Réflexions sur le réveil d’Asbury (Partie 2)

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Le mouvement silencieux et précieux de Dieu se poursuit pour une sixième journée à Wilmore, Kentucky, sur le campus de l’Université Asbury. Ce n’est pas la première fois qu’un mouvement prolongé se produit ici. Des mouvements similaires ont eu lieu dans les années 30 lorsqu’une réunion de prière dirigée par E. Stanly Jones a duré plusieurs jours. Dans les années 50, deux autres activités ont eu lieu, et en 1970, un temps de chapelle a duré sept jours et sept nuits. Dieu s’en est servi comme d’un catalyseur pour le réveil national appelé le « Jesus Movement ».

Ces deux derniers jours, j’ai eu le privilège d’être assis dans l’auditorium Hughes, où tout cela se passe, pour observer et vivre ce mouvement extraordinaire. Seulement à des fins d’explication (et pour aucune autre raison), je mentionnerai que je suis pasteur depuis 54 ans dans le courant baptiste. Le réveil a touché notre petite école de l’Arkansas en 1970 (Ouachita Baptist University). Ma femme et moi avons été les témoins directs de la présence manifeste de Dieu alors qu’un temps de chapelle du midi s’étendait sur toute la journée, annulant des cours et changeant des vies. Nous n’avons plus jamais été les mêmes.

Depuis cinquante ans, j’étudie les mouvements de réveil de Dieu à travers l’histoire. J’ai voyagé pendant plusieurs années dans des Églises, les aidant à rechercher Dieu dans le réveil. J’ai été l’un des membres fondateurs de l’initiative OneCry qui cherche à aider les pasteurs et les Églises à rechercher Dieu pour le réveil et l’éveil spirituels. J’ai beaucoup parlé et écrit sur ce thème, car c’est le besoin désespéré de notre époque. La détérioration de notre culture montre qu’il est temps qu’un changement vienne du ciel. Samuel Davies, du Premier Grand Réveil, a dit : « Il y a des époques où seule une grande effusion de l’Esprit peut produire une réforme générale publique. »

À différents moments, nous avons vu son mouvement dans l’Église que j’ai aidé à implanter il y a 25 ans. Une saison particulière s’est produite en 2011 après six mois de jeûne et de prière par la congrégation. Un dimanche matin, le Seigneur a interrompu notre programme normal par un déversement inhabituel de Son Esprit qui a duré tout l’après-midi. Cela a continué tous les soirs sauf le samedi, de trois à quatre heures chaque soir pendant les cinq semaines suivantes. Ce n’était pas bizarre, ni follement inconfortable, mais le mouvement tranquille de l’Esprit, rempli de prière, de repentance, de salut et de baptêmes spontanés de nouveaux croyants. Beaucoup sont venus à la foi en Christ.

Je mentionne ces choses pour une seule raison (comprenez-moi bien). Ce n’est certainement pas pour me vanter, mais pour expliquer qui écrit cet article afin d’aider ceux qui critiqueraient ce mouvement de loin.

L’ORDRE TRANQUILLE D’ASBURY

Hier soir, j’ai vu certains critiques autoproclamés du mouvement Asbury sur les médias sociaux. Bien sûr, ils ne s’étaient pas rendus à l’auditorium Hughes ; ils avaient juste « entendu » que ceci et cela se passait. Lorsque j’ai lu leurs rapports de deuxième et troisième main, j’ai été choqué, mais pas surpris. Dieu a toujours ses critiques.

Ce qui se passe à Asbury (et dont j’ai été le témoin direct) a des composantes bibliques magnifiques. Voici ce que j’ai observé.

UN CULTE VIBRANT ET PUISSANT.

Le culte est dirigé par diverses équipes d’étudiants. Certains sont plus compétents que d’autres, mais tous sont humbles. Nous ne connaissons pas leurs noms. Il n’y a pas de machine à fumée ni de lumière, juste un piano et une guitare joués par des étudiants anonymes qui adorent Dieu. Nous chantons des chants qui seraient familières à la plupart d’entre nous, souvent juste a capella, sans instrument. Des chants chrétiens contemporaines sont chantés, souvent entrecoupés par les hymnes de l’Église. Il n’y a pas de paroles sur l’écran, et elles ne semblent pas être nécessaires.

UNE HUMILITÉ INTENSE ET INTENTIONNELLE

Les sages pasteurs de l’équipe d’Asbury qui dirigent doucement ce mouvement ne cessent de nous rappeler qu’il n’y a pas de superstars et que personne ne doit être exalté sauf Jésus. Ils nous ont encouragés à nous abaisser de plus en plus devant lui, en l’exaltant de plus en plus haut. Je les ai personnellement vus arrêter une ou deux personnes qui auraient pu essayer de détourner la réunion. Ils réalisent que la présence manifeste de Dieu est précieuse et désespérément nécessaire. Ils veulent que rien ni personne n’éteigne ou n’attriste son Esprit.

