L’autorité : un don de Dieu (Mark Dever)

Un grand privilège

Servir dans une position de leadership constitue un grand privilège que personne ne devrait laisser passer. Certains individus se considèrent peut-être trop occupés ou pensent qu’un tel travail n’en vaut pas la peine. Paul dit que celui qui aspire à une fonction de dirigeant désire une belle tâche et celui qui l’exerce s’acquiert un rang honorable!

J’ai connu l’un des moments les plus démoralisants de ma vie lors d’une conversation avec un professeur de l’université de Cambridge. Nous prenions un repas ensemble et il me faisait part de sa colère face à une récente décision du conseil municipal. Tout en l’écoutant en rajouter encore et encore, je me suis souvenu que mon ami avait l’habitude de toujours démontrer autant de mécontentement envers l’autorité. J’ai donc décidé de lui poser sans réserve une question simple et directe : Penses-tu que toute autorité soit mauvaise? En temps normal, une telle question suscite un regard perplexe, un reniflement condescendant devant une interrogation aussi naïve et une réponse incohérente et entravée d’une foule de restrictions. Cette fois, par contre, je suis resté sous le choc devant sa réponse simple, directe, sans nuance et sans réserve – « Oui ».

La nature déchue de l’autorité

Il est sage et judicieux de se souvenir que l’autorité possède une nature déchue et qu’elle peut faire l’objet d’abus. Le pouvoir exercé en dehors de la volonté de Dieu est toujours démoniaque. En revanche, il est désastreux d’entretenir des soupçons ou une méfiance naturelle à l’égard de toute autorité. À vrai dire, cet état remet en cause la personne elle-même plutôt que la direction. En outre, il démontre notre incapacité, tel un cancer dégénératif, à agir comme des êtres créés à l’image de Dieu. Nous devons être capables de faire confiance à Dieu si nous voulons vivre selon son dessein et même, à un degré non négligeable, nous fier à ceux qui sont faits à son image. Tous dans la Bible, d’Adam et Ève jusqu’aux vils dirigeants du livre de l’Apocalypse, montrent leur méchanceté naturelle en rejetant l’autorité de Dieu afin de se l’approprier pour eux-mêmes.

Leaders pieux !

Quel immense privilège que celui d’être servis par des leaders pieux! Un pouvoir centré sur Dieu, façonné et exercé pour notre bien, est un don précieux! Ceux qui rejettent toute autorité, et ils sont nombreux aujourd’hui, s’autodétruisent et manquent totalement de perspicacité. Un monde sans autorité serait semblable à des désirs sans frein, une voiture sans servodirection, une intersection sans feu de circulation, un jeu sans règle, un foyer sans parent, un monde sans Dieu. Il pourrait fonctionner pendant un certain temps, mais bientôt, il apparaîtrait vain puis cruel et en fin de compte, indiciblement tragique.

Nous avons tendance à négliger le fait que le leadership biblique et centré sur Dieu est essentiel pour bâtir une Église qui glorifie Dieu. L’exercice de l’autorité dans l’Église établit un lien avec la nature et le caractère de Dieu. Lorsque nous accomplissons correctement cette tâche en appliquant la loi à la maison, au travail, dans notre service envers les scouts, dans nos foyers et en particulier dans l’Église, nous aidons à manifester l’image de Dieu devant sa création. Il s’agit de notre appel et de notre privilège.


Cet article est tiré du livre Une manifestation de la Gloire de Dieu de Mark Dever.