10 choses à savoir sur les missions et l’église locale (Andy Johnson)

La mission des missions des purement spirituelle

J’espère que nous pouvons convenir que l’Église doit se préoccuper tout particulièrement de la souffrance éternelle. L’Église est cette communauté évangélique unique, agréée par Jésus-Christ lui‑même. Par conséquent, elle devrait particulièrement s’efforcer de remplir sa mission unique de garder l’Évangile, de le proclamer et de former ceux qui y répondent par la repentance et la foi.


Dieu a l’intention non seulement de faire avancer sa mission, mais aussi de la faire avancer à ses conditions.


Si nos Églises échouent dans cette mission, peu importe les autres bonnes actions que nous accomplissons, nous échouons dans le mandat unique que Christ nous a donné en tant qu’Églises. C’est une bonne chose d’accomplir le bien par d’autres moyens et nos Églises peuvent prendre des décisions divergentes quant à leur engagement dans les bonnes œuvres et l’action sociale. Toutefois, c’est l’intendance de l’Évangile qui rend l’Église chrétienne si singulière. Nous devons établir des priorités. Et ça, c’est la priorité de la mission chrétienne.

2. La mission appartient a Dieu, pour sa gloire, selon ses conditions

Dieu veut non seulement que sa mission se poursuive, mais aussi qu’elle se déroule selon ses conditions. Il veut obtenir la gloire en démontrant qu’il s’agit de sa mission et que c’est sa puissance qui la soutient. Tout effort de notre part pour changer ou étoffer la mission, ou pour substituer nos idées à celles de Dieu, est une tentative de priver Dieu de la gloire qui lui revient. Et essayer de voler à un Dieu omniscient et tout-puissant la chose qui le passionne le plus dans tout l’univers est tout à fait stupide et finalement inutile. Dieu dit :

À cause de mon nom, je suspends ma colère ;
À cause de ma gloire, je me contiens envers toi,
Pour ne pas t’exterminer.
Je t’ai mis au creuset, mais non pour retirer de l’argent ;
Je t’ai éprouvé dans la fournaise de l’adversité.
C’est pour l’amour de moi, pour l’amour de moi, que je veux agir ;
Car comment mon nom serait-il profané ?
Je ne donnerai pas ma gloire à un autre (És 48.9-11).

3. La mission mondiale s’effectue principalement par l’intermédiaire de l’Église locale

Chacun de nous, individuellement, est appelé à obéir au commandement de Christ de faire des disciples qui connaissent sa Parole et y obéissent. Mais comment veut-il que nous nous y prenions ? Sa Parole est claire : normalement, nous devons poursuivre l’obéissance, former des disciples et implanter d’autres Églises par l’intermédiaire de l’Église locale. L’Église locale révèle qui est et qui n’est pas un disciple, par le biais du baptême et de l’appartenance au corps (Ac 2.41). C’est dans l’Église locale que la formation de disciples se fait le plus naturellement (Hé 10.24,25). L’Église locale envoie des missionnaires (Ac 13.3) et s’occupe d’eux après leur départ (Ph 4.15,16 ; 3 Jn 1.1-8). Et des Églises locales saines qui se reproduisent sont normalement le but et la finalité de notre effort missionnaire (Ac 15.41 ; Tit 1.5).

4. La Bible en dit long sur la façon d’aborder la mission

Il serait cruel de la part de Dieu de savoir ce qu’il veut, pour ensuite nous laisser le découvrir seuls. Dieu ne traiterait jamais ses enfants de cette façon. Tout au long de sa Parole, Dieu nous donne un trésor d’instructions sur la mission globale de l’Église, sur sa nature et sur la manière de l’aborder avec une confiance joyeuse et fidèle.

Nous l’aimons et l’honorons non seulement en œuvrant en vue de l’objectif final qu’il nous a donné, c’est-à-dire des adorateurs de toute langue, de toute tribu, de tout peuple et de toute nation, mais aussi en utilisant les moyens qu’il a choisis. Et il nous a dit que sa mission mondiale progressera grâce à des vies saintes, la fidélité dans la prière, la proclamation de l’Évangile et des Églises saines qui se reproduisent.

5. Équiper les futurs missionnaires

Le rôle de l’Église locale n’est pas seulement d’évaluer, mais aussi d’équiper activement les missionnaires. Nous ne savons peut-être pas grand-chose sur certaines cultures, sur l’apprentissage des langues ou même sur les questions historiques qui façonnent l’attitude d’un peuple à l’égard de l’Évangile. En revanche, l’Église locale est l’endroit parfait – l’endroit que Dieu a choisi – pour cultiver le caractère chrétien, pour encourager les fruits et pour transmettre une doctrine biblique saine. Nous ne devrions pas laisser les quelques éléments que nous ne connaissons pas nous empêcher d’assumer fidèlement et avec assurance la responsabilité de la mission que Dieu a confiée aux Églises. C’est dans les Églises que les missionnaires fidèles sont produits. Si nos Églises font du bon travail à l’égard de nos responsabilités fondamentales, alors nous avons tout ce dont nous avons besoin pour en faire sortir des missionnaires pieux.

