Ce que les églises devraient rechercher chez un missionnaire (Andy Johnson)

Sélectionner avec soin

Les Églises locales devraient jouer un rôle plus actif et plus réfléchi lorsqu’elles encouragent et équipent leurs membres à aller parmi les nations. Je sais que certains pensent que les Églises manquent d’expertise pour former des missionnaires. Mais en réalité, si vous savez comment former des membres en bonne santé dans votre propre Église, vous connaissez l’essentiel de ce qui est nécessaire pour former un missionnaire. Voici trois choses à évaluer.

Évaluer le caractère

Premièrement, qui est plus en mesure d’évaluer le caractère des futurs missionnaires qu’une Église locale ? Les missionnaires travaillent bien souvent dans des cadres où il n’y a pas forcément de surveillance quotidienne régulière. Leur travail est en grande partie relationnel, non-structuré et initié de façon autonome. Nous devons envoyer des personnes qui sont autonomes, mais aussi fidèles et prêtes à se soumettre à l’autorité. Lorsque nous discutons avec les membres de nos Églises au sujet d’être envoyé vers les nations, c’est nous – et non un organisme missionnaire extérieur à l’Église – qui devrions évaluer leur caractère et les aider à se développer.

Nous devons être prêts à poser des questions gênantes, à exprimer des choses difficiles et à faire preuve de discernement dans nos évaluations. Il arrive souvent que les petits défauts de caractère deviennent de gros problèmes. Il faut être prêt à se demander si ces personnes sont fidèles. Vont-elles terminer la tâche qui leur est confiée, ou auront-elles besoin de beaucoup d’encouragements et de supervision ? Sont-elles dignes de confiance en ce qui concerne l’argent, le temps, leurs responsabilités et l’honnêteté ? S’agit-il de personnes à qui nous confierions des responsabilités importantes dans notre propre Église ?

Dans 1 Timothée 3.1-7 et Tite 1.5-9, l’apôtre Paul nous donne deux listes utiles des traits de caractère positifs dont les anciens devraient être dotés et qui devraient, dans une certaine mesure, distinguer tous ceux que nous envoyons comme missionnaires, qu’ils soient anciens ou non. Oui, nous devons être réalistes et leur donner la chance de grandir. Mais à moins qu’une équipe de missionnaires ne souhaite prendre en charge une personne qui a besoin d’acquérir plus de maturité, nous devrions avoir le courage de dire à cette personne : « Pas encore ». Nous ne devrions jamais abandonner ce rôle aux organismes extérieurs à l’Église.


Transmettre l’évangile demande du soin et de la réflexion.


Évaluer les fruits

Deuxièmement, nous devons évaluer les fruits de la personne. Je suis bien conscient que le fruit de l’Évangile vient de Dieu et qu’une personne peut être fidèle sans que le fruit soit visible. Mais c’est là que l’évaluation au sein d’une Église locale peut être très utile.

Disons que dans mon Église, il y a deux couples qui souhaitent être envoyés à l’étranger en tant que missionnaires. Ils vivent tous deux dans la même communauté et ont des cercles d’amis chrétiens similaires. Le premier couple accueille régulièrement des gens à la maison et entretient des relations significatives avec des personnes du monde entier. Il semblerait que tous les non-chrétiens qui passent du temps avec cette famille finissent par se convertir. À l’inverse, le second couple ne semble jamais établir de relations profondes avec les gens. Ils essaient, mais d’une manière ou d’une autre, cela ne fonctionne pas. Ils tentent aussi d’annoncer l’Évangile, mais personne ne souhaite avoir d’autres conversations à ce sujet avec eux. Ils entament des relations de formation de disciples, mais les personnes ne semblent pas réellement grandir. En fait, la plupart de ces relations s’éteignent tout simplement lorsque ces personnes cherchent d’autres occasions de se former en tant que disciples. Les deux couples aiment Dieu. Ils font tous deux de leur mieux. Mais personnellement, j’encouragerais fortement mon Église à dépenser de l’argent pour envoyer le premier couple à l’étranger, et non le second. Un parcours visiblement fructueux dans la vie d’autres personnes est l’un des grands signes d’un bon missionnaire en devenir. Et de manière générale, qui sera mieux placé qu’une Église pour observer ce genre de fruits avec le temps ?

Évaluer les connaissances bibliques

Troisièmement, en plus des fruits et du caractère, nous devons envoyer des personnes qui se distinguent par leur connaissance et leur compréhension de la Bible. Nous pouvons débattre sur le niveau de formation théologique que doivent avoir les missionnaires. Mais la question est, quel niveau de compréhension théologique doivent-ils avoir ? Tous ceux qui veulent que l’Évangile soit transmis avec précision et que des Églises saines soient établies devraient se soucier de la dernière question. Laissez-vous inspirer par 1 Timothée 4.16 ou Tite 1.9. L’instruction doctrinale est essentielle. Les raisons en sont (je l’espère) assez évidentes. Transmettre l’Évangile requiert de l’attention et de la réflexion. Nous devons toujours nous assurer d’expliquer et de résumer fidèlement la vérité de la Bible. Or, communiquer l’Évangile dans une nouvelle culture que nous comprenons à peine, dans une langue que nous essayons encore de maîtriser, cela demande encore plus de prévenance et de réflexion théologique. L’implantation d’Églises bibliques interculturelles requiert une compréhension profonde, lucide et biblique de la nature et de la fonction d’une Église.

Si vous lisez attentivement les Actes et les épîtres, vous remarquerez que l’hérésie, la confusion et le syncrétisme surviennent le plus souvent aux limites de l’expansion de l’Évangile. C’est pour cette raison que c’est là que nous avons besoin de nos personnes les mieux équipées. Un tel travail ne convient pas à n’importe quel chrétien qui aime simplement partager sa foi. Nous devons nous assurer que ceux que nous envoyons possèdent des connaissances théologiques approfondies, afin que ce qu’ils enseignent puisse être mis en pratique avec exactitude dans la vie de leurs auditeurs jusqu’au retour de Christ.

Une joie et un privilège d’être partenaire

Tant que votre Église pourvoit aux besoins matériels des missionnaires, ceux-ci sont, d’une certaine manière, responsables devant votre Église, et vous êtes responsables d’eux. C’est l’essence même du partenariat dans la vérité dont parle Jean dans 3 Jean 1.8. La même idée est énoncée à la forme négative dans 2 Jean 1.10, où Jean nous demande d’éviter ceux qui enseignent des faussetés en disant : « Ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut ! » Nous devons choisir soigneusement les personnes à envoyer. Nous devons bien les préparer au moyen d’un travail fructueux et fidèle. Et nous devons les envoyer, les soutenir et les aimer même une fois qu’ils sont loin. C’est une joie et un privilège de participer à une telle œuvre. C’est ce que fait une Église saine.

Que ceux qui sont envoyés et ceux qui envoient embrassent ces relations pour le bien des uns et des autres, pour la joie des nations et pour la gloire de Dieu.


Cet article est adapté du livre : « La mission » de Andy Johnson