Pourquoi le congrégationalisme est-il important ? (Mark Dever)

Pourquoi cette question a-t-elle de l’importance ? Si le congrégationalisme reflète simplement la réalité de notre vie chrétienne communautaire, le défi devant nous ne consiste pas à le mettre en place, mais à le reconnaître et à en reproduire le modèle dans notre vie d’Église. Nous devons respecter les structures que Dieu a établies et croire qu’il l’a fait avec sagesse.

Je sais que certains réformistes ont tendance à opter pour une administration dite presbytérienne. Dans certains cas, cette disposition s’installe de manière subtile, mais seulement partielle. Par exemple, je sais que plusieurs Églises baptistes, congrégationalistes et pieuses choisissent de nommer des anciens, mais décident d’avoir des normes d’adhésion différentes, plus rigoureuses pour ces derniers que pour les autres membres de l’Église. Elles demandent ainsi à tous les membres d’approuver la confession de foi du New Hampshire, tandis que les anciens doivent en plus adhérer à celle de Philadelphie (ou Second London).

Il est évident que notre propension à rechercher chez nos anciens une maturité exemplaire est tout à fait saine et même biblique. Cependant, le moyen utilisé pour y parvenir pourrait laisser à désirer. Discernons-nous explicitement cette façon de procéder dans les Écritures ? Il n’en est rien. Cette pratique ne donnerait-elle pas plutôt l’impression à l’assemblée qu’elle n’est pas prête à exercer son rôle de Cour suprême en matière de doctrine, comme Paul le leur recommande dans l’Épître aux Galates ? Je vous laisse le soin d’en juger.

Il est certain que je souhaite et même m’attends à ce que ceux qui exercent le ministère d’ancien comprennent la doctrine avec plus de profondeur. Toutefois, je ne voudrais pas que l’Église se retrouve dans une position de dépendance plus grande relativement au clergé, que ce qui apparaît dans le Nouveau Testament. Je crains que de telles exigences formelles n’y conduisent.

Mes amis, le verdict de l’histoire parle de lui-même. Il est clair qu’aucune politique en particulier n’empêche les Églises de tomber dans l’erreur, de décliner ou de devenir stériles. Cependant, comparées aux politiques congrégationalistes, celles qui sont centralisatrices semblent afficher les pires résultats en matière de témoignage évangélique fidèle et vital. (Les résultats du premier sont particulièrement probants dans le cas où la pureté et la visibilité de l’Église sont maintenues par la pratique biblique du baptême des croyants et le rejet de celui des enfants.) La papauté a causé des ravages parmi ceux qui professent être chrétiens. Les évêques n’ont guère fait mieux. En outre, les assemblées, les associations, les comités presbytéraux, les réunions et les synodes, qui sont passés de conseillers à dirigeants, ont généralement outrepassé l’autorité que leur confère l’Écriture en apportant plus de difficultés que d’aide.

Est-il possible que l’évangile lui-même soit si simple et si clair, que la relation que nous avons avec Dieu par l’action du Saint-Esprit qui nous fait naître de nouveau soit si réelle, que la communauté de ceux qui croient en cette Bonne Nouvelle et connaissent Dieu soit la meilleure gardienne de cet évangile ? N’est-ce pas ce que nous semblons voir dans les Écritures ?


Cet article est tiré du livre : Une manifestation de la gloire de Dieu de Mark Dever