TÉMOIGNAGES QUI CHANGENT LA VIE

Les leaders ouvrent parfois les microphones pour un temps de témoignages de ce que Dieu a fait. Ils demandent à la foule de respecter l’ABC :

À Dieu seul la gloire
Bref
Contemporain (qui traite du présent plutôt que du passé)

Ils se tiennent debout, micro en main, et dirigent ces moments avec sagesse. Ils ferment les files d’attente lorsqu’ils sentent qu’il est temps d’aller de l’avant.

Souvent, pendant ces témoignages, lorsqu’ils sentent que Dieu répète un thème, ils font une pause et demandent à ceux qui ont les mêmes problèmes de se lever, et aux gens de se rassembler autour d’eux et de prier.

PRIÈRE GUIDÉE

À plusieurs reprises, ils nous ont conduits à la prière collective. Des instructions sont données, puis nous nous tournons vers de petits groupes et crions vers Dieu.

À l’avant de l’église, ils ont une équipe continue de « conseillers en prière », identifiés par un ruban qu’ils portent autour du cou.  Ces conseillers aident les personnes dans le besoin et prient avec elles. Ils ont gentiment invité les gens à s’approcher des conseillers pour bénéficier de leur prière.

UN TÉMOIGNAGE AUDACIEUX

Partout, les gens partagent avec les personnes dans le besoin en dehors de l’auditorium. Dieu ouvre les lèvres des gens et leur donne le courage d’Actes 4 pour « annoncer la parole de Dieu avec assurance ». Le résultat est à la hauteur de l’attente : l’Évangile se répand rapidement et beaucoup viennent à la foi en Christ.

GUÉRISON SPIRITUELLE, ÉMOTIONNELLE

Nombreux sont ceux qui témoignent de la manière dont Dieu les libère instantanément d’années d’asservissement à des dépendances. La libération des blessures du passé, de l’amertume, de la peur, se produit rapidement pour ceux qui admettent humblement leur besoin et crient au Sauveur. Le thème est Jésus : le glorifier, s’abandonner à lui et témoigner de lui aux autres.

PRÉDICATION

Un gérant d’estrade, sur les médias sociaux, a proclamé que ce n’était pas de Dieu parce qu’il n’y avait pas de prédication. J’ai souri, parce qu’il y a eu des moments de prédication tout au long de la journée et un sermon « régulier » chaque soir, prononcé humblement par des pasteurs pieux.

UN LEADERSHIP SAGE

Je ne peux pas en dire assez à ce sujet. J’ai vécu de nombreux moments de réveil intense. J’ai dirigé un certain nombre de ces moments. Je me suis tenu devant un microphone pendant cinq semaines, dirigeant un mouvement de Dieu pendant 3 à 4 heures par nuit.

Je suis submergé par le leadership sage, calme, fort et aimant des responsables. Il n’est ni dominateur ni restrictif. Les responsables discernent le mouvement de Dieu et coopèrent. Ils donnent des instructions et des directives lorsque cela est nécessaire.

COHÉRENCE AVEC LES VOIES DE DIEU

Le « Jesus Movement » était caractérisé par une adoration vibrante et simple, et par un témoignage constant de l’Évangile. J’y étais. L’Église, dans l’ensemble, a réagi aux « hippies » qui étaient sauvés et aux expressions plus actuelles d’adoration. Beaucoup d’Églises se sont moquées de cela et ont éteint l’Esprit ne voulant pas accepter les « outres neuves ». La plupart de ces Églises ont plafonné et sont mortes. Les Églises qui ont humblement ouvert la porte aux personnes perdues et qui ont sagement accueilli l’activité de Dieu ont explosé. Calvary Chapel, une petite Église de Californie, a continué à répondre à Dieu et, dans le sillage du « Jesus Movement », a implanté 1400 Églises.

Deux choses ont caractérisé le réveil de 1857 : premièrement, des réunions de prière ferventes sur l’heure du dîner qui sont passées de six personnes (avec Jeremiah Lanphier) à 50 000 personnes par jour dans la seule ville de New York et deuxièmement, un témoignage courageux de leur foi. Il y avait des « règles » simples qu’ils utilisaient pour guider les réunions de prière. Elles duraient une heure entre midi et 13h00 à chaque jour. Elles se sont répandues dans tout le pays. Les demandes de prières venaient du monde entier. J’ai lu beaucoup de ces demandes : la plupart sont pour le salut d’un être cher. Dans le réveil, nos cœurs se remettent à battre avec le cœur de Dieu dont le grand désir est que les gens de toute langue, tribu et nation viennent à lui.

Lorsque l’Église commence à prier, C’EST le réveil, car nous sommes généralement sans prière. Lorsque ce réveil se transforme en témoignage fervent et courageux et en propagation rapide de l’Évangile, nous l’appelons « réveil spirituel », car c’est exactement ce que Dieu fait parmi les perdus.

