Parler de sexualité et de mariage avec vos enfants (John A. Younts)

L’une des responsabilités parentales les plus délicates consiste à parler de la sexualité aux enfants. Ces conversations sont souvent si inconfortables qu’autant le parent que l’enfant se demandent ce qui peut en ressortir de bon. Parfois, il n’y a même pas de vraie conversation. Un parent donne alors un livre à son enfant en lui disant : « Lis ceci et dis-moi si tu as des questions. »

Ce malaise a quelque chose d’ironique. D’une part, le sexe est un sujet presque inévitable : on l’aborde dans les films, les émissions de télé, les publicités, les chansons, aux nouvelles, dans les conversations de tous les jours, etc. C’est un véritable bombardement de thèmes sexuels qui envahit notre quotidien. D’autre part, du moins dans la majorité des foyers chrétiens, la sexualité ne fait pas partie des sujets de conversation habituels. Ainsi, aussitôt que vos enfants sont loin de votre supervision et ont accès au monde extérieur, ils entendront parler d’aventures sexuelles, d’homosexualité, de sexe oral, de personnes sexy, de masturbation, et de nombreuses autres références à l’activité sexuelle, des plus subtiles aux plus vulgaires.

Ce dont on ne parle pas à la maison est pourtant omniprésent tout autour. La réalité est que vos enfants entendront fort probablement parler d’activité sexuelle et de perversion sexuelle longtemps avant que vous ne vous décidiez à vous asseoir avec eux pour leur parler de la sexualité. Vous le savez et vos enfants le savent aussi.

La séparation du sexe et du mariage

Comme je l’ai dit, c’est embarrassant. Ce malaise existe parce que le monde – et malheureusement la plupart des chrétiens aussi – voit le sexe comme étant distinct du mariage. Dans la pensée du monde, le mariage est un contexte dans lequel le sexe peut exister, mais le mariage n’est pas nécessaire pour que le sexe existe. Il y a très peu de restrictions dans la culture occidentale moderne quant au lieu, au moment et à la personne avec qui les relations sexuelles peuvent avoir lieu. Restreindre le sexe au cadre du mariage est au mieux une tradition religieuse bien-pensante, mais archaïque, qui renie la nature humaine et ses besoins de base.

La plupart des discussions sur la sexualité en dehors de la maison mettent l’accent sur la façon d’avoir des relations sexuelles agréables et sécuritaires. Ce point de vue est prôné par les partisans de l’éducation sexuelle dans nos systèmes scolaires : la masturbation, les relations homosexuelles et les relations hétérosexuelles sont toutes acceptables. C’est le résultat inéluctable de la séparation du sexe et du mariage.

Dieu a conçu le sexe exclusivement pour le contexte du mariage

C’est là où la discussion sur la sexualité doit commencer. Ce point peut ne pas sembler important, mais il l’est. Le sexe et le mariage doivent être abordés ensemble. Regardons ensemble Genèse 1.28 et 2.24 :

Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez-la ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.

C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

Lorsqu’on lui a posé une question à propos du divorce, Jésus a joint ces deux passages pour définir ce qu’est le mariage.

Il répondit : N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint (Mt 19.4-6).

Dieu a fait les êtres humains masculins et féminins. Il leur a donné l’instruction d’avoir des enfants, de remplir la terre et de la dominer pour son plaisir. Le commandement d’être féconds et de se multiplier est spécifiquement lié au mariage dans Genèse 2.24 et dans le commentaire de Jésus sur ce même passage. Cette relation entre mari et femme est consommée lorsqu’ils deviennent une seule chair à la suite à leur union.

Avant la chute, cela signifiait que par le mariage, l’homme et la femme devaient être unis en une seule chair afin de remplir la mission que Dieu leur avait confiée, à savoir de dominer sur la terre pour la gloire de Dieu. Dans le monde parfait et sans péché d’avant la chute, cet appel ne voulait dire rien de moins que cela. Cette réalité est soulignée par Paul lorsqu’il cite le même passage dans Éphésiens 5. Paul compare cette relation d’une seule chair entre le mari et la femme à la relation entre Christ et son Église.

L’activité sexuelle est destinée à un homme et une femme qui obéissent à Dieu dans le mariage afin de glorifier son nom

Voilà donc où vous devez commencer pour enseigner la sexualité à vos enfants. Le sexe n’est pas essentiellement une activité biologique et physiologique. La sexualité est un aspect fondamental du plan divin pour que l’homme occupe la terre et y exerce le contrôle pour la gloire de Dieu. Tous les phénomènes physiologiques qui se produisent dans le corps humain lorsqu’il est engagé dans une relation sexuelle ont été créés expressément par Dieu, afin de rappeler aux maris et aux femmes qu’ils ont été appelés à l’unité, à l’intimité et à la procréation dans leur mission de dominer la terre.

L’idée selon laquelle le plaisir sexuel existe seulement et principalement pour se satisfaire soi-même est profondément impie. Parler de sexe en faisant abstraction du mariage déshonore Dieu. La vie chrétienne dans son ensemble est centrée sur l’amour sacrificiel et altruiste dans le but d’imiter Christ (1 Jn 4.7-12). Le sexe ne peut avoir pour but à la fois d’honorer Dieu et de se servir soi-même.

Le sexe est spécifiquement conçu pour le mariage et pour rien d’autre.


Cet article est tiré du livre : Le sexe & le mariage – Comment en parler aux enfants ? de John A. Younts