L’impossibilité d’aimer ce que nous n’aimons pas (John Piper)

Dans la Parole, la soumission à Dieu fait partie de l’œuvre de la foi, sans laquelle il est impossible d’être agréable à Dieu (Hé 11.6). Dans Romains 8.9, Paul déclare : « Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous ». Il existe un espoir d’être affranchis de cette horrible expression, « ne peuvent pas ». L’Esprit de Dieu doit venir habiter en nous.

Esclaves du péché

Humainement parlant, nous étions désespérés, esclaves du péché, morts dans nos iniquités, incapables de goûter à la douceur de la réalité spirituelle et de nous soumettre ou d’être agréables à Dieu. Par nature, nous étions des enfants de colère. Voici comment Paul résume notre condition précédant la conversion :

… vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde […] [Vous aviez] l’intelligence obscurcie, [et vous étiez] étrangers à la vie de Dieu à cause de l’ignorance qui [était en vous], à cause de l’endurcissement de [votre] cœur (Ép 2.12 ; 4.18).

Aux hommes cela est impossible

Et Jésus, s’adressant au jeune homme qui n’a pas voulu abandonner ses richesses pour le suivre, résume notre condition par un « impossible » absolu :

Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent : Qui peut donc être sauvé ? Jésus les regarda, et leur dit : Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible (Mt 19.24‑26).

L’ampleur de notre esclavage au péché et l’impossibilité de s’en affranchir par nous-mêmes ne sont ni vues ni ressenties, sans la révélation divine dans les Écritures et sans l’œuvre de l’Esprit qui nous ouvre les yeux. Un enfant de six ans et un ex-drogué peuvent, par leur expérience, avoir un aperçu (terrifiant, certes) de leur véritable condition sans Christ, mais c’est seulement par la Parole de Dieu que nous sommes réellement capables de connaître l’étendue des mots « ne peuvent » et « impossible ».

Les chaînes internes

Ces expressions ne signifient pas que nous sommes enchaînés et empêchés de faire ce que nous voudrions par-dessus tout : aimer Jésus et nous confier en lui. C’est exactement l’opposé ! Ces chaînes ne sont pas externes, nous éloignant de nos plus chers désirs ; elles sont internes. Elles sont nos désirs les plus chers. Nous ne demeurons pas dans les ténèbres parce que la porte vers la lumière serait fermée. En aucun cas ! Nous demeurons dans les ténèbres parce que nous aimons les ténèbres et détestons la lumière (Jn 3.19,20). Les mots « ne peuvent » renvoient à l’impossibilité d’aimer ce que nous n’aimons pas et de haïr ce que nous ne haïssons pas. Nous étions esclaves du péché, non pas des circonstances. Autrement dit, nous étions esclaves de nos propensions les plus profondes, et nous avons préféré le péché à Christ.

La question cruciale

Je pose donc ma question : Comment êtes-vous parvenu à la foi en Jésus ? Comment avez-vous cessé d’être une personne qui préfère d’autres choses à Dieu pour devenir quelqu’un qui chérit Christ ? Si nous répondons incorrectement à cette question, il se pourrait que nous placions notre confiance en des choses qui ne se sont pas produites ou bien, au contraire, que nous ne saisissions pas des choses qui, elles, se sont produites. Ce qui sera abordé dans le chapitre suivant est donc crucial. Quelles sont l’étendue et la nature de la providence de Dieu dans votre venue à la foi en Christ ?


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper