L’Évangile est une révélation (Edgar Andrews)

Les faux évangiles sont concoctés de sorte à plaire aux hommes. Ils tirent leur origine de la raison humaine, et les désirs de l’homme en sont la force motrice. En contraste, le vrai Évangile est une révélation venue du ciel. Où peut-on se tourner pour trouver la vérité et l’autorité dans les questions qui concernent Dieu ? Qui doit-on croire ? Paul répond que nous n’osons pas placer notre confiance en l’homme car celui-ci a tendance naturellement à pervertir l’Évangile. Nous ne pouvons croire que Dieu, Dieu qui déclare la vérité « par une révélation de Jésus-Christ » (1:12). Celle-ci est préservée dans la Bible, tant l’Ancien que le Nouveau Testaments. En effet, Christ dit : 

« Les Écritures… rendent témoignage de moi » (Jean 5:39). 

Paul se soucie donc de souligner « que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme » (1:11,12). Paul n’a pas même appris l’Évangile des autres apôtres, mais il a reçu ce message par une révélation directe. Ce fait entraîne des implications importantes.

Le processus de révélation fut le même pour les deux Testaments

Cette vérité place la prédication et les écrits de Paul dans la même catégorie de révélation que les Écritures de l’Ancien Testament qui, comme le dit Christ, témoignent de lui. Le processus de révélation fut le même pour les deux Testaments, et l’ensemble des deux constitue la Parole de Dieu. L’autorité de l’Ancien Testament, confirmée par Christ lui-même, s’étend ainsi au Nouveau.

L’Évangile est unique 

Il n’y a qu’un seul Évangile authentique. C’est la raison pour laquelle, parlant d’« autre évangile », Paul s’empresse d’ajouter qu’il n’y a pas d’« autre évangile » (1:6,7). Cet autre message est plutôt une perversion de l’Évangile. Si nous écoutons les hommes, nous entendrons un millier de versions différentes de l’« évangile » ; celui des œuvres ou de la décision de l’homme, l’évangile social ou celui de la théologie de la libération, celui de la guérison ou des phénomènes charismatiques, l’évangile sacramentel et beaucoup d’autres encore. En opposition à toutes ces inventions de l’homme, se tient l’Évangile de la révélation, celui de la grâce de Dieu en Christ.

Paul eut connaissance de l’Évangile par une révélation de Jésus-Christ

Paul eut connaissance de cet Évangile « par une révélation de Jésus-Christ » (1:12), et non pas simplement au moyen de quelque révélation générale.

La lettre aux Hébreux déclare : 

« Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils ; il l’a établi héritier de toutes choses ; par lui il a aussi créé l’univers. Le Fils est le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et il soutient toutes choses par sa parole puissante. Il a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts » (11:2,3).

L’exploration en détail de ces versets nous éloignerait trop de l’épître aux Galates, mais ils démontrent la centralité qu’occupe Christ dans toutes les œuvres de Dieu, que ce soit la révélation de soi-même, la création, la providence, la rédemption ou son règne souverain. L’Évangile ne se limite pas aux événements de Golgotha ; il s’étend à tous les attributs glorieux du Sauveur. Nous oublions trop souvent que prêcher pleinement l’Évangile signifie la proclamation de toutes « les richesses incompréhensibles de Christ » (Éphésiens 3:8).

Un Évangile révélé doit forcément être parfait 

S’il s’agit de l’œuvre de Dieu, dénuée de toute contribution humaine, il ne doit comporter aucun défaut et n’avoir besoin d’aucune addition. Il est impossible de l’améliorer, en y ajoutant ou en soustrayant quelque élément, sans le détruire complètement. C’est pourquoi toute conception du genre « Christ plus… », n’a rien à voir du tout avec l’Évangile.

Nous avons besoin de prudence à ce point. En effet, certains avancent que « Christ plus la seigneurie de Christ » est une corruption de l’Évangile. D’autres prétendent que « Christ plus le créationnisme » (ou d’autres choses encore) s’avère pareillement imparfait. Ce n’est pas le cas. La seigneurie de Christ et son statut de Créateur, ainsi que de nombreux autres aspects de sa personne et de son œuvre, font partie intégrante de l’Évangile. Ce ne sont pas des additions, bien au contraire, car si nous prêchons un Christ moindre que la personne glorieuse révélée dans l’Écriture, nous falsifions l’Évangile par soustraction.

Soyons clairs. Les additions qui falsifient l’Évangile sont celles qui impliquent une insuffisance en Christ (que ce soit dans sa personne ou dans son œuvre) pour répondre à tous les besoins du pécheur. Toute suggestion de cet ordre est à rejeter complètement, car 

« Jésus-Christ… par la volonté de Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification et rédemption, afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur »

(1 Corinthiens 1:30,31).

Finalement, un Évangile révélé est immuable 

C’est « l’Évangile éternel » qui doit être annoncé « aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple » (Apocalypse 14:6). Puisque Dieu lui-même en est le concepteur et l’exécuteur, l’Évangile ne peut pas changer. 

« Dieu… nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels » (1 Timothée 1:8,9).

L’homme a toujours eu le désir de voir quelque nouveauté. On allègue aujourd’hui que l’Évangile est passé de mode et qu’il convient de le moderniser, de l’adapter à notre temps de façon à ce que les hommes le comprennent. Nous devons adopter un langage moderne, une nouvelle approche, nous préoccuper du contexte contemporain, et écarter des concepts usés par le temps pour parler aux gens avec les mots qu’ils emploient et avec les techniques d’aujourd’hui. Ainsi, on évacue la prédication pour promouvoir le dialogue. « La doctrine divise, alors que l’expérience unit », clame la doctrine moderne. L’idée de séparation est démodée, alors que « l’unité » est le mot d’ordre actuel. L’évangélisation est devenueune entreprise commerciale de grande ampleur. 

Les Écritures enseignent autrement. Le contenu de l’Évangile ne peut pas changer car il est éternellement vrai. Comme au temps de Paul, la méthode de sa présentation continue d’être « la folie de la prédication », et le sujet de l’Évangile demeure « Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 1:21 ; 2:2).


Cet article est tiré du livre : La liberté est en Christ de Edgar Andrews