Comment équiper les futurs missionnaires (Andy Johnson)

Le rôle de l’Église locale n’est pas seulement d’évaluer, mais aussi d’équiper activement les missionnaires. Nous ne savons peut-être pas grand-chose sur certaines cultures, sur l’apprentissage des langues ou même sur les questions historiques qui façonnent l’attitude d’un peuple à l’égard de l’Évangile. En revanche, l’Église locale est l’endroit parfait – l’endroit que Dieu a choisi – pour cultiver le caractère chrétien, pour encourager les fruits et pour transmettre une doctrine biblique saine. Nous ne devrions pas laisser les quelques éléments que nous ne connaissons pas nous empêcher d’assumer fidèlement et avec assurance la responsabilité de la mission que Dieu a confiée aux Églises. C’est dans les Églises que les missionnaires fidèles sont produits. Si nos Églises font du bon travail à l’égard de nos responsabilités fondamentales, alors nous avons tout ce dont nous avons besoin pour en faire sortir des missionnaires pieux.

Une véritable vie de membre

Dans mon rôle de pasteur, je suis régulièrement confronté à des membres qui me partagent leur désir de participer à une œuvre missionnaire. La personne vient me voir dans mon bureau pour me demander de l’aide dans sa réflexion au sujet de sa propre aptitude à la mission. Elle souhaite également recevoir des conseils sur la préparation et la formation. En général, la personne s’attend à une liste de livres sur le thème de la mission, à des expériences internationales particulières et à des instructions spécifiques sur le travail d’évangélisation interculturelle. Presque chaque fois, ma réponse plonge la personne dans une grande déception. Je me penche vers elle, comme si j’allais lui partager quelque chose d’extraordinaire, et je lui dis : « Essaye d’être un membre particulièrement fidèle et fécond au sein de cette Église locale. » Puis je me redresse, pour la laisser digérer toute la profondeur de ma sagesse. 

Au bout d’une minute, je m’explique. Oui, il y a des domaines propres à la mission dont nous pourrions discuter, mais il y en a peu. Je lui recommande surtout de travailler sur elle-même afin de devenir un membre de l’Église qui ouvre sa maison et sa vie à d’autres personnes. De faire la connaissance de personnes différentes du point de vue de l’âge, de l’origine ethnique ou du vécu. De trouver des opportunités d’évangélisation, et ne pas se contenter d’y répondre. De se joindre à des clubs de quartier. De trouver des moyens de faire connaissance avec ses voisins. De prier régulièrement pour une liste de personnes auxquelles il espère partager l’Évangile dans le mois qui suit, puis de le faire !

Je lui dis de faire des disciples. De prendre l’initiative d’aller vers les gens et d’établir délibérément des relations dont le but principal est d’aider une autre personne à grandir en tant que chrétien. De chercher des occasions d’enseigner la Bible en tête-à-tête ou dans le cadre d’une étude biblique en petit groupe. De travailler à développer ses connaissances et ses compétences pour expliquer la vérité biblique. De faire tout cela afin de développer les muscles spirituels que Dieu pourrait bien utiliser un jour de manière transculturelle.

Le cœur de la préparation pour la mission n’est pas l’étude de la mission. C’est la piété, la connaissance de la Bible, le zèle pour l’Évangile, l’amour pour l’Église de Christ et le profond désir de voir Christ glorifié.

Une formation spécifique

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien que vous puissiez faire pour aider les gens à se préparer à un éventuel service dans la mission. Dans ma propre Église, nous avons un groupe connu sous le nom de « groupe de lecture missionnaire ». Nous lisons un livre par mois, nous rédigeons un texte d’une page contenant nos réflexions, puis nous discutons de notre lecture pendant quelques heures.

Quand des membres se joignent à nous, ils sont parfois surpris par notre liste de lecture. Nous ne commençons pas par des livres sur la mission. Nous commençons par des lectures qui traitent de l’autorité de la Parole de Dieu. Ensuite, nous lisons des livres sur l’Évangile, sur l’évangélisation et sur l’Église. Nous discutons des raisons pour lesquelles une bonne compréhension de tous ces sujets est cruciale pour accomplir un travail missionnaire fidèle. La formation dure dix mois, et ce n’est que vers le sixième mois que nous commençons à lire des livres qui portent spécifiquement sur la pratique de la mission. Nous voulons faire comprendre que notre compréhension de l’Évangile et de l’Église est plus importante que les diverses stratégies missionnaires que nous pourrions employer. Les deux facettes sont importantes. Mais la première est essentielle pour un missionnaire.

Les expériences internationales

Si possible, vous devriez également chercher des moyens d’encourager vos membres à se rendre à l’étranger pour participer à une œuvre d’évangélisation, en particulier avec d’autres responsables de votre Église. Ce serait sage, mais ce n’est pas essentiel.

J’ai connu une femme de plus de soixante-dix ans qui a quitté son Texas natal pour être missionnaire en ex-Union soviétique. Elle a effectué du bon travail, bien qu’il s’agissait non seulement de son premier voyage international, mais aussi de sa première fois à l’extérieur du Texas. Les voyages et l’expérience internationale ne sont pas des prérequis au travail missionnaire. En revanche, l’amour de l’Évangile, une vie de fidélité, l’approbation de l’Église et la volonté de partir sont des prérequis. Le missionnaire n’est pas une personne qui voyage dans le monde entier et dont le passeport est rempli. Les meilleurs missionnaires ont tendance à se rendre à un endroit et à y rester, parfois pour le reste de leur vie.

Cependant, dans notre monde moderne, il est souvent relativement facile et peu cher de visiter un endroit avant de s’y installer, et il est très utile d’être accompagné d’un responsable d’Église. La personne peut ensuite parler de son expérience et découvrir comment elle s’en sort dans une nouvelle culture. Se replie-t-elle sur les réseaux sociaux ou derrière le rempart insonorisé de ses écouteurs? Ou profite-t-elle de l’endroit et des habitants ? Se fait-elle de nouveaux amis et fait-elle de son mieux pour s’ouvrir aux autres? Compte tenu de l’immense investissement que représente l’installation d’un missionnaire à l’étranger, il serait probablement judicieux de dépenser un peu d’argent pour effectuer un voyage d’exploration au préalable.

L’engagement local avec les ressortissants étrangers

Bien sûr, certaines personnes n’ont pas besoin de prendre l’avion pour avoir des relations interculturelles. À de nombreux endroits, de grandes communautés de personnes issues d’autres nations peuvent être évangélisées librement là où nous vivons. Non seulement la présence de ressortissants étrangers dans nos villes d’origine offre des occasions favorables à l’évangélisation, mais elle constitue également un bon moyen de tester le désir d’une personne de travailler à plein temps avec d’autres cultures pour l’Évangile. Les relations interculturelles peuvent enthousiasmer et énergiser une personne, alors qu’elles en épuisent d’autres. Ceux qui aiment établir des relations avec les ressortissants étrangers sont probablement mieux adaptés pour le travail missionnaire. Mais comment le sauront-elles si elles n’ont pas de telles relations ?


Cet article est tiré du livre : La mission de Andy Johnson