Protéger et promouvoir l’unité de l’Église (Matt Smethurst)

Le diaconat a été instauré pour préserver l’harmonie de l’Église.

Les diacres aujourd’hui sont censés jouer un rôle fondamental en tant qu’« amortisseurs de chocs » dans la vie de l’assemblée. Un chrétien contentieux, par conséquent, fera un mauvais diacre. Que devrait donc caractériser un diacre ? Une humilité palpable. Un esprit de douceur. Une propension à la flexibilité. Une capacité à affirmer ses convictions sans pour autant faire preuve de combativité.

Un moyen de discerner si un candidat au diaconat est « fait » pour ce rôle consiste à se demander si sa vie reflète les versets comme ceux-ci :

  • « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! » (Mt 5.9.) Notez bien que Jésus salue ceux qui procurent la paix et pas simplement ceux qui la maintiennent. Il ne suffit pas d’éviter les conflits – en réalité, cela pourrait indiquer une crainte incapacitante de l’homme. Les Proverbes nous enseignent plutôt que « la joie est pour ceux qui donnent des conseils visant à la paix » (Pr 12.20, BDS). Si vous êtes un diacre, vous contentez-vous d’affirmer la beauté de la paix ? Ou est-ce que vous visez la paix ? Ceux qui vous entourent seraient-ils d’avis que l’exhortation du Psaume 34.15 (« recherche et poursuis la paix ») soit une juste description de votre caractère ?
  • « L’homme qui a de la sagesse est lent à la colère, et il met sa gloire à oublier les offenses » (Pr 19.11). Si vous êtes diacre, êtes-vous capable de lâcher prise ? Lorsque vous n’êtes pas d’accord avec quelqu’un, votre réaction est-elle empreinte de maîtrise de soi ? Il n’est pas question ici de sujets tels que l’autorité des Écritures ou la divinité de Christ, mais de questions plus secondaires à propos desquelles des personnes tout à fait raisonnables peuvent avoir des opinions différentes. Ou bien êtes-vous enclin à traiter chaque sujet comme si c’était une urgence ecclésiastique ?
  • « Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. Car, mes frères, j’ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu’il y a des rivalités au milieu de vous » (1 Co 1.10,11). En tant qu’exemples pour le troupeau, les diacres devraient être les derniers à entretenir un esprit partisan. Satan prend grand plaisir à voir le factionnalisme étendre ses tentacules et étouffer peu à peu une Église. Diacre, êtes-vous sur vos gardes, toujours en alerte pour démasquer ses plans (2 Co 2.11) ? Vous évitez la discorde ? C’est bien. Vous l’anticipez et la déjouez chez les autres ? C’est encore mieux.
  • « J’encourage Evodie et Syntyche à vivre en plein accord dans le Seigneur » (Ph 4.2, S21). Ce verset, tout comme les autres, ne s’adresse pas seulement aux diacres ; cependant, les diacres d’une assemblée devraient être parmi les premiers à incarner cette volonté d’être en accord les uns avec les autres. Soyons clairs : cet appel à vivre en harmonie ne vise pas l’homogénéité. L’objectif n’est pas d’étouffer la personnalité dont Dieu vous a doté, de systématiquement garder votre opinion pour vous-même, d’éviter tout désaccord, ou de promouvoir une assemblée de clones. C’est ce qu’on appelle l’uniformité, et c’est l’essence même des sectes. Ce qui caractérise les Églises en bonne santé, c’est plutôt l’unité – et celle-ci est à la fois plus compliquée et plus belle que l’homogénéité. Les diacres doivent se trouver en première ligne dans la bataille pour faciliter ce type d’harmonie durement gagnée dans le Seigneur.

Penchons-nous sur un dernier passage : 1 Corinthiens 13.

Ce célèbre « chapitre de l’amour » n’est pas la conséquence d’une erreur d’archivage de l’apôtre Paul, comme s’il avait mal rangé une ancienne prédication de mariage. Ce passage n’a pas été écrit dans le but de susciter un sentiment de ravissement dans un couple fleur bleue, mais un sentiment de honte dans une Église divisée. Si vous êtes diacre, permettez-moi de vous lancer un défi : réexaminez 1 Corinthiens 13. Lisez le texte lentement, et évaluez votre vie actuelle – y compris votre attitude en tant que diacre – à sa lumière. Mais ne vous arrêtez pas là ; demandez à une personne qui vous connaît bien – dans l’idéal, un responsable de votre Église – de conduire la même évaluation à votre sujet. Où voit-il votre conduite et votre attitude refléter l’amour que décrit 1 Corinthiens 13 ? Dans quels domaines a-t-il du mal à constater ce reflet ?

Voici ce que Paul affirme au sujet de cet amour si précieux : « il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout » (1 Co 13.7, S21). Êtes-vous en première ligne pour encourager les autres membres d’Église à présumer que les autres sont de bonne foi, à se donner le bénéfice du doute, et à être facilement satisfaits et difficilement offensés ?

Examinez la réflexion de Mark Dever à ce sujet :

Les personnes qui sont mécontentes de votre Église ne devraient pas occuper la fonction de diacre. Les diacres ne devraient jamais faire partie de ceux qui crient le plus fort quand il s’agit de se plaindre ou qui ébranlent l’Église par leurs actions ou leurs attitudes. Bien au contraire ! […] Ne nominez pas des diacres qui ne reconnaissent pas l’importance du ministère de la prédication et de l’enseignement ; préférez-leur des individus qui désirent ardemment protéger celui-ci. Plus généralement, choisissez les personnes qui aiment soutenir et coopérer pour servir en tant que diacres dans l’Église. Par conséquent, lorsque vous scrutez l’assemblée pour y trouver vos prochains diacres, recherchez les personnes qui possèdent des dons d’encouragement[1].

Un diacre qualifié reflètera de plus en plus le genre d’amour que la Bible ordonne si clairement, un amour qui forge l’unité.


[1] Mark Dever, Understanding Church Leadership [Comprendre le leadership d’Église], trad. libre, Church Basics, Jonathan Leeman, éd., Nashville, B&H, 2016, p. 13-14.


Cet article est tiré du livre : « Les diacres » de Matt Smethurst