Le verset 18 affirme : « Il fait miséricorde à qui il fait miséricorde, et il endurcit qui il veut. » Alors, si nous croyons que la démonstration divine de sa miséricorde est inconditionnelle, la façon la plus naturelle de suivre le parallèle est que l’endurcissement par Dieu est inconditionnel. Encore une fois, il n’est pas question de nier que Dieu nous voie dans notre péché et donc méritant le jugement. Le fait est que puisque tous sont dans la même condition de désespoir, rien chez une personne ou une autre n’explique pourquoi l’une reçoit la miséricorde et l’autre, l’endurcissement.

3. C’est, de fait, la conclusion de Paul au sujet des paroles de Dieu au verset 15 : « Je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde. »

Voici ce que Paul en dit au verset 16 : « Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ne de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. » Si c’est bien le sens de « je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde » alors, le sens de « il endurcit qui il veut » est : « Cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui endurcit. »

4. Le parallèle avec Jacob et Ésaü démontre que la miséricorde et l’endurcissement sont inconditionnels.

Paul affirme dans les versets 11 à 13 : «Car les enfants n’étaient pas encore nés et ils n’avaient fait ni bien ni mal […], quand il fut dit à Rebecca : L’aîné sera assujetti au plus jeune, selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü. » Autrement dit, le contexte exige que Paul n’aborde pas seulement l’amour et la miséricorde comme faisant partie de la souveraineté de Dieu, mais également la haine et l’endurcissement. Le parallèle du verset 13 avec Jacob et Ésaü démontre que l’endurcissement et la miséricorde sont inconditionnels.

5. L’objection soulevée dans Romains 9.19 et la réponse que fait Paul démontre qu’il n’a pas traité la souveraineté de Dieu de la manière dont plusieurs le font aujourd’hui.

Paul soulève l’objection à sa propre position : « Tu me diras : Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? » À partir de là, plusieurs aujourd’hui affirment : « Dieu blâme parce que les êtres humains ont l’ultime autodétermination et l’utilisent pour se rebeller contre Dieu. » Ils disent, de fait, que l’endurcissement par Dieu n’est pas libre et inconditionnel, mais est conséquent à l’endurcissement autodéterminant de l’homme.

Si Paul acceptait cette manière de penser, il aurait facilement pu répondre comme suit à l’objection du verset 19. L’objecteur entend Paul dire : « Dieu endurcit qui il veut » et lui répond : « Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? » Paul aurait pu aisément répondre par un appel à l’autodétermination ultime de l’homme ! Mais il ne l’a pas fait, car c’est une réponse erronée. Une telle réponse aurait réfuté l’enseignement de Paul. Là où Paul veut en venir, c’est qu’il n’existe rien dans l’homme qui explique pourquoi l’un est endurci tandis que l’autre bénéficie de la miséricorde. Cette distinction repose entièrement sur Dieu, non sur l’homme. Détectant un esprit mensonger, Paul détourne alors la question du verset 19 : « Ô homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? » (9.20.)

6. Le verset 21 montre que Paul voit la miséricorde et l’endurcissement comme inconditionnels, car il évoque les objets de la miséricorde et de l’endurcissement comme provenant de la même masse d’argile.

« Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse [notez l’expression !] un vase d’honneur et un vase d’un usage vil ? » L’accent est mis sur le fait que ce n’est pas la nature de l’argile qui détermine l’usage qu’en fera Dieu, mais plutôt la volonté libre, sage et souveraine du potier. Il fait miséricorde à qui il veut et il endurcit qui il veut – à partir de la même masse d’argile.

7. Nous lisons dans Romains 11.7 : « Quoi donc ? Ce qu’Israël cherche, il ne l’a pas obtenu, mais les élus l’ont obtenu, tandis que les autres ont été endurcis. »

Autrement dit, la vraie question qui émane du fait d’être ou non endurci, est l’élection, et non une volonté antérieure ou une course que nous aurions remportée. « Les élus l’ont obtenu tandis que les autres ont été endurcis » est parallèle avec Romains 9.18 : « Il fait miséricorde à qui il fait miséricorde et il endurcit qui il veut. »


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper