Réflexions sur le plaisir personnel et la masturbation (John A. Younts)

Il est embarrassant de parler de masturbation. Selon la sagesse humaine conventionnelle, c’est une chose naturelle que tout le monde fait. Toutefois, comme nous l’avons vu, ce qui est naturel n’est pas toujours bon. Un autre élément sur lequel tout le monde s’entend est que la masturbation est un geste sexuel. Nous avons donc l’occasion de situer notre discussion sur la masturbation dans un contexte biblique.

La vie chrétienne dans son ensemble est centrée sur l’amour sacrificiel et altruiste dans le but d’imiter Christ (1 Jn 4.7-12). Le sexe ne peut avoir pour but à la fois d’honorer Dieu et de se servir soi-même.

Un point de vue biblique sur la masturbation

En utilisant ce principe comme lentille pour considérer l’activité sexuelle, nous pouvons développer un point de vue biblique sur la masturbation. La sexualité humaine a été conçue par Dieu pour le mariage. Le plaisir égoïste ne fait pas partie du tableau. Un ingrédient clé pour avoir une vie sexuelle saine et biblique dans le mariage est que les deux partenaires désirent avant tout faire plaisir à l’autre et honorer Dieu. Si se faire plaisir à soi-même devient l’objectif principal, alors le sexe peut passer d’une riche bénédiction à une malédiction.

Comment donc la recherche de son propre plaisir avant le mariage peut-elle préparer une personne à devenir un partenaire sensible, attentionné et généreux ? La réponse courte est que c’est impossible. L’objectif de la masturbation est de se donner du plaisir à soi-même. Ainsi, la masturbation ne contribue pas à rendre un mariage meilleur ou biblique. Au contraire, la masturbation consiste à centrer son attention sur soi-même, ce qui n’est jamais une bonne chose.

Éphésiens 4.19 oppose drastiquement la sensibilité (le sens moral) et la sensualité (la débauche). Paul nous avertit ici que la perte de la sensibilité, ou l’endurcissement, produit la débauche (SG21). Selon Galates 5.19, la débauche est l’une des œuvres de la chair qui révèlent l’emprise de la nature pécheresse avec laquelle nous sommes nés. La débauche est une version amplifiée de l’égoïsme, surtout en ce qui concerne le péché sexuel. La sensibilité, au contraire, consiste à servir les autres plutôt que nous-mêmes.

La masturbation avant le mariage

Maintenant, qu’en est-il avant le mariage ? La masturbation est de toute évidence une activité sexuelle. Or, Dieu a établi que seul le mariage est le cadre approprié pour l’activité sexuelle. Ainsi, la masturbation n’est pas non plus utile avant le mariage. Y a-t-il donc un contexte où la masturbation soit appropriée ?

En bref, la masturbation n’est pas une bonne idée pour quiconque veut honorer Dieu. Un bon indicateur qui nous révèle si un comportement est honorable ou pas est le fait qu’on peut prier pour la bénédiction et l’aide de Dieu pour agir ainsi. Par exemple, il n’y a aucun problème à demander l’aide de Dieu pour vous garder pur dans vos pensées et vos actes avant le mariage. C’est une bonne chose qu’un mari demande à Dieu la force d’être plus sensible à sa femme et de l’honorer. Serait-il possible de faire le même genre de prière pour demander à Dieu de bénir la masturbation pour sa gloire ?

Plusieurs personnes s’opposeront à cette conclusion parce qu’elle va résolument à l’encontre de la pensée de notre société, et même de plusieurs chrétiens, sur ce sujet. Après tout, la masturbation est considérée comme inoffensive par les professionnels de la santé, les psychologues et les éducateurs. Toutefois, ce même argument peut être utilisé en faveur du sexe hors du mariage. En ce qui concerne l’opinion publique, dans un sondage mené par Pew Research en 2008 aux États-Unis, seulement 35 % des gens pensaient que le sexe entre des adultes qui ne sont pas mariés est moralement répréhensible. Parmi les répondants, 22 % pensaient que ce comportement est moralement acceptable, tandis que 37 % croyaient que le sexe hors mariage entre adultes est moralement neutre. Par conséquent, ce n’est pas dans l’opinion publique que nous trouverons un appui.

Sur le plan biblique, je crois que nous devons conclure que la masturbation n’est pas une bonne idée. Cette pratique ne s’inscrit pas dans un réel désir d’aimer Dieu et d’aimer son prochain en tant que chrétien. Il n’existe certainement aucun commandement disant de se masturber. À tout le moins, il s’agit d’un geste égoïste. Dans ce sens large, la masturbation est assurément un péché. Elle s’apparente à la débauche et non à la sensibilité.

Les conséquences de la masturbation

Cela étant dit, pouvons-nous considérer que le dossier est clos ? Suffit-il de dire à vos enfants de ne pas se masturber, et s’ils le font déjà, de leur dire d’arrêter ? Soyons sérieux… Le vrai tort causé par la masturbation est le doute, la solitude, la culpabilité et la servitude qui en découlent. C’est probablement là l’objection biblique la plus importante en ce qui a trait à la masturbation.

En tant que parent, c’est sur ce point que vous devez être sensible lorsque vous parlez de masturbation avec vos adolescents. Comme nous l’avons dit plus tôt, parler de masturbation nous rend mal à l’aise. Cela nous rend mal à l’aise parce que ce n’est pas une bonne chose. C’est embarrassant. De plus, la masturbation est en grande partie motivée par la convoitise.

Lisons de nouveau Éphésiens 4.19 :

Ils ont perdu tout sens moral et se sont livrés à la débauche pour commettre avec avidité toutes sortes d’impuretés (SG21).

Ce verset décrit malheureusement bien les conséquences de la masturbation. La sensibilité est nécessaire pour vous aider à aider vos enfants. La masturbation ne conduit pas vos enfants plus près de Dieu. C’est plutôt une tentative de régler un problème selon ses propres forces. Le problème est l’excitation ou l’attirance sexuelle. La solution que propose la chair est la masturbation. La réponse du Saint-Esprit consiste à faire confiance à Dieu.

Vous et vos enfants n’êtes pas les victimes de vos pulsions biologiques.


Cet article est tiré du livre : Le sexe & le mariage – Comment en parler aux enfants ? de John A. Younts