Comment la Parole de Dieu œuvre en nous (Gloria Furman)

Oh, comme j’aimerais demeurer en permanence dans la grandeur de la gloire de Dieu ! Mon âme pourrait alors croire à ses précieuses promesses en tout temps ! Mais la réalité est que nous vivons dans un monde déchu et que nous sommes encore des pécheresses.

L’importance de notre « moi » prend plus de place dans notre vie que la méditation sur la grandeur du Très-Saint. Nous sommes si facilement distraites par les choses insignifiantes et obsédées par les trivialités mondaines…

Cet après-midi par exemple, je me suis retrouvée avec plus de temps libre que prévu et j’ai décidé de le consacrer à la prière. Je me suis assise sur le canapé et immédiatement, mon cerveau est resté fixé sur la nécessité d’y ajouter ou non deux-trois coussins supplémentaires, et pourquoi pas aussi une couverture. J’étais là, totalement libre de me présenter devant le trône du Tout-Puissant grâce au don de réconciliation que Christ m’a obtenu par son sang. Mais voilà que je ne pouvais que penser à des coussins ! Et pour souligner à quel point ce problème de coussins m’a préoccupée, je vous avouerai que j’y ai réfléchi toute la soirée chaque fois que je passais devant le canapé. (Juste au cas où cela vous intéresserait, je me suis finalement contentée d’échanger un des coussins avec celui d’une autre pièce et j’ai ajouté une petite couverture.)

Cette illustration de ma difficulté à prier un après-midi n’est qu’un minuscule exemple des difficultés généralement rencontrées dans la vie chrétienne. Nous désirons vivre en étant pleinement conscientes de la réalité de l’Évangile et en contemplant notre Dieu (És 40.9) parce que nous savons toute la joie qu’il y a à vivre ainsi ! Malgré cela, nous restons facilement préoccupées par les soucis de ce monde ; qu’ils soient insignifiants ou réellement graves, ils nous semblent toujours urgents !

Suivre Dieu dans un monde comme le nôtre peut nous sembler bien compliqué par moments. En réalité, mon problème avait moins à voir avec les coussins qu’avec toutes sortes de raisons complexes qui m’avaient amenée à croire que lesdits coussins étaient plus importants que ma communion avec Dieu. Nous lisons dans Hébreux 12.1,2 que nous devons nous délester de tout fardeau et de tout péché si nous souhaitons courir avec endurance la course qui nous attend avec Jésus. Le terme « fardeau » s’applique à toute chose bonne qui devient stérile, comme nos obsessions pour des trivialités. Et bien sûr, le terme « péché » désigne tout ce qui entrave notre course et nous fait chuter.

Voir la splendeur de la croix et embrasser son message sont au centre de la manière dont Dieu veut œuvrer dans notre quotidien pour sa gloire.

La Parole de Dieu agit en nous lorsque nous la considérons comme vraie et que nous la recevons par la foi (1 Th 2.13). La Bible recèle de métaphores pour illustrer la manière dont le Saint-Esprit de Dieu utilise sa Parole pour œuvrer en nous. Prenons l’exemple du « fruit ». Beaucoup d’entre nous vont au supermarché pour acheter des fruits. Ils sont en général disponibles en grande quantité sur des étalages bien rangés, prêts à être emportés dans nos foyers pour être mangés. Mais nous sommes aussi beaucoup à oublier que les fruits sont le résultat d’un processus laborieux : le labour du sol, la semence des graines, l’arrosage des plantes, la lutte contre les insectes et l’attente que tout pousse.

Lorsque nous considérons la beauté de ce que Jésus a fait sur la croix, notre orgueil se tait et nous ne voulons plus nous vanter de rien. Notre être est tout entier occupé à voir et savourer la beauté de Jésus, et les choses vaines qui jusque-là faisaient notre bonheur s’effacent.

Devant la sainteté de celui que la Bible appelle un « feu dévorant », nous ne pouvons que constater l’insuffisance de nos bonnes actions pour nous racheter. Mais si nous plaçons notre foi en Christ qui a absorbé la colère de Dieu sur la croix, le poids du péché ne pèse plus sur nous. Nous nous retrouvons plutôt revêtues de la justice de Christ et assises à ses pieds « dans notre bon sens ». L’Évangile a un pouvoir de transformation qui affecte radicalement notre quotidien. La vie chrétienne peut en effet être vécue avec découragement lorsque l’on perd de vue la perspective de la sanctification. Nous nous disons qu’il est impossible de transformer notre vie et que ça ne vaut pas la peine d’essayer, ou alors que c’est possible à la condition d’y mettre tous ses efforts (et de disposer des bons outils et des bons livres).

Vous vous doutez bien que cela a des conséquences non négligeables sur notre manière de nous adresser à nos enfants (en particulier lorsque nous sommes fatiguées et que notre seul désir est de nous coucher ne serait-ce que pour fermer les yeux) ou encore sur notre façon de faire la queue au supermarché (par exemple si l’on joue des coudes pour être dans la file qui avance le plus rapidement). Or, vivre dans la réalité de l’Évangile, c’est cesser de se plaindre aux autres de nos tracas et se réjouir dans la fidélité du Seigneur à son nom.

Il faut se rappeler tous les jours de vivre dans cette réalité. Cependant, se prêcher l’Évangile à soi-même n’est pas synonyme de se donner des mini-sermons de temps à autre lorsque la foi vacille. Non, cela implique de voir chaque chose comme une opportunité de parler avec Dieu, de parler de Dieu et de recevoir la sagesse de la Bible tout au long de la journée.

Notre foi doit non seulement regarder vers l’avenir, dans l’attente que les promesses de Dieu se réalisent pour l’éternité, mais aussi regarder vers le passé, à la croix, avec la ferme conviction que la mort de Christ nous a acquis ces promesses.


Cet article est tiré du livre : À la recherche de la grâce de Gloria Furman