La providence de Dieu sur la main de Satan dans les catastrophes naturelles (John Piper)

Rien n’échappe à la providence divine

Ouragans, tsunamis, tornades, séismes, canicules, grands froids, sécheresses, inondations, famines : il n’est pas bien difficile d’imaginer ces puissances mortelles entre les mains du « dieu de ce monde » (2 Co 4.4, BDS) qui « a été meurtrier dès le commencement » (Jn 8.44). Et, en effet, lorsque Satan s’est approché de Dieu dans le premier chapitre du livre de Job, c’était pour le mettre au défi : « Porte donc la main contre lui, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudira en face » (Job 1.11, S21). Ce à quoi Dieu a répondu : « Voici, tout ce qu’il a est en ta main, seulement tu n’étendras pas ta main sur lui » (Job 1.12, DBY).

Le résultat ? Deux tragédies humaines et deux catastrophes naturelles. On peut même parler de massacres, dans la mesure où « des Sabéens […] ont tué les serviteurs [de Job] à coups d’épée » (Job 1.15, S21) et « des Chaldéens […] ont passé [un autre groupe de] serviteurs au fil de l’épée » (Job 1.17). Pour ce qui est des catastrophes naturelles, la première est annoncée à Job au verset 16 : « Le feu de Dieu [probablement un éclair] est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. » La deuxième, la pire de toutes, lui est rapportée aux versets 18 et 19 : « Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné ; et voici, un grand vent est venu de l’autre côté du désert, et a frappé contre les quatre coins de la maison ; elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. »

Job ne s’est pas attardé sur Satan

Bien que ce soit Dieu qui ait desserré la laisse de Satan pour lui permettre de faire tout cela (« tout ce qu’il a est en ta main »), Job ne s’est pas attardé sur Satan. Il ne s’est pas préoccupé du fait que Dieu lui ait permis de le détruire, et il a tenu Dieu pour principal responsable. « Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête ; puis, se jetant par terre, il se prosterna, et dit : Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni ! » (Job 1.20,21.) Et au cas où l’on croirait que Job se soit trompé en louant Dieu, l’auteur inspiré a ajouté : « En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu » (Job 1.22).

Job savait qu’il ne servait à rien de rester centré sur la liberté dont dispose Satan pour détruire. Beaucoup d’entre nous en savent également quelque chose. Que ce soit dans les cours de l’institut biblique ou dans une conversation sur l’apologétique, parler de l’implication de Satan dans nos souffrances peut, pour certains, alléger un peu le fardeau de la providence de Dieu. Mais pour d’autres, à l’instar de Job, mépriser la main haineuse de Satan et l’ignorer pour chercher directement en Dieu la cause de notre malheur et regarder à sa miséricorde (voir quelques pages plus loin mon analyse de Jacques 5.11) est une option qui apporte bien plus de sécurité, de réconfort, d’espoir et de soutien, en plus d’être une vérité bien plus glorieuse.

La conversation de Job et d’Élihu

Nous avons vu dans le chapitre précédent comment Élihu a aidé Job à voir la miséricorde providentielle de Dieu dans des événements en apparence aléatoires. Il lui a notamment dit :

Il charge les nuages d’humidité, il les remplit d’éclairs et les envoie de tous côtés. Il les fait tourner en tous sens selon ses projets. Ainsi, ils accomplissent tous ses ordres dans le monde entier. Dieu envoie les nuages pour punir les peuples de la terre, ou encore pour leur montrer sa bonté. Job, fais attention à tout cela, et réfléchis aux actions étonnantes de Dieu ! (Job 37.11-14, PDV.)

La première réaction de Job, dans Job 1.21, était parfaitement juste : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni ! » Dans le Nouveau Testament, Jacques explique l’objectif du livre de Job : « Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion » (Ja 5.11). C’est Dieu, et non Satan, qui est le véritable maître du vent. Que font les « vents violents » lorsqu’ils se déchaînent ? Ils exécutent la parole de Dieu d’après le psalmiste ! (Ps 148.8.)

Satan existe réellement

Satan existe réellement et il est effroyable. Tous ses plans sont détestables. Mais il n’est pas souverain. Dans sa providence pleine de sagesse, Dieu gouverne sur lui, quoi qu’il fasse. Nous pouvons donc chanter avec Isaac Watts :

Il n’y a pas une plante ou une fleur ici-bas

Qui ne fassent connaître tes gloires ;

Les nuages s’assemblent et les tempêtes soufflent

Sur l’ordre issu de ton trône de roi[1].

Est-il plus rassurant ?

Si la vérité biblique selon laquelle Dieu est le gouverneur ultime et décisif des vents qui détruisent les maisons et prennent la vie vous réconforte peu, demandez-vous si d’autres idées vous apporteraient plus de consolation. Est-il plus rassurant de se dire que le pouvoir de vie ou de mort est en fin de compte entre les mains de celui qui nous déteste au lieu de nous aimer ? Est-il plus rassurant de penser qu’il n’y a aucun guide ni souverain dans ce monde, de même qu’il n’y a ni grâce ni malheur ?

Est-il plus rassurant de croire que tous les événements de la nature relèvent du hasard, qu’ils sont dépourvus de sens, d’intention et de but, et que Dieu lui-même ne peut changer le cours des choses pour le bien de ses enfants ? Est-il plus rassurant de simplement croire qu’aucune révélation n’a été faite sur ces choses et que nous sommes plongés dans l’ignorance au sujet de la relation de Dieu et Satan avec nos problèmes ? Pour nombre d’entre nous, l’enseignement de la Bible est un rocher de stabilité et d’espérance. Il nous assure que, même dans nos pires afflictions, « la fin [du] Seigneur » (Ja 5.11) est pleine de sagesse, de bonté et de grâce pour ceux qui placent leur confiance en lui.


[1] Isaac Watts, « I Sing the Mighty Power of God » [Je chante la toute-puissance de Dieu], trad. libre, 1715.


Cet article est tiré du livre : « La providence de Dieu » de John Piper