Prendre soin des veuves selon l’exemple de Christ et l’enseignement de Jacques (Brian Croft)

Le Seigneur Jésus-Christ constitue un modèle et un exemple pour son Église. Il a notamment un intérêt particulier envers les veuves. Nous pouvons penser, par exemple, à celle du temple avec ses deux petites pièces (Mc 12.41-44) ; à la veuve de Naïn, dont le dernier fils qui lui restait a été ressuscité (Lu 17.11-17) ; et à la veuve de la parabole sur la persévérance dans la prière (Lu 18.1-8).

Nous voyons dans les Écritures qu’il arrive parfois que les veuves soient les victimes d’injustices. Il n’est donc pas surprenant de voir de quelle manière Jésus accuse les scribes et les pharisiens, dont plusieurs exploitent les veuves (Mc 12.40). De plus, les mots qu’il prononce et les mesures qu’il prend quant à sa propre mère, alors qu’il est suspendu à la croix, nous montrent combien Jésus ressemble à son Père céleste. En effet, il est rempli de compréhension et de compassion, et en tant que fils fidèle, il veille à ce que les besoins de Marie soient comblés.

Cet épisode émouvant est relaté à la fin de l’Évangile selon Jean (19.26,27). Christ continue d’agir de manière désintéressée en se préoccupant des besoins de diverses personnes plutôt que de toutes les souffrances et de l’agonie qu’il vit. Il a, par exemple, pensé à Pierre et aux disciples qui se sont tous dispersés comme des moutons effrayés. Il y a aussi le brigand, crucifié à côté de lui et qui se repent avant de mourir.

Jésus se soucie des veuves

Par contre, lorsqu’il est suspendu à la croix, Jésus se soucie particulièrement des souffrances de sa mère. À ce moment de sa vie, celle-ci était probablement veuve. Pourquoi Jésus a-t-il confié à Jean la charge sacrée de traiter Marie comme sa propre mère ? Nous pouvons en conclure que c’est parce qu’elle n’avait ni mari ni membre de la famille qui était en mesure de s’occuper d’elle et de subvenir à ses besoins après la mort de Jésus. Le Seigneur était en train d’honorer ses obligations envers sa mère en faisant preuve d’un amour filial et d’une grande tendresse de cœur, obéissant ainsi au cinquième commandement. La réponse de Jean a été immédiate. Nous lisons que « dès ce moment, le disciple la prit chez lui » (v. 27).

Le Seigneur Jésus n’a pas choisi d’offrir à Marie de l’argent, de l’or ou tout autre bien précieux qui aurait pu être un moyen de subsistance lorsqu’elle serait seule. Il a veillé plutôt à ce qu’elle soit prise en charge et qu’elle soit en sécurité dans le foyer de l’homme qui est reconnu comme le disciple le plus proche de Jésus, et qui est sans doute le plus aimant et le plus compatissant du groupe.

Le Seigneur Jésus-Christ nous donne un exemple inestimable de la manière dont nous devons prendre soin des veuves. Nous allons voir que ce modèle reflète les enseignements de l’Ancien et du Nouveau Testament. L’Église de Christ peut-elle fermer les yeux sur un tel exemple ?

La compassion à l’égard des veuves : un principe crucial de la vraie religion

Jacques expose un principe dans sa lettre qui établit le modèle de conduite de l’Église à l’égard des veuves :

« La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde » (Ja 1.27).

Jacques décrit le genre de religion que Dieu considère comme étant authentique. Il est intéressant de noter qu’il ne nous donne pas une image complète, mais qu’il se concentre plutôt sur deux aspects de la vraie piété qui démontrent ce que signifie « mettre en pratique la Parole » (1.22). « Visiter les orphelins et les veuves » est donc un élément essentiel de cette religion authentique.

Toutefois, cela va bien au-delà des fins sociales d’une simple visite amicale et occasionnelle. En grec, le terme « visiter » est utilisé pour décrire l’action d’un médecin qui rend visite à des patients malades, pour leur prodiguer des soins et pour répondre à leurs besoins. Jacques souhaite que ses lecteurs comprennent que ces visites doivent être volontaires et doivent impliquer un contact personnel régulier ainsi qu’un engagement concret envers les personnes dans le besoin. Ce principe a été établi afin d’assurer aux veuves et aux orphelins une compassion et une aide qui conviennent à leur situation. Plus encore, c’est la raison d’être de ce principe.

Se préoccuper de leur bien-être

En effet, les orphelins et les veuves sont confrontés à des difficultés particulières à leur situation. Ces visites ont donc pour objectif d’atténuer leur détresse, en l’occurrence, leurs circonstances difficiles et éprouvantes, leur chagrin et leur solitude. De plus, ces mesures sont destinées à empêcher que les veuves et les orphelins ne soient en proie à des individus sans scrupules (y compris, dans certains cas, des membres de leur famille) qui profiteraient de leur situation et les exploiteraient. Comme le livre Caring for Widows (d’où est tiré cet article) le met en évidence, les orphelins et les veuves représentent deux des groupes sociaux les plus démunis du monde antique. Les textes de l’Ancien Testament fournissent le contexte historique et des exemples de situations que Jacques n’aborde que brièvement dans sa lettre.

Si Dieu lui-même est le défenseur des veuves (Ps 68.6) et fait preuve de compassion à leur égard, comme nous l’avons vu dans l’introduction, alors l’Église du Seigneur Jésus-Christ ne peut guère tourner le dos à leurs difficultés. Au contraire, les chrétiens doivent refléter leur Père céleste et leur Rédempteur Jésus-Christ. Une telle compassion et un tel amour devraient être manifestés librement, joyeusement et volontairement, sans la moindre attente de contrepartie. Selon la définition de la Bible, « les veuves qui sont véritablement veuves » (1 Ti 5.3) ne sont presque jamais en mesure de retourner une faveur matérielle.