Nous savons que «toutes choses» (Raymond Ortlund)

Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. (Romains 8.28)

Pas certaines choses, ni la plupart des choses, ni les belles choses, mais toutes choses, y compris les mauvaises et les tragédies. Depuis la chute d’Adam dans le péché, Dieu prend nos soucis et même nos échecs pour les faire concourir à ses intentions d’amour. En ce moment même, chrétien, vous êtes enveloppé de l’amour de Dieu comme dans une bulle et rien ne peut vous atteindre sans sa permission pleine de grâce et de sagesse. Je n’hésite pas à affirmer que même nos péchés sont inclus dans ce «toutes choses». Même si cette affirmation court le risque d’être incomprise, je maintiens mon idée. Car comment pourrait-il en être autrement ? Puis-je pécher au point de m’extraire du dessein rédempteur de Dieu ? Je peux pécher et perdre une conscience pure, l’assurance du salut, quitter le ministère, briser mon mariage, perdre le respect de mes enfants, m’endetter, compromettre ma réputation et ma santé. Je peux facilement pécher et tomber en disgrâce, connaître le chagrin, attraper le sida, faire faillite, tomber dans la médiocrité et subir tous les effets tragiques de mes inconséquences. Mais je ne peux pas pécher au point de m’extraire du plan de Dieu, puisque le dessein salvateur de Dieu est justement de racheter intentionnellement mon péché.

L’expression «toutes choses» doit nécessairement englober toutes les choses de notre vie, sinon Romains 8:28 perd sa force. Si une seule expérience n’entrait pas dans le domaine de ce «toutes choses», nous ne pourrions jamais avoir l’assurance que l’amour de Dieu se sert des pires choses de la vie pour réaliser son dessein d’amour. Si «toutes choses» signifie vraiment absolument tout, nous n’avons jamais besoin de nous demander : «Est-ce le moment où Dieu m’abandonne ? Me suis-je mis en dehors des limites de son pouvoir, de son contrôle, de ses ressources et de ses soins?»

Romains 8:28 n’excuse pas le péché

Mais ne vous y trompez pas ! La hardiesse de Romains 8:28 n’excuse pas le péché. Elle n’en atténue pas les dures conséquences. Elle ne nous sert pas d’excuse pour le nier. Dieu est capable d’utiliser mes péchés comme un aiguillon pour me pousser à la repentance. Cela ne fait qu’illustrer la vérité de Romains 8:28. Rien ne peut déjouer la miséricorde de Dieu pour moi, s’il a l’intention de me faire miséricorde.

Votre trouble actuel, vu à travers les lunettes de Romains 8:28, vous invite à un nouveau départ avec Dieu. Paul Tournier expose cette perspective :

La chose la plus merveilleuse dans ce monde n’est pas le bien que nous accomplissons, mais le fait que le bien puisse venir du mal que nous faisons… Je crois que notre vocation est de tirer le bien du mal. En effet, si nous essayons de tirer le bien du bien, nous courons le risque de manquer de matériau brut.

C’est un jugement réaliste porté sur le devoir dans la vie. Mais Romains 8:28 souligne un bien encore plus merveilleux que celui que nous tirons du mal, c’est le bien que Dieu tire de toutes choses, y compris des mauvaises. Émerveillons-nous de savoir que nous vivons dans un univers gouverné par un tel Dieu ! Cette assurance suffit pour que notre cœur se remette à chanter. Notre vie présente, telle qu’elle se déroule, constitue le matériau brut sur lequel Dieu agit.


Cet article est tiré du livre : Qui accusera les élus de Dieu? de Raymond Ortlund