Réflexions sur le réveil d’Asbury (Partie 3)

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Un animateur radio m’a demandé aujourd’hui comment je décrirais le réveil. J’ai répondu par ce que Richard Owen Roberts a dit un jour : « Je peux répondre à cette question en un mot : Dieu. » L’histoire du réveil est une longue histoire de Dieu. La miséricorde de Dieu. L’intervention et l’initiative gracieuses de Dieu. C’est Dieu qui amène son peuple au désespoir. C’est Dieu qui déclenche une prière incessante. C’est Dieu qui nous fait voir le mal qui se produit lorsque nous ne marchons pas avec Lui en tant qu’Église. C’est Dieu, dans sa grande bonté, qui ouvre les fenêtres du ciel pour laver et purifier son Église et la remettre en mission. Puis Dieu réveille les pécheurs perdus et les fait entrer dans son royaume.

Richard Owen Roberts décrit le réveil comme « le mouvement extraordinaire de l’Esprit de Dieu qui produit des résultats extraordinaires ». Dieu est toujours en mouvement, mais en période de réveil et d’éveil, l’œuvre de Dieu s’accélère de façon spectaculaire. D’abord, le réveil de l’Église, puis l’explosion de l’éveil spirituel parmi les perdus.

Lors du premier grand réveil, 15% de la population est venue à la foi. (Si cela se produisait dans la région de Dallas/Fort Worth, cela représenterait 1.2 million de personnes. À l’échelle nationale, [aux États-Unis,] cela représenterait 50 millions de personnes.) Lors du réveil de 1857, 1 million de personnes sont venues à la foi sur une population de 30 millions. Seul Dieu pouvait faire cela. Sans programme, sans plan.

Des rapports nous parviennent maintenant confirmant que de nombreux campus à travers l’Amérique commencent à connaître des mouvements similaires à celui d’Asbury (qui a maintenant rempli les trois auditoriums du campus). Nous entendons également des rapports d’Églises qui ont fait l’expérience, dimanche dernier et cette semaine, d’extraordinaires manifestations de la présence de Dieu.

Alors, en tant que pasteurs et leaders spirituels, que faisons-nous ?

LE BERGER AU MILIEU DES MOUVEMENTS DE DIEU

N’allez pas croire que j’écris ceci en tant qu’expert. J’ai observé de première main à Asbury ces derniers jours, le leadership sage du pasteur du campus et d’autres personnes. En 2011, Dieu a fait irruption dans un service normal de notre Église. Le service a duré des heures et s’est ensuite prolongé de manière totalement imprévue pendant cinq semaines, tous les soirs sauf le samedi. En tant que pasteur, j’étais impliqué dans la direction avec les autres pasteurs de notre équipe.

Ce que j’ai vu se produire à Asbury était presque identique à cette « inondation de miséricorde » que nous avons connue. Diriger dans ces moments-là peut être déroutant. Aucun d’entre nous n’a jamais vécu un moment comme celui que nous sommes sur le point de vivre (je crois). Ainsi, voici simplement une humble tentative d’offrir quelques pistes de réflexions à nous les leaders.

1. LAISSEZ L’ESPRIT DE DIEU DIRIGER SON ÉGLISE

Le Saint-Esprit est un grand leader ! Parfait, en fait. Mais nous le laissons rarement diriger. Nous planifions le programme, puis nous exécutons le plan. Les résultats sont insipides et souvent totalement contraires à ce que Dieu désire.

Les leaders avisés de ces jours-ci sauront qu’ils doivent diriger avec humilité, en écoutant l’Esprit avec prière et attention et en suivant les pistes qu’il offre. Pendant le réveil de 2011, dans notre Église, je ne savais jamais ce qui allait se passer dans les dix prochaines minutes, mais je savais toujours exactement ce que je devais faire à chaque moment (ce n’est pas une exagération). N’ayez pas peur de le laisser vous guider.

Cela exige que nous soyons personnellement en accord avec lui et que nous l’écoutions. Vous serez surpris de voir combien de membres de votre équipe ne comprennent pas cela ou sont mal équipés pour diriger selon l’initiative de Dieu. Si vous n’êtes pas en accord avec Dieu, allez le rencontrer, dans l’intimité. Demandez-lui de vous purifier. Confessez tous vos péchés connus. Mettez de côté toute habitude douteuse. Faites la paix avec les autres et soyez remplis de son Esprit.

De plus, si Dieu vous a placés à la tête d’un groupe … DIRIGEZ ! Ne vous contentez pas de regarder les autres. Le peuple a besoin de bergers qui l’écouteront et dirigeront ensuite la congrégation avec humilité.

2. GARDEZ VOTRE CŒUR

La chose la plus rapide pour arrêter un réveil est l’orgueil. Evan Roberts du réveil gallois (au cours duquel 100 000 personnes sont venues à la foi en neuf mois) avait tellement peur de cela qu’il évitait souvent d’entrer dans une pièce où on l’attendait. Il craignait que l’attention des gens se porte sur lui et non sur Dieu.

Voir Dieu agir avec puissance ouvre une large porte à l’orgueil lorsque nous pensons que c’est quelque chose que nous avons produit. Le réveil peut facilement nous monter à la tête. Il suffit de regarder ce qui s’est passé AVANT le réveil et de comparer ce que nous pouvons faire et ce que Dieu peut faire. Dieu ne viendra pas là où les leaders se pavanent. Il sait qu’il ne peut pas leur confier son activité.

À Asbury en ce moment, les leaders sont de magnifiques modèles.  Ils appellent constamment les gens à comprendre que c’est Jésus le centre d’attention et non le conducteur de louange, le prédicateur ou une personnalité quelconque.

3. N’EXAGÉREZ PAS

Les pasteurs sont des maîtres de l’exagération. L’exagération est un mensonge que l’on fait toujours pour se faire valoir. Elle éteint l’Esprit (voir Ananias dans Actes 5). Si huit personnes ont été sauvées, n’arrondissez pas le chiffre à 10. Énoncez très soigneusement ce que Dieu fait. Et donnez-lui toute la gloire.

N’essayez pas de faire en sorte que quelque chose se produise en exagérant ce qui se passe. Faites en sorte que vos paroles soient peu nombreuses… et précises.

4. LAISSEZ PARLER LE CORPS

La marque distinctive de beaucoup de grands réveils de Dieu a été le témoignage audacieux de son peuple. Lorsque la salle est pleine de gens qui ont des expériences dignes d’être racontées, ouvrez le micro et laissez-les bénir le Seigneur ! C’est ainsi que le réveil se propage. Comment pouvons-nous glorifier Dieu si nous n’entendons pas ce qu’il fait en temps réel ?

Concrètement, il faut enseigner aux gens à être brefs et à donner toute la gloire à Dieu. Il faut partager des histoires contemporaines et non celles du passé. Et il est sage pour les pasteurs de surveiller les microphones, de discerner ce que Dieu dit et de faire suivre ce témoignage d’une parole biblique ou d’un appel à la prière ou à une réponse précise.

Racontez même l’histoire en-dehors des rassemblements. L’essor et l’utilisation d’internet, de la télévision, de la radio, des podcasts et de la vidéo sont peut-être des bénédictions de la covid que Dieu a utilisées pour préparer ce qui vient. La présence de nos ressources médiatiques signifie que ce réveil pourrait se répandre rapidement dans le monde entier. Le télégraphe a été inventé juste avant le réveil de 1857 en Amérique et a contribué à sa diffusion.

5. ADOREZ SIMPLEMENT

Nous avons souvent l’impression que notre adoration est meilleure si elle est soigneusement mise en scène, développée et perfectionnée. La plupart des temps de réveil ont été marqués par des chants spontanés, souvent a capella, où il arrive de sonner faux ou de trébucher sur certains mots. Nous pouvons être couchés visage contre terre ou avoir les mains levées. Dieu veut que nos cœurs soient humblement concentrés sur lui seul. Que notre louange soit pure. Il aime entendre ses enfants qui l’adorent. De plus, le monde est émerveillé par une louange pure.

Aidez les gens de votre groupe en leur offrant les moyens les plus simples de louer. Accueillez un chant spontané venant de la foule. N’essayez pas de gérer le culte. Écoutez le Seigneur et suivez ses indications.

6. DEMEUREZ

Une des raisons pour lesquelles nous voyons peu Dieu est que nous ne lui donnons pas de temps. Asbury a été alimenté par des étudiants qui sont prêts à donner du temps à Dieu, même pendant la nuit. Plusieurs passages des Écritures nous invitent à attendre Dieu.  Je crois que nous ne les comprenons pas parce que nous pensons que tout dépend de notre travail humain pressé.

Attendez Dieu. Il vient à ceux qui attendent. Chantez en silence, lisez sa Parole et attendez devant lui dans la prière. Et en toutes choses, portez votre attention sur Lui. N’essayez pas de manipuler quoi que ce soit dans vos rassemblements, mais si vous sentez que Dieu veut prolonger la rencontre, invitez ceux qui le désirent à rester et à continuer. Les gens feront leur choix.

Le mouvement à Asbury a commencé après un temps de chapelle lorsque les pasteurs ont invité ceux qui voulaient rencontrer Dieu à rester un peu plus longtemps. Vingt étudiants sont restés. Plus tard, ils ont été rejoints par des centaines et maintenant par des milliers. Et nous prions pour que bientôt, ils soient des millions.

7. EMBRASSEZ LA NOUVELLE GÉNÉRATION

L’Église doit renaître et être redécouverte par chaque génération. Les outres devront peut-être changer. Il n’y a rien de sacré dans une outre. Les outres sont là pour contenir et verser le vin, comme Jésus l’a dit.

À Asbury, les premières rangées sont réservées en permanence aux étudiants. « Nous sommes une université », a dit l’un des responsables, « et notre passion est que ces étudiants sous notre surveillance rencontrent Dieu. » Cela devrait être la passion de chaque pasteur. Laissez tomber le passé et vos préférences particulières. Selon plusieurs, le « Jesus Movement » des années 70 a été éteint prématurément par des pasteurs et des responsables d’Église qui n’ont pas vécu pour la génération suivante.

Il semble que Dieu ait choisi, une fois de plus, de commencer sa meilleure œuvre parmi les étudiants qui sont prêts à s’abandonner pleinement, à vivre sans honte, à aller n’importe où et à faire n’importe quoi pour l’amour de l’Évangile. Dieu est en train d’élever notre prochaine génération de pasteurs, de missionnaires et de leaders spirituels, et sages sont les leaders qui le voient et leur donnent de l’espace pour diriger et expérimenter la présence manifeste de Dieu.

8. PRIEZ !

Le réveil est alimenté par la prière. Priez sans cesse (ce n’est pas une impossibilité d’ailleurs, mais cela devrait être le mode de vie normal pour nos Églises et pour nous). Priez pour tout. La prière indique que nous comprenons notre orgueil et que nous avons désespérément besoin de Dieu dans l’équation.

Partagez ce que Dieu fait dans vos Églises et réunions de campus cette semaine. Appelez les gens à crier à Dieu pour qu’il ne les laisse pas passer ! Attendez dans sa présence, adorez-le, lisez sa Parole, donnez accès un endroit tranquille pour la prière et ne regardez pas l’horloge. C’est votre pire ennemie. Il n’y a pas d’horloge au ciel.

9. PRÉPAREZ-VOUS AU COMBAT SPIRITUEL

Vous devez comprendre l’Ennemi suffisamment pour savoir qu’il va exploser en activité à mesure que le réveil s’accélère. Il n’est pas content et a de nombreuses et puissantes ressources à sa disposition. Prenez garde à Sanballat et Tobija qui tenteront de vous faire sortir du mur de la grande œuvre de Dieu. Reconnaissez l’activité de l’Ennemi et arrêtez-la par l’autorité de Dieu. Il n’a aucun droit légal sur un pouce de l’Église et du mouvement de Dieu. Mais il va essayer… et essayer encore.

Nous devons être forts dans le Seigneur, revêtir constamment l’armure complète et prier à tout moment. En tant que pasteurs, nous devons protéger nos troupeaux sur lesquels nous veillons, les protégeant des loups.

Vous pourriez être très surpris de savoir qui Satan va essayer d’utiliser. Certains s’opposeront au mouvement de Dieu, et Satan vous murmurera constamment à l’oreille de vous arrêter, d’être distrait, ou de ralentir l’activité de Dieu. Résistez-lui, fermement dans la foi, et il va fuir. Ne laissez pas ses attaques temporaires vous détourner de l’avancée en cours.

10. PERSÉVÉREZ !

Au cours de notre expérience de cinq semaines du mouvement de Dieu, il y a plusieurs années, un membre de notre personnel a demandé si nous pouvions recommencer certaines des réunions habituelles. Je lui ai rappelé qu’il ne verrait peut-être plus jamais cela de son vivant, et que nous continuerions à nous réunir dans la présence de Dieu jusqu’à ce qu’il en décide autrement.

Le réveil est fatigant, épuisant en fait, mais rafraîchissant en même temps. Si vous êtes un leader, il y a un coût sérieux, un prix à payer, lorsque vous vous donnez aux nombreuses demandes d’une saison de grande récolte. Vous devez être prêt à persévérer. Reposez-vous quand vous le pouvez. Mangez quand vous le pouvez, mais n’oubliez pas que vous êtes sur un champ de bataille avancé. Soyez encouragés par les conseils de Dieu …

« Celui qui amasse pendant l’été est un fils prudent,

Celui qui dort pendant la moisson est un fils qui fait honte. » (Proverbes 10.5 NEG)

C’est le temps de la moisson ! Nous ne la méritons pas, mais Dieu la mérite. Il mérite que l’Église revienne vers lui. Une nouvelle génération qui se lève pour le suivre. Des millions de nouveaux croyants qui lui donnent la gloire qu’il mérite. Une nouvelle avancée missionnaire à travers le monde. Il mérite une prière et une attention incessantes ainsi qu’une obéissance totale.

Il mérite un renouveau et un réveil.


Traduction de l’article original paru sous le nom de « Reflexions from Asbury (part 3) » Traduit avec la permission de l’auteur