DONNER DU TEMPS À DIEU ET ATTENDRE

Ici, à Asbury, le réveil n’est pas précipité ou pressé. Il y a de longues périodes d’immobilité et d’attente. Si vous voulez vous précipiter, recevoir une grande dose de Dieu et repartir en vitesse, ne venez pas. Dieu travaille selon son emploi du temps. Nous donnons peu de temps à Dieu et presque pas de silence. Ce qui se passe ici se produit parce que des personnes assoiffées attendent devant Dieu. Avec le temps, il parle à l’un, puis à l’autre, les ramenant à l’intimité avec lui. J’ai toujours pensé que nous ne faisons pas l’expérience de Dieu parce que nous nous contentons de lui offrir une petite case horaire dans notre agenda. L’attente est un art perdu.  Nous avons besoin de tourner toute notre attention vers lui jusqu’à ce qu’il se fasse connaître.

DIFFUSION

Au cinquième jour du mouvement, 22 collèges ont envoyé des groupes d’étudiants ici dans l’espoir de voir la même éclosion sur leurs campus. Je ne serais pas surpris que ce soit ainsi que le mouvement se propage à l’échelle nationale, car les étudiants sont les plus tendres et les plus volontaires. Ce n’est pas non plus une coïncidence si un film sur la « Jesus Revolution », très soigneusement réalisé par notre ami Jon Erwin, sort le 22 février et si l’émission de la Journée nationale de prière des étudiants est programmée depuis plus d’un an pour être diffusée depuis Asbury le 23 février. Nous devrions prier pour que ces événements accélèrent encore l’œuvre de Dieu.

UN AMOUR ÉCRASANT

Un des responsables nous a parlé hier soir du début du réveil lorsqu’un pasteur a parlé de l’amour hypocrite et égocentrique. Il a fait remarquer que ce qui s’est vécu ces jours-ci a inversé cela. Asbury est devenu un sanctuaire de l’amour de Dieu. C’est l’essence de Dieu (il EST amour) et c’est la marque de chaque moment où il est replacé sur son trône légitime dans nos cœurs, nos foyers et nos Églises. Il y a longtemps, Jonathan Edwards a prêché « Le ciel est un monde d’amour ».  Eh bien, le réveil, c’est le ciel qui descend.

ALORS, QUELLE EST VOTRE RÉPONSE ?

J’ai parlé avec un ami qui m’a rappelé cette belle vérité soulignée par un missionnaire impliqué dans le grand réveil de Shantung, en Chine, à la fin des années 20.

« Nous avons entendu parler du réveil en Corée qui a commencé en 1907. C’était un mouvement puissant qui est né suite à un renouveau de prière parmi les missionnaires. Oh, si nous pouvions aller là-bas et rapporter quelques charbons ardents sur notre propre terrain ! Mais le voyage était long et coûteux et je n’avais pas l’argent nécessaire. Alors que je priais pour l’argent et que je cherchais une réponse, une parole précise m’a été envoyée à la place : « Ce que tu veux par ce voyage peut t’être donné ici, où tu es, en réponse à la prière. » Ces mots constituaient un formidable défi. J’ai fait la promesse solennelle : « Alors je prierai jusqu’à ce que je reçoive. Après m’être engagée … la première pensée consciente a été : Alors la prière signifie autant que cela, et, que ma promesse soit tenue signifie autant que cela. » Cette expérience m’a aidée à tenir bon pendant les presque vingt ans qui allaient s’écouler avant que les premiers balbutiements du réveil ne soient visibles. Vraiment, Dieu travaille sans se presser ». (Marie Monsen, infirmière missionnaire en Chine du Nord, décrivant comment elle en est venue à prier pour le réveil qui a brûlé là-bas de 1927 à 1932)

Il n’est pas nécessaire de venir au Kentucky pour faire l’expérience du réveil et de l’éveil. « Le royaume de Dieu est ici », a dit Jésus, et il a choisi avec joie de nous donner le royaume.

ET ENFIN …

Sortir de l’auditorium de Hughes avec son amour, sa grâce et son humilité, et lire les mots de certains critiques sur les médias sociaux a été révélateur. L’orgueil de leurs mots était apparent lorsqu’ils étaient vus sur la toile de fond de la présence de Dieu. L’esprit de ces jugements sautait aux yeux et était rempli de suffisance. Il est sage d’examiner les choses avec soin, mais il est insensé de porter des jugements rapides sans examen approfondi et sans connaissance réelle.

Si vous êtes tenté de critiquer ce mouvement avec désinvolture, il serait peut-être sage de tenir compte du conseil de Gamaliel lorsque ses collègues religieux ont critiqué les premiers disciples.

« Et maintenant, je vous le dis, ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d’avoir combattu contre Dieu. » (Actes 5.38-39 NEG)


Traduction de l’article original paru sous le nom de « Reflexions from Asbury (part 2) » Traduit avec la permission de l’auteur