L’homme doit être réduit à l’extrémité avant d’être sauvé (Arthur Pink)

La deuxième parole de Christ sur la croix répond à la requête du brigand mourant à ses côtés.

« Il dit à Jésus : Souviens–toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23:42,43)

Le brigand est comme le pécheur typique, le spécimen de ce que les hommes sont par nature et par pratique. Par nature, ils sont ennemis de Dieu et de son Christ. Par pratique, ils volent Dieu, faisant un mauvais usage de ce qu’il leur donne et négligeant de lui rendre ce qui lui appartient. Voyons maintenant que le brigand crucifié est aussi représentatif par sa conversion. Nous soulignerons simplement son impuissance.

Il ne suffit pas de se voir comme un pécheur perdu. Le premier pas consiste à se découvrir comme un être humain corrompu et dépravé par nature et un être coupable de transgression en pratique. Le pas suivant nous apprend que nous sommes totalement détruits et incapables de faire quoi que ce soit pour nous en sortir. La découverte de la nature désespérée de notre condition, au point d’être humainement irréparable, marque le deuxième pas sur le chemin du salut envisagé sous l’angle humain.

L’homme est lent à reconnaître sa nature déchue

Mais si l’homme est lent à comprendre qu’il est un pécheur perdu et inapte à paraître dans la présence de Dieu, il l’est encore plus à saisir son incapacité à faire quoi que ce soit pour son salut et afin de s’améliorer pour convenir à Dieu. Or, aussi longtemps que nous n’avons pas découvert que nous sommes « sans force » (Romains 5:6), « paralytiques » (Jean 5:3), que Dieu ne nous sauve pas par les œuvres de justice que nous aurions faites mais selon sa miséricorde (Tite 3:5), nous ne désespérons pas de nous-mêmes et ne cherchons pas extérieurement à nous celui qui peut nous sauver.

L’homme ressemble au fils prodigue

L’Écriture présente la lèpre comme le grand type du péché ; c’est une maladie qui est restée longtemps incurable. Dieu seul pouvait apporter un remède à ce terrible fléau. Il en est de même pour le péché, et cela jusqu’à la fin. Mais l’homme est lent à comprendre cette leçon. Il ressemble au fils prodigue. Celui-ci, après avoir dilapidé sa fortune dans une vie de débauche dans un pays lointain, « alla se mettre au service d’un des habitants du pays » au lieu de retourner directement chez son père quand il fut dans le besoin, préférant travailler dans les champs à garder les pourceaux. De même, lorsque le pécheur prend conscience de son besoin, il essaie de gagner la faveur de Dieu par ses œuvres au lieu d’aller directement à Christ. Il ne s’en sort pas mieux que le fils prodigue ; sa seule nourriture se limite à une portion de carouges.

Le pécheur ne consent à se rendre au Sauveur qu’après avoir épuisé toutes ses ressources

Pensons encore à la femme malade depuis de longues années et qui avait consulté de nombreux médecins avant de s’adresser au Médecin divin (Marc 5:26). Le pécheur conscient de ses besoins tente, lui aussi, de trouver un soulagement et la paix dans toutes sortes de choses, jusqu’à ce qu’il ait fait en vain le tour des devoirs religieux. Mais il finit par devoir admettre que son état ne s’est pas amélioré et que sa situation est « allée plutôt en empirant ». La femme malade ne se décida à venir à Christ que lorsqu’elle eut « dépensé tout ce qu’elle possédait ».

Le pécheur doit reconnaître sa faiblesse

Avant de pouvoir être sauvé, il doit pleinement réaliser sa faiblesse, comme le montre la conversion du brigand crucifié. Que pouvait-il faire ? Pas marcher sur les sentiers de la justice, car des clous lui immobilisaient les pieds. Pas accomplir de bonnes œuvres, car il avait les mains clouées. Pas tourner la page et commencer une autre vie, car il était à l’article de la mort. Ami lecteur, clouez sur la croix vos mains si promptes à se mettre au service de la propre justice et vos pieds si rapides à courir sur le sentier de l’obéissance à la loi. Le pécheur doit se désolidariser de ses œuvres et accepter d’être sauvé par Christ seul. Qu’est-ce que la conviction de péché, si démodée de nos jours, sinon la prise de conscience que vous êtes pécheur, perdu, sans force ?

C’est la seule condition pour venir à Christ en vue d’être sauvé, car Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.


Cet article est tiré du livre : Celui qui parle de la croix de Arthur Pink