Le Seigneur trouve son peuple (Arthur Pink)

« Il l’a trouvé dans une contrée déserte, dans une solitude aux effroyables hurlements ; il l’a entouré, il en a pris soin, il l’a gardé comme la prunelle de son œil. » (Deutéronome 32:10)

« Il l’a trouvé dans une contrée déserte »

Faut-il préciser que pour « trouver », il faut « chercher » ? Le spectacle étonnant d’un Dieu qui cherche se présente donc ici à nos yeux. Le péché s’est interposé entre la créature et le Créateur, entraînant aliénation et séparation. Mais la situation est pire encore car, à cause de la chute, tout être humain entre dans ce monde en possession d’un cœur rempli d’inimitié contre Dieu. Il n’y a donc personne qui cherche Dieu. C’est pourquoi, dans sa condescendance et sa grâce merveilleuses, Dieu a dû se mettre à notre recherche.

Le participe passé « trouvé » n’indique pas seulement qu’il y a eu une recherche préalable. Si nous songeons à la nature pécheresse et indigne de ceux qui font l’objet de cette recherche, celle-ci traduit aussi l’amour de celui qui l’entreprend. Le grand Dieu s’est fait chercheur parce que son cœur s’est attaché à ceux qu’il a mis à part pour être les bénéficiaires de ses faveurs souveraines. Dieu a dirigé son amour vers Abraham ; c’est pourquoi il l’a cherché et trouvé au milieu des païens idolâtres d’Ur en Chaldée. Dieu s’est également attaché à Jacob ; c’est pourquoi il l’a cherché et trouvé endormi à même le sol, alors qu’il fuyait la vengeance de son frère. C’est aussi parce qu’il aimait Moïse d’un amour éternel qu’il le chercha et le trouva dans le désert de Madian.

Tout chrétien authentique peut encore témoigner aujourd’hui que Dieu a « été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas », qu’il s’est « manifesté à ceux qui ne [lui] demandaient pas » (Romains 10:20).

Dieu vous a-t-il trouvé ? 

Pour vous aider à répondre à cette question, méditez la suite de notre verset : « Il l’a trouvé dans une contrée déserte, dans une solitude aux effroyables hurlements. » Est-ce ainsi que le monde vous apparaît ? Pouvez-vous dire que tout ce qui existe sous le soleil n’est que « vanité et poursuite du vent » ? Gémissez-vous journellement de ce que vous voyez partout autour de vous ? Estimez-vous que le monde n’a rien à vous offrir qui puisse satisfaire le cœur, pas même lui apporter quelque bien-être ? Pour vous, le monde est-il réellement « une solitude aux effroyables hurlements » ?

Soumettez-vous à un deuxième test. Lorsque Dieu trouve l’un des siens, il se révèle à lui et lui fait prendre conscience de sa majesté souveraine, de son pouvoir redoutable, de sa sainteté ineffable, de sa miséricorde suprême. S’est-il révélé à vous de la sorte ? Vous a-t-il communiqué dans une certaine mesure la vision de sa gloire divine, de sa grâce merveilleuse, de son amour sublime ? Vraiment ? 

« La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17:3).

Voici un troisième test : si Dieu s’est révélé à vous, il vous a donné un aperçu de vous-même, car à sa lumière, nous voyons la lumière. C’est là une expérience humiliante, pénible et inoubliable. Lorsque Dieu se révèle à Abraham, celui-ci déclare : « J’ai osé parler au Seigneur, moi qui ne suis que poudre et cendre » (Genèse 18:27). Quand il se révèle à Ésaïe, le prophète s’exclame : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures. » (Ésaïe 6:5). Et quand Dieu se révèle à Job, celui-ci confesse : « Je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre » (Job 42:6). Le patriarche ne condamne pas seulement ses mauvaises voies, mais sa personne tout entière.

Est-ce votre expérience, ami lecteur ? Avez-vous pris conscience de votre dépravation et de votre perdition ? Avez-vous bien compris qu’il n’y a rien de bon en vous ? Mesurez-vous que vous êtes bon pour l’enfer, et que vous le méritez ? Si c’est le cas, alors, réjouissez-vous, car c’est la preuve que le Seigneur vous a trouvé.


Cet article est tiré du livre : Le Seigneur est mon appui de Arthur Pink