Que signifie la résurrection par rapport à l’Ancien Testament ? (Greg Gilbert)

Qu’est‑ce que la résurrection et l’identité messianique de Jésus ont à voir avec la Bible ? Tout. L’Ancien Testament enseignait que l’autorité du Messie serait exclusive, à multiples facettes, universelle et absolue. Il exercerait son influence sur toutes les sphères de la vie et de l’existence. Il y a toutefois une sphère en particulier dans laquelle il exercerait son autorité : parler au nom de Dieu le Père. Autrement dit, il serait un prophète par excellence. Dieu a même dit qu’il enverrait un prophète comme Moïse, en promettant ceci : 

« Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai » (De 18.18). 

Voilà d’ailleurs ce qui a permis à Jésus d’affirmer une chose aussi audacieuse que : 

« En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui‑même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement » (Jn 5.19). 

C’est également ce qui explique que Jean‑Baptiste a dit à Jésus : 

« [Car] celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu » (Jn 3.34). 

Jésus le prophète par excellence

Le Christ était également le Prophète, celui qui révèle à la perfection qui est Dieu et ce que Dieu dit.

Or, il est remarquable de voir comment Jésus – le Christ, le Prophète, celui qui aurait toute autorité pour parler au nom de Dieu – a traité l’Ancien Testament tout au long de son ministère. Prenons, par exemple, le récit que Luc a fait de ce que Jésus avait dit à ses disciples après être ressuscité :

Puis il leur dit : C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes (Lu 24.44).

Il faut savoir que les Juifs employaient une expression succincte pour désigner les livres de leur Ancien Testament : « la loi, les prophètes et les Écritures » ou, plus simplement : « la loi et les prophètes ». Ainsi, en disant que devait s’accomplir « la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes » (le livre des Psaumes représentant le livre scripturaire le plus important de cet ensemble), il ratifiait l’autorité de tout l’Ancien Testament du début à la fin. 

L’Ancien Testament est la Parole même de Dieu

Par contre, le témoignage que Jésus rend de l’Ancien Testament va encore plus loin. Jésus croyait non seulement que l’Ancien Testament faisait autorité, mais encore il a dit que celui‑ci était la Parole même de Dieu. Vous pourrez d’ailleurs le constater en lisant le passage suivant : 

Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’éprouver : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? Il répondit : N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint (Mt 19.3‑6).

En fait, ici, les chefs religieux d’Israël mettaient en doute la compréhension que Jésus avait des Écritures. De toute évidence, ils ne cherchaient pas tant à écouter ce qu’il avait à dire qu’à le piéger et à le discréditer. Il est d’ailleurs fascinant de voir comment leur entretien s’est déroulé, mais ce que je désire vous faire constater, c’est que Jésus a identifié celui qui avait dit : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère » comme étant le « créateur, [qui] fit l’homme et la femme ».

Ce qu’il y a d’intéressant dans tout cela, c’est que, si vous relisez cette citation dans le livre de la Genèse, vous remarquerez qu’elle n’est aucunement attribuée à Dieu. Il s’agit en réalité d’un commentaire que fait l’auteur humain de ce livre sur une situation donnée. Là est cependant toute la question : Même les passages de l’Ancien Testament où Dieu ne s’exprimait pas, Jésus les considérait comme les paroles de Dieu.

L’Ancien Testament dit vrai du début à la fin

Nous pouvons observer la même chose dans Marc 12.36, où Jésus cite un psaume que David a écrit, mais en le présentant ainsi : « David lui‑même, animé par l’Esprit‑Saint, a dit… ». Vous voyez ? Du début à la fin, Jésus le Messie a ratifié et confirmé le fait que la Parole de Dieu se constituait de tout l’Ancien Testament et que celui‑ci disait donc vrai du début à la fin. C’était le cas de ses enseignements scripturaires au sujet de Dieu et, selon Jésus, c’était aussi le cas de ses déclarations historiques.

Dans les quatre Évangiles, Jésus en vient à évoquer toutes sortes de personnes et d’histoires de l’Ancien Testament en les présentant comme de véritables personnages et faits historiques : Adam et Ève, Caïn et Abel, Noé, Abraham, Sodome et Gomorrhe, Isaac, Jacob, Moïse, la manne céleste dans le désert, le serpent d’airain, David et Salomon, la reine de Séba, Élie et Élisée, la veuve de Sarepta, Naaman, Ésaïe, Jérémie, Zacharie, et même Jonas se faisant avaler par un gros poisson. Jésus accordait foi aux Écritures jusque dans leurs moindres détails, un fait qui revêt d’ailleurs une grande importance parce qu’il était le Christ.

Jésus n’a jamais corrigé l’Ancien Testament

Il arrivera parfois qu’achoppant sur ce point, des gens déclarent : « Mais Jésus n’a‑t‑il pas en fait corrigé certains passages de l’Ancien Testament ? Ne jugeait‑il pas que certains passages étaient faussés et n’a‑t‑il pas demandé à ses disciples de croire autre chose ? » Eh bien, non. Il y a certainement des occasions où Jésus a dit des choses comme : « Vous l’avez entendu dire… mais je vous dis… » Nous n’avons pas le temps d’examiner à fond ces occasions (vous en trouverez des explications approfondies dans n’importe quel bon commentaire biblique), mais ce qu’il faut comprendre, c’est qu’à aucune de ces occasions Jésus n’a corrigé l’Ancien Testament. Il a rectifié le résultat de tentatives frauduleuses, déloyales et même malicieuses de la part des pharisiens pour esquiver le véritable sens des Écritures ou pour se fabriquer de ridicules exemptions. 

Cela signifie donc qu’au lieu de corriger l’Ancien Testament, Jésus faisait tout le contraire en exerçant son autorité royale et prophétique pour préciser ce que l’Ancien Testament voulait réellement dire en premier lieu ; à savoir rasseoir sa puissance, son autorité et sa véracité dans la vie des Israélites. Ainsi l’a‑t‑il expliqué avant de justement le corroborer dans son fameux sermon sur la montagne :

« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir » (Mt 5.17).

Nous pouvons affirmer que l’Ancien Testament est la Parole de Dieu car Jésus l’a dit

Vous me suivez ? Il y aura toujours, bien entendu, des questions à se poser en matière d’herméneutique et d’interprétation, quant au sens à donner à tel passage et à la façon dont il s’inscrit dans la vie chrétienne, les alliances, les dispensations et tout le reste. De plus, l’Ancien Testament présente ses propres questions relatives à sa transmission, à sa canonisation et à sa paternité, au sujet desquelles nous pouvons lire ce que disent des érudits chrétiens dans leurs ouvrages volumineux. Mais voici le plus important à retenir, la raison pour laquelle ces ouvrages volumineux commencent tous par affirmer que l’Ancien Testament est la Parole de Dieu : parce que Jésus, le Messie ressuscité, l’a dit. Par conséquent, nous le croyons aussi.


Cet article est tiré du livre : Pourquoi croire la Bible ? de Greg Gilbert