Peut-on négliger les moyens de grâce ? (Frank Allred)

Qu’est-ce qu’un moyen de grâce ?

L’expression «moyens de grâce» désigne les moyens par lesquels Dieu bénit son peuple : l’étude de la Bible, la prière, le ministère de la Parole, l’adoration, la communion fraternelle et les sacrements (baptême et Cène). Sans ces moyens, il est impossible de croître dans la grâce. Dieu peut également se servir d’autres moyens pour favoriser la croissance spirituelle, mais ils restent exceptionnels dans ce cas. 

la principale cause du manque d’assurance

Il ne fait aucun doute qu’un sérieux manque de discipline dans l’utilisation des moyens de grâce est la principale cause du manque d’assurance des chrétiens quant à leur salut. En plusieurs endroits, les chrétiens ne reçoivent pas un bon enseignement ; ils viennent irrégulièrement au culte et seulement quand cela leur convient, et prennent la Cène sans discernement, souvent par simple habitude. Ils ne regardent pas la prière comme une priorité et n’honorent pas le jour du Seigneur. Ces chrétiens peuvent être prospères selon les critères du monde, ils sont en bonne santé, mais leur âme ne se développe pas spirituellement (3 Jean 2). S’ils ne réagissent pas sérieusement contre ces lacunes, il n’y a pas lieu de chercher ailleurs les causes du manque d’assurance spirituelle dont ils souffrent. S’il en existe, l’utilisation des moyens de grâce les mettra en évidence.

Notre santé spirituelle est importante

Nous savons tous ce qu’il arrive si nous négligeons notre santé physique. Normalement, si nous mangeons raisonnablement, dormons suffisamment, faisons un peu d’exercice, et n’imposons pas d’abus à notre corps, nous sommes en forme. En revanche, si nous mangeons trop, ne faisons pas assez d’exercice et dormons trop peu, nous prendrons de l’embonpoint et serons fatigués.

Notre santé spirituelle, beaucoup plus importante parce qu’elle «a la promesse de la vie présente et de celle de la vie qui est à venir» (1 Timothée 4:8), dépend elle aussi de l’utilisation régulière des moyens que Dieu a prévus dans sa grâce. Nous avons continuellement besoin de la nourriture de la Parole, de l’encouragement dans la communion fraternelle, de la prière et du culte, ainsi que du repos physique. La discipline journalière est vitale, car des négligences occasionnelles se transforment vite en habitudes, et nos forces s’épuisent sans que nous nous en rendions compte (Osée 7:9).

Quand ma femme m’appelle pour le souper, je suis presque toujours occupé, et je suis très tenté de continuer ce que j’ai en cours. Je sais par expérience que le repas est toujours succulent, mais il m’est plus facile de surmonter la tentation de poursuivre mon travail lorsque les odeurs appétissantes viennent me chatouiller les narines. Si je ne réponds pas quand mon épouse m’appelle, à qui imputer la faute si la faim me tenaille par la suite ? A qui la faute si ma faim spirituelle n’est pas assouvie et si mon âme est sous-alimentée ? Nous avons senti et vu combien le Seigneur est bon (Psaume 34:9). Nous savons que notre Père céleste tient d’abondantes provisions en réserve pour nous, et il nous invite à venir nous rassasier. Si nous faisons la sourde oreille, à qui nous en prendre sinon à nous-mêmes ? (Jean 6:35)

L’importance des moyens de grâce

Le Nouveau Testament souligne l’importance de ces moyens de grâce. Paul déclare que nous devons laisser la Parole de Christ demeurer en nous dans toute sa richesse, nous instruire et nous exhorter les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels, en chantant à Dieu dans nos cœurs en vertu de la grâce (Colossiens 3:16). Et l’auteur de la lettre aux Hébreux ajoute que nous ne devons pas abandonner nos assemblées, comme quelques-uns en ont pris l’habitude, mais nous exhorter réciproquement (10:25). Nous devons prier sans cesse (1 Thessaloniciens 5:17), célébrer la Cène par amour et obéissance au commandement du Seigneur Jésus-Christ lui-même (Luc 22:17-20 ; 1 Corinthiens 11:23-26).

Si nous négligeons, nous sommes toujours perdants

Les trois mille personnes qui s’ajoutèrent à l’Église le jour de la Pentecôte «persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières» (Actes 2:42). Ces moyens leur permirent de grandir en grâce et en connaissance de la vérité. Ne sous-estimons donc pas leur importance. Le Saint-Esprit ne fit pas l’économie de ces moyens de grâce (contrairement à ce que certains prétendent aujourd’hui) ; au contraire, il imprima leur valeur dans le cœur des nouveaux convertis. Il arrive que des chrétiens soient privés de nourriture spirituelle sans que ce soit de leur faute. C’est le cas de certains infirmes ou de personnes très âgées. Il se peut également que leur église locale soit tiède ou morte.

Mais il ne faut pas confondre privation et négligence. Quand nous sommes privés, mais que nous faisons un bon usage de ce qui nous est disponible, comme le fit David dans le désert de Juda (Psaume 63:2-5), Dieu dispose d’autres moyens pour nous garantir une croissance spirituelle adéquate. En revanche, lorsque nous négligeons délibérément la nourriture copieuse, nous sommes toujours perdants. «L’âme du paresseux a des désirs qu’il ne peut satisfaire ; mais l’âme des hommes diligents sera rassasiée» (Proverbes 13:5).


Cet article est tiré du livre : « Êtes-vous sûr d’être sauvé ? » de Frank Allred