6. Pourvoir à un soutien financier généreux

Non seulement nos Églises doivent être sages lorsqu’elles envoient des missionnaires, mais nous devons aussi les soutenir de manière appropriée. Notre soutien envers les missionnaires doit être aussi abondant que la Parole de Dieu l’encourage. Lorsque nous nous engageons à envoyer ou à soutenir des missionnaires, nous devons faire en sorte que nos dons soient sérieux, considérables et sacrificiels. Que nous donnions directement aux missionnaires ou par l’intermédiaire d’un organisme qui envoie des missionnaires, nous devons avoir comme objectif de pourvoir généreusement aux besoins des ouvriers afin qu’ils ne manquent de rien.

7. Une communication régulière

La capacité d’une assemblée à prendre soin de ses missionnaires repose sur une communication régulière. Nous ne pouvons pas répondre à des besoins que nous ne connaissons pas, et il est difficile de répondre aux besoins pastoraux si les relations s’atrophient. Heureusement, il n’a probablement jamais été aussi facile d’entretenir des relations à distance. Avec les messages électroniques et les divers services de vidéoconférence, il n’y a normalement aucune raison de perdre le contact avec les missionnaires.

Cela demande tout de même des efforts. Des emplois du temps surchargés, le décalage horaire et parfois des questions de sécurité sont des raisons qui peuvent nous amener à espacer les contacts. Les responsables d’Églises devraient penser à fixer un rendez-vous mensuel régulier où ils appellent chaque personne soutenue. Par ailleurs, ils peuvent déléguer cela à un autre membre de l’Église qui est prêt à maintenir un contact régulier avec chaque missionnaire et à faire occasionnellement un rapport à l’Église.

8. Faire preuve d’hospitalité

L’une des meilleures façons de s’occuper des missionnaires est de faire littéralement ce que la Bible dit, c’est-à-dire de faire preuve d’hospitalité à leur égard (3 Jn 1.8). J’aimerais que la mise en pratique de la Bible soit toujours aussi simple. L’hospitalité est importante lors de courtes visites, mais plus encore lorsque des missionnaires sont de retour de temps en temps pour une durée d’un mois entier, comme le font la plupart d’entre eux.

Pendant ces visites plus longues, réfléchissez à ce que votre Église peut mettre en place pour proposer un logement gratuit aux missionnaires que vous soutenez. Planifiez et budgétisez cela à l’avance. Et ne vous arrêtez pas au logement. Cherchez des moyens de les aider à faire partie intégrante de votre assemblée. Il faut que nos ouvriers puissent se reposer, se ressourcer et reprendre contact avec leurs amis et les responsables de l’Église. Ils ne pourront pas le faire si des soucis financiers les obligent à vivre loin, chez des parents ou dans une autre Église plus disposée à leur fournir le logement dont ils ont besoin.

9. Envoyer de l’aide à court terme

Pour bien soutenir les missionnaires, il faut également être sensible à la manière, au moment et à l’utilité d’envoyer des équipes à court terme pour travailler avec eux. J’aborderai le sujet des équipes de courte durée au chapitre 6. Mais pour l’instant, il est important de noter que toutes les équipes à court terme ne représentent pas forcément une aide. Envoyer des personnes au mauvais moment, avec des compétences inadaptées, ou simplement le mauvais type de personnes, n’aidera pas vos missionnaires de longue durée.

La meilleure façon de s’assurer que le travail à court terme sera réellement apprécié est d’envoyer les équipes lorsqu’elles sont demandées. Précisez à vos missionnaires de longue durée que l’accueil d’équipes de courte durée n’est pas une condition à votre soutien. Donnez-leur la liberté de décider qui doit venir et quand, et même si une présence est nécessaire ou non. Sans cela, il est fort probable que les projets à court terme servent vos propres intérêts, au détriment des missionnaires que vous prétendez vouloir aider.

10. Une vision à long terme

Enfin, la plupart des partenariats fructueux et empreints d’humilité sont presque systématiquement fondés sur une vision à long terme. J’entends par là que votre Église devrait s’efforcer de développer des missionnaires qui partent à l’étranger à long terme parmi les personnes de votre assemblée. Au début d’un partenariat, pourquoi ne pas exprimer clairement l’objectif que certains de vos membres déracinent leur vie et l’implantent à long terme dans une autre culture pour la cause de l’Évangile ? Mieux encore, si c’est possible, pourquoi ne pas viser à fournir, à long terme, toute une équipe de missionnaires de votre Église ou en partenariat avec d’autres Églises qui partagent la même vision ? Avoir une équipe qui est sur la même longueur d’onde sur le plan théologique dès le départ ne résoudra pas tous les problèmes, mais en évitera certainement beaucoup.

Avoir une vision à long terme peut aussi impliquer de faire des voyages de courte durée dans la perspective du long terme. Plutôt que de vous contenter de proposer des « expériences missionnaires », envisagez d’organiser des voyages qui soutiennent le travail des équipes à long terme déjà existantes et envers lesquelles vous vous êtes engagés. Considérez votre travail à court terme d’abord comme un moyen de soutenir vos partenaires à long terme de toutes les manières nécessaires, puis comme un moyen d’inciter vos membres à rejoindre le travail à long terme. En général, les missionnaires sur le terrain ont besoin de plus de main-d’œuvre, au quotidien, et pas seulement d’amis de passage.


Cet article est adapté du livre : « La mission » de Andy Johnson