Satan domine-t-il sur le monde ? (Frederick Leahy)

La vantardise de Satan ressort tout particulièrement dans sa prétention de dominer sur le monde et de pouvoir le donner à Christ. Calvin qualifie cette attitude « d’imposture ».

L’usurpateur s’arrogeait des pouvoirs qu’il ne possédait pas, et Jésus ne l’ignorait pas. En affirmant exercer son empire sur « les royaumes du monde », Satan mentait. Dans un monde créé par Dieu, et qui lui appartient, Satan erre comme un imposteur et un squatter ne jouissant d’aucun droit.

Satan : le menteur par excellence

Dieu, et non ce fieffé menteur, tient le monde dans sa main. Certains reconnaissent l’assertion de Satan comme vraie. Cette offre, suggèrent-ils, n’aurait revêtu aucune valeur si Satan ne possédait pas ce qu’il offrait. De plus, le Fils de Dieu aurait aussitôt qualifié cette affirmation fausse de mensonge. Mais, si Christ avait adoré Satan, l’offre fallacieuse aurait eu une « valeur » aux yeux du tentateur. Le fait que Jésus réponde à la tentation en affirmant que Dieu seul doit être adoré ne donne aucun crédit à la prétention orgueilleuse de Satan. Par ces paroles, Satan paraît sous son vrai jour : le menteur par excellence, prêt à tout pour s’approprier la puissance et la gloire qui appartiennent à Dieu seul.

La souveraineté absolue de Dieu

Certes, Dieu a livré à Satan les royaumes de ce monde dans la mesure où le péché règne dans le cœur et la vie des dirigeants et des membres des nations. Voici pourquoi Jésus lui-même le qualifie de « prince de ce monde ». Mais cette appellation ne revêt pas un sens absolu, comme le malin le prétend. Dieu lui permet de dominer sur le monde des hommes seulement dans la mesure où ceux-ci se livrent au diable par le péché. Même alors, tout demeure sous le contrôle souverain de Dieu afin que tout concoure à sa gloire. Jamais un seul instant Dieu ne laisse les rênes glisser de ses mains. L’Écriture tout entière insiste sur la souveraineté absolue et sans restriction de Dieu sur cette terre. « À l’Éternel la terre et ce qu’elle renferme, le monde et ceux qui l’habitent » (Psaume 24:1).

L’Ancien Testament, comme le Nouveau, présente Satan comme une créature dont le pouvoir dépend sans cesse de la permission divine. Il n’est ni omnipotent, ni omniscient, ni omniprésent. Nous cherchons en vain dans l’Ancien Testament un passage qui affirme que Satan règne sur le monde créé par Dieu. Que représentent les royaumes de ce monde et leurs dirigeants, y compris Satan et ses armées, comparés au Gouverneur souverain de l’univers ?

« Voici, les nations sont comme une goutte d’un seau, elles sont comme de la poussière sur une balance… Toutes les nations sont devant lui comme un rien, elles ne sont pour lui que néant et vanité » (Ésaïe 40:15,17).

« L’Éternel, le Très-Haut, est redoutable, il est un grand roi sur toute la terre» (Psaume 47:2).

La prophétie d’Ésaïe s’avère particulièrement convaincante à cet égard. Neuf fois dans le seul chapitre 45, nous trouvons la déclaration divine : « Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre.» Tant pis pour les prétentions de Satan à la souveraineté!

Le Christ-Roi

Satan est-il un ennemi triomphant ou a-t-il été vaincu à la croix ?

La Bible le présente sans cesse comme écrasé et mis en déroute. Pourtant, même dans les affres de la mort, il demeure dangereux pour nous qui vivons dans les limites du temps. En revanche, le Sauveur, le « grand roi sur toute la terre », domine d’une mer à l’autre et sur les nations (Psaume 22:29; 72). Il est « le plus élevé des rois de la terre » (Psaume 89:28), « le roi des nations » (Jérémie 10:7), « le prince des rois de la terre », le « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apocalypse 1:5 ; 19:16). Voici le règne médiateur de Christ car à lui tout pouvoir a été donné par le Père dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28:18). « On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit » (Daniel 7:14). Reconnaître à Satan le droit de régner dans le moindre domaine revient à trahir le Christ de Dieu et à exprimer de l’incrédulité.


Cet article est tiré du livre : Satan, vaincu et chassé de Frederick Leahy