Les trois P du ministère pastoral (Mark Dever)

Le ministère pastoral peut être résumé par trois obligations générales : paître, piloter et protéger.

Les 3 obligations générales du pasteur

1. Paître

La première responsabilité du pasteur est de nourrir les brebis de la Parole de Dieu (Jn 21.15-17 ; 2Ti 4.2). Un berger n’est pas fidèle s’il ne nourrit pas son troupeau comme il le faut (Ez 34.2-3, 13, 14 ; 1Ti 3.2 ; Tit 1.9). Il doit le conduire dans de verts pâturages où il peut se reposer et brouter (Ps 23.1-2). Il doit s’assurer qu’il y ait du lait pour les nouveau-nés (1P 2.2) et de la viande pour ceux qui sont mûrs (Hé 5.11-14). Il doit clarifier l’Évangile pour les non-croyants et les chrétiens de façade, et expliquer régulièrement ses implications pour les vrais croyants.

Un homme peut avoir une personnalité charismatique ; il peut être un bon gérant et un orateur captivant ; il peut mettre en place des programmes impressionnants ; il peut même avoir le contact personnel d’un politicien et l’oreille ouverte d’un conseiller ; mais les brebis mourront de faim s’il ne les nourrit pas de la Parole de Dieu. On peut se passer des programmes et des personnalités. Mais sans nourriture, les brebis meurent. Nourrir le troupeau est donc la priorité du pasteur. « Pais mes agneaux » (Jn 21.15)

2. Piloter

Les brebis ont besoin d’être guidées, ou pilotées, pas simplement nourries (Ps 23.3-4). Pour piloter les brebis, le berger doit être devant, pour qu’elles puissent le suivre jusqu’aux verts pâturages. Cela signifie que nous devons prendre l’initiative dans les conversations et les stratégies qui mènent au partage de l’Évangile, tout en étant des modèles de piété dans notre vie et notre façon de diriger (1Ti 4.12 ; 1P 5.1-5).

Le leadership dans l’Église signifie aussi équiper les gens pour leur croissance spirituelle et leur ministère (Ep 4.11-13), et les servir de façon à développer une culture de leader/serviteur qui prenne pour modèle le caractère du Sauveur (Mr 10.45 ; Jn 13.1-17). Conduire un troupeau c’est aussi le garder uni, et ramener les brebis qui s’égarent (Ez 34.4-12, 16). Cette fonction ne peut s’opérer de façon pieuse que quand le pasteur fait attention à sa propre vie et sa doctrine (1Ti 4.16). Tout se perdra si le pasteur néglige ce regard sur lui-même.

3. Protéger

Le berger fidèle veille toujours face aux prédateurs, et n’hésitera pas à se mettre en danger pour protéger son troupeau quand il le faut (Jn 10.12-15). La plupart de ces prédateurs viendront sous forme d’enseignants qui tordent la vérité (Ac 20.28-31). C’est pour cela que les pasteurs et les anciens sont appelés à être des hommes qui peuvent « exhorter selon la saine doctrine et réfuter les contradicteurs » (Tit1.9).

Nous devons parfois désamorcer une situation potentiellement destructrice. À d’autres moments, nous sommes appelés à nous engager dans une bataille doctrinale sur un sujet particulier – notamment s’il devait mettre en danger la compréhension de l’Évangile ou la santé de l’Église. Ainsi, nous ne sommes pas simplement en train de protéger le troupeau, mais nous gardons « le bon dépôt, par le Saint-Esprit qui habite en nous » (2Ti 2.14).


Cet article est tiré du livre : L’Église intentionnelle de Mark Dever & Paul Alexander