Quelles devraient être les qualifications des anciens ? (Mark Dever)

Qui devrait être ancien ? Quelles devraient être leurs qualifications ? Celles-ci sont clairement expliquées dans la Bible, dans 1 Timothée 3 et Tite 1.

Les femmes et la fonction d’ancien

Par contre, avant d’examiner ces chapitres, il nous faut mentionner un sujet important soulevé dans 1 Timothée 2 – à savoir que ce n’est pas la volonté de Dieu que les femmes occupent cette fonction. Une expression ambiguë de ce passage a provoqué bien des questions, mais il est toujours plus prudent de débuter par les portions des Écritures qui sont précises puis de prier que Dieu éclaire celles qui le sont moins, plutôt que de mettre en doute ce qui est clair à cause de la présence d’incertitude. 

Ce qui ressort clairement de 1 Tm 2, c’est que la femme ne doit pas enseigner ou prendre autorité sur l’homme. Quel que soit le genre précis d’autorité que Paul qualifie d’impropre, il fait sans l’ombre d’un doute référence à l’enseignement donné par une femme. La façon de faire de l’Église primitive se voulait un reflet de l’ordre dans la création, où le mari a autorité sur sa femme. Selon Galates 3.28, il est dit explicitement qu’en Christ il n’y a plus ni homme ni femme, mais ce verset n’a pas pour but d’éliminer toutes les différences entre les deux sexes. Il confirme simplement l’extraordinaire grâce de Dieu qui sauve sans parti pris.

1 Timothée 3

Cela étant dit, examinons l’énumération donnée en 1 Timothée 3. Prenez quelques minutes pour lire les versets 1 à 7. D. A. Carson, professeur du Nouveau Testament au Trinity Evangelical Divinity School, a déjà noté que ce qui est remarquable au sujet de cette série d’attributs, est qu’elle n’a rien de très remarquable. Il voulait dire, par ces propos, que la Bible prescrit à tous les chrétiens de développer ces qualités – toutes, bien sûr, sauf pour la capacité d’enseigner (1 Tm 3.2). Bien que les Écritures nous fassent connaître, dans ces chapitres, tout ce qu’il faut savoir sur le caractère d’un ancien, je ne crois pas que Paul dirait que cette liste est exhaustive. Son but était plutôt de présenter des caractéristiques qui seraient perçues comme étant vertueuses, et ce, même par la culture environnante de l’époque.

Le but du leadership dans l’Église

L’objectif poursuivi par le leadership dans l’Église est qu’en recommandant aux gens du dehors de suivre la vérité, Dieu reçoive toute la gloire. C’est pourquoi Paul était tellement en colère contre les Corinthiens parce qu’ils se traînaient en justice en plaidant l’un contre l’autre devant des incroyants et laissaient des individus ayant des vies manifestement déréglées s’associer à l’Église. Ces deux conditions minaient le témoignage de l’évangile. De ce fait, dans la première lettre de Paul à Timothée, il est évident que l’impiété répandue parmi certains faux enseignants de l’Église d’Éphèse mettait en péril la façon dont Dieu est glorifié par l’Église – la proclamation de la Bonne Nouvelle du pardon et de l’espérance et la conversion des pécheurs !

La liste des vertus que Paul a donnée dans 1 Timothée 3 (et aussi dans Tite 1) ne contient pas toutes les qualités qu’un chrétien devrait démontrer. Elle sert plutôt à attester la valeur de l’évangile aux yeux de ceux qui regardent agir les leaders de l’Église. Il est bon de lire régulièrement la Bible et nécessaire de prier, pourtant Paul ne mentionne aucune de ces disciplines. Cependant, je veux que mes anciens les pratiquent toutes les deux ! Je retrouve ailleurs dans la Bible que tout chrétien doit aussi les mettre en pratique. Je crois donc que Paul voulait mettre en évidence des choses comme payer les factures à temps, être joyeux, humble et aidant parce que la plupart des incroyants reconnaissent que ces choses sont bonnes.

Comment trouver des leaders pieux dans nos Églises ?

Comment trouverons-nous de pareils leaders dans nos assemblées ? Nous prions pour que Dieu nous donne sa sagesse. Nous étudions sa Parole, surtout les passages de Tite et de 1 Timothée qui nous enseignent manifestement en quoi consistent les qualifications exigées pour une telle responsabilité. Nous ne devrions pas choisir nos leaders selon les critères du monde ou imiter les Églises qui cherchent parmi leurs membres les gens qui sont déjà des dirigeants naturels dans la communauté pour les mettre à la tête de leur congrégation. Dans son livre Dining with the Devil, Os Guiness rapporte le commentaire d’un homme d’affaires japonais à un visiteur australien : 

« Quand je rencontre un leader bouddhiste, j’ai devant moi un saint homme. Quand je rencontre un leader chrétien, je suis devant un dirigeant d’entreprise. » (p.49) 

Au lieu de cela, nous devons rechercher des hommes dont la personnalité, la réputation et la compétence les rendent aptes à manier la Parole tout en portant du fruit, ce qui est la marque d’un bon leader dans l’Église. Le caractère de ce dernier doit se former non en fonction de lui-même, mais des autres. Il n’est donc pas ami de l’argent, mais des étrangers – qui est la signification littérale du mot « hospitalier ». Les vrais leaders d’Église seront centrés sur les autres.


Cet article est tiré du livre : Une manifestation de la gloire de Dieu de Mark Dever