5 leçons surprenantes concernant la revitalisation d’une Église (Brian Croft)

Le travail de revitalisation d’une Église est rempli de surprises. Les assemblées mourantes ont toutes des habitudes étranges, des angles morts et des péchés qui les ont amenées à perdre pratiquement toute leur vitalité.

5 leçons surprenantes

Après avoir passé huit ans à revitaliser ma propre Église, je ne m’attendais pas à apprendre autant de leçons concernant ce travail. Je vous en présente cinq ci-dessous.

1. Attendez le bon moment pour mettre en œuvre le changement.

Un pasteur zélé qui commence un travail de revitalisation dans une Église va souvent essayer de changer tout ce qui doit être changé dans la première ou la deuxième année. Cette tactique est commune, mais il s’agit de la pire chose qu’on puisse faire. Bien sûr, l’Église a besoin de changer, sinon elle n’aurait pas besoin d’être revitalisée, mais le changement doit venir lentement. La confiance doit se construire. Les brebis ont d’abord besoin de sentir que le berger prend soin d’elles avant de le suivre sur un nouveau chemin.

Il ne s’agit pas seulement de faire en sorte que le changement se fasse lentement, mais aussi de choisir le bon moment pour chaque changement à apporter. Au cours de la quatrième année de mon mandat pastoral actuel, j’ai failli créer une division dans l’Église à cause d’un changement majeur. J’ai alors réalisé que ce n’était pas le bon moment et j’ai fait marche arrière. Neuf mois plus tard, la même mesure a été adoptée à l’unanimité. Je le répète, le changement doit se faire lentement et au bon moment.

2. Ne sous-estimez pas le pouvoir de l’amour persistant.

Puisque la Bible nous dit que les pasteurs devront rendre des comptes à Dieu pour toutes les âmes sur lesquelles ils veillent (Hébreux 13.17), ceux-ci ne peuvent pas choisir de prendre soin de certaines brebis et d’en éviter d’autres. Veiller sur ceux qui ne semblent pas vouloir notre aide peut générer chez nous un sentiment d’impuissance. Toutefois, ne sous-estimez pas la manière dont Dieu agit puissamment lorsque nous faisons preuve d’un amour persistant.

Il y a 5 ans, un groupe de personnes voulait me destituer de mon poste de pasteur. Aujourd’hui, plusieurs de ceux qui étaient à la tête de ce groupe m’encouragent chaleureusement dans mon ministère. Qu’est-ce qui a bien pu provoquer un tel changement de cœur ? C’est avant tout grâce à la puissance et à la grâce de Dieu. Cependant, Dieu semblait agir à travers des actes d’amour persistants. Vous rendrez des comptes à Dieu pour toutes les brebis dont vous vous occupez, quelle que soit la façon dont elles accueilleront votre ministère, alors persévérez dans votre amour pour elles.

3. Ne sous-estimez pas la joie de gagner ceux qui vous étaient autrefois hostiles.

Sans aucun doute, je peux affirmer aujourd’hui que les personnes qui souhaitaient autrefois me faire du tort sont celles avec qui j’entretiens maintenant les relations les plus profondes dans l’Église. Les gens qui priaient pour que je quitte l’Église prient maintenant pour que mon ministère soit fructueux. Cela ne veut pas dire qu’ils pensent aujourd’hui que je suis le meilleur pasteur du monde ou qu’ils sont toujours d’accord avec moi. Cependant, à travers les luttes et les batailles qui se sont déroulées au fil des ans, j’ignorais à quel point Dieu était en train d’œuvrer dans leur cœur d’une manière miraculeuse. Dans leurs cœurs comme dans le mien, une relation de confiance se construisait subtilement. Nous commencions à mieux nous comprendre et à nous apprécier.

4. Ne négligez pas vos membres plus âgés, car ils sont l’un de vos plus grands cadeaux.

Je suis de plus en plus préoccupé de voir que cet engouement pour l’implantation d’Églises est en train d’estomper notre vision de l’Église multigénérationnelle. Les personnes plus âgées dans l’Église sont généralement perçues par la jeune génération de pasteurs comme un fardeau inutile, un obstacle au travail du ministère – un mensonge auquel j’ai déjà été tenté de croire.

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j’ai été surpris lorsque j’ai commencé à prendre conscience des dons de nos membres âgés et des bienfaits d’une Église multigénérationnelle et unie par l’Évangile pour la gloire de Dieu. C’est, par exemple, une démonstration de l’Évangile particulièrement puissante que de voir un étudiant branché – et normalement centré sur lui-même – changer de place pour aller s’asseoir à côté d’une veuve âgée parce qu’elle est toute seule sur son banc le dimanche matin. Ce genre de démonstration ne peut avoir lieu que dans une Église où l’on retrouve à la fois des jeunes gens et des personnes âgées (Tite 2.1-8).

5. Travaillez dur et vous serez content de voir comment une Église dysfonctionnelle peut être libérée de ses pratiques malsaines.

C’est une grande joie de voir comment l’Évangile peut changer la vie d’une personne. Cette joie est amplifiée lorsque l’Évangile commence à changer des décennies de pratiques malsaines et destructrices pour la vie d’une Église locale. La Parole et l’Esprit de Dieu sont si puissants qu’ils peuvent non seulement bâtir une Église saine, mais ils peuvent aussi prendre une assemblée mourante, brisée et découragée, et lui redonner la vie, la faisant s’épanouir bien au-delà de ce que ses fondateurs ont toujours imaginé. Travaillez donc avec diligence et patience pour voir l’Évangile transformer la vie communautaire de l’Église.

L’Évangile est puissant pour construire et reconstruire

Le travail de revitalisation d’une Église est un travail difficile. Chaque situation est unique et imprévisible. Les leçons que j’ai apprises n’ont pas été seulement surprenantes ; elles ont également été difficiles et douloureuses. Pourtant, les difficultés en valent la peine. L’Évangile peut non seulement construire une Église locale, mais aussi la reconstruire, et ce, parfois de manière surprenante et inattendue.

Cet article est une traduction de l’article anglais « Five unexpected lessons in Church revitalization » du ministère Practical Shepherding