S’abaisser pour devenir grand (Steven J. Lawson)

On raconte l’histoire d’un jeune diplômé de séminaire qui s’est empressé de prêcher son premier sermon dans son nouveau pastorat. Après plusieurs années d’études théologiques intenses, il était prêt à déverser ses vastes connaissances sur la congrégation, qui elle, ne se doutait de rien. Il est entré en chaire avec une étonnante confiance. Il se tenait devant les fidèles avec la poitrine bombée, la tête bien haute et le visage rayonnant.

Mais alors que ce jeune théologien prononçait son premier sermon, il a soudainement commencé à bafouiller. Sa langue est devenue empâtée. Il trébuchait sur ses mots. Il s’est perdu dans ses notes. Il était déconcentré. Son débit a ralenti. Aux dires de tous, le sermon était un échec total.

Immédiatement après cette expérience atroce, ce jeune pasteur dévasté s’est glissé hors de la chaire la tête baissée, les épaules affaissées et les genoux faibles. Jamais il n’avait été aussi humilié et embarrassé.

Alors qu’il sortait du sanctuaire, un diacre d’un certain âge s’est approché de lui et, mettant son bras autour de ses épaules, lui a dit : « Pasteur, si vous étiez monté en chaire comme vous êtes descendu, vous seriez descendu comme vous êtes monté. »

La dépendance de Dieu dans la prédication

Chaque fois qu’un prédicateur monte en chaire en s’appuyant sur ses propres forces, il est certain d’hésiter et d’échouer. Concernant l’incapacité de l’homme, Jésus a dit : « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15.5). Le prédicateur ne fait pas exception à la règle. Lorsqu’il a confiance en lui-même, il n’accomplira rien qui ait une valeur éternelle.

Celui qui exerce son ministère avec la confiance en soi sera certainement inefficace. Dans une discussion sur le leadership spirituel, Pierre a dit : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (1 Pi 5.5). Le prédicateur qui agit avec suffisance sera certainement humilié par Dieu. D’une manière ou d’une autre, il sera humilié. Soit il choisira d’être humble, soit il sera humilié. En ce qui concerne la chaire, il faut complètement dépendre de Dieu pour qu’il œuvre à travers le messager et le message.

Lorsqu’il est revêtu d’humilité, le prédicateur est doté de la puissance d’en haut. En dépit de ses faiblesses personnelles, l’Esprit lui permettra de rester fort dans la proclamation des Écritures.

C’est l’humilité avec laquelle tout enseignant doit s’approcher de la chaire. Ceux qui reconnaissent leurs faiblesses deviennent forts. Ceux qui reconnaissent leurs insuffisances finissent par être à la hauteur. Ceux qui se rendent compte de leur impuissance reçoivent l’aide divine. C’est là le dessein souverain et le génie infini de Dieu. Les hommes finis doivent prêcher par la puissance que seul un Dieu infini peut fournir. Voilà le paradoxe de la prédication.


Cet article est tiré du livre : La prédication bénie par Dieu de Steven J. Lawson