Le merveilleux et éternel objectif du théâtre des merveilles (John Piper)

Dieu veut déployer sa gloire

L’objectif de Dieu se voit clairement dans le Psaume 104 : il veut déployer sa gloire pour le plaisir de son peuple, un plaisir qui est rendu parfait alors que ce dernier loue le Dieu dont la bonté déborde de telles révélations au sujet de qui il est. Dieu a conçu le monde naturel pour être un théâtre à sa gloire et une joyeuse demeure pour le peuple qui regarde à lui – ce peuple dont les membres vivront pour toute l’éternité dans des corps glorifiés, au sein d’un monde naturel glorifié et extrêmement agréable.

Lorsque Jésus reviendra établir son royaume éternel, il « transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses » (Ph 3.21). Alors à son tour, la création « sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Ro 8.21).

Il y a un corps spirituel

Paul dit de notre corps ressuscité que s’il « est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel » (1 Co 15.44). Il ajoute également : « Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité » (1 Co 15.50). Mais il ne dit pas que nous n’aurons pas de corps. Simplement, le corps naturel et physique qui nous a été donné lors de notre création sera radicalement transformé afin d’être en harmonie avec un monde glorieux et une vie spirituelle qui, bien que complètement renouvelée, conservera une dimension physique. La chair et le sang corruptibles seraient en effet inadaptés à un tel monde et à une telle vie.

Dans la description que fait Paul de la résurrection finale, il est moins question de se dépouiller de notre corps que d’en revêtir un nouveau, transformé. L’idée d’une âme désincarnée était pour lui fausse et malvenue : « Car tandis que nous sommes dans cette tente [notre corps naturel et pécheur], nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller [être désincarné], mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie » (2 Co 5.4). Paul ne cherche pas à faire disparaître le corps ; au contraire, il veut en revêtir un nouveau qui soit adapté à la vie immortelle.

Revêtir l’incorruptibilité

Le verset de 1 Corinthiens 15.53 soutient la même idée : « Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. » Revêtir, et non se dépouiller. Sur la nouvelle terre, nous ne serons pas « nus », c’est-à-dire désincarnés. Nous ne serons pas des esprits sans corps. Le monde créé sera glorifié tout en restant composé de matière physique et nous y habiterons dans des corps physiques glorifiés, « conforme[s] au corps glorieux [de Jésus] » (Ph 3.21, Semeur).

Ce monde nouveau et celui dans lequel nous vivons actuellement sont tous deux destinés à être des théâtres de la gloire de Dieu et des lieux de résidence remplis d’allégresse pour les enfants de Dieu, et ce, malgré le fait que le monde présent soit déchu, futile et corrompu (Ro 8.20-22) et qu’il nous attriste par diverses épreuves (1 Pi 1.6). La joie et le chagrin ne cessent de se mêler dans ce monde déchu qui rayonne aussi bien des merveilles révélatrices de Dieu qu’il est ruiné par des maux qui détruisent le corps et menacent l’âme.

En attendant l’adoption

Dans ces conditions, Paul estime que le chrétien doit être « attristé, mais toujours joyeux » (2 Co 6.10, DBY). Nous « soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps » (Ro 8.23). Mais à notre soupir se mêle la joie, car nous savons qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ (Ro 8.1), que le dard de la mort a été retiré (1 Co 15.55) et que nos afflictions « produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire » (2 Co 4.17, S21). C’est pourquoi nous nous réjouissons « dans l’espérance de la gloire de Dieu » (Ro 5.2).

Chaque chose révèle la gloire de Dieu

Toutefois, ce ne sont pas les seules raisons que nous avons de nous réjouir. Chaque chose à voir, chaque son, chaque parfum, chaque texture, chaque saveur de ce monde qui ne relève pas du péché nous révèle quelque chose de la gloire de Dieu manifestée dans le sacrifice de Christ pour des pécheurs tels que nous. Ce « quelque chose » correspond à ce que je disais plus haut : à la bonté de Dieu qui surabonde dans la création en nous donnant mille avant-goûts de lui-même.

Les gloires révélatrices de Dieu, dans le monde naturel et dans sa version rachetée et parfaite, sont indissociables du « glorieux héritage » (Ép 1.18, S21) que Christ nous a obtenu par sa mort. C’est là tout le message de Romains 8.21 : « La création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour jouir de la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (DBY). Or, dès maintenant, de glorieux avant-goûts se déploient déjà sur la scène du théâtre des merveilles, pour le plaisir de son peuple.


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper