Les obstacles à la prière (Daniel D. Henderson)

Si la prière est un outil essentiel à la transformation, pourquoi tant de gens ont-ils de la difficulté à prier ? Pourquoi cette bénédiction divine qui nous est destinée demeure-t-elle un fardeau pour de nombreux croyants ? Comme l’a souligné J. Oswald Sanders,

« Nous affirmons parfois la joie et la puissance de la prière. Nous déclarons qu’elle est indispensable à nos vies et nous savons que les Écritures le confirment. Pourtant, nous manquons souvent à notre devoir de prier. »

Un combat spirituel

De toute évidence, la prière est un domaine de combat spirituel pour le croyant. Notre ennemi spirituel est parfaitement conscient du pouvoir et des promesses qui nous sont offerts par la prière. Il sait que tout réveil spirituel important provient de la prière. Il sait que nous sommes tous appelés à menacer sa cause par la prière. Par conséquent, il nous attaque sous tous les angles afin de nous empêcher de prier de manière efficace. Le diable lance ses armes de « distraction massive » aux fins de maintenir nos esprits occupés à faire autre chose que d’établir une relation authentique et profonde avec Dieu. Il nous bombarde avec ses dards enflammés du doute afin de nous empêcher de prier avec foi celui qui « récompense ceux qui le cherchent » (Hébreux 11.6).

Notre ennemi cherche à nous décourager à chaque étape, car il est menacé par les croyants qui prient et par les églises qui prennent la prière au sérieux et poursuivent passionnément Christ.

La crainte de l’intimité

Certains chancellent dans la prière parce qu’ils ont peur de l’intimité. Je dis souvent que nous vivons dans une culture atteinte du SIDA spirituel (syndrome d’intimité déficiente aigu). Certains d’entre nous portent encore le bagage transmis au cours de leur enfance par leurs parents ou par d’autres figures d’autorité qui étaient distantes, négligentes, voire abusives. Ces expériences peuvent nous laisser un sentiment de dégoût en ce qui a trait à la vulnérabilité émotionnelle et à la transparence. Nous nous protégeons en évitant de nous rapprocher de trop près de quiconque, même de Dieu.

D’autres ne font qu’adopter une vision erronée du caractère de Dieu qui les garde à distance de lui. Selon leurs fausses perceptions, Dieu serait mystérieusement éloigné, se fâcherait de façon imprévisible et serait très exigeant. Nous lisons les textes bibliques qui nous indiquent qu’il est bon pour nous de nous approcher de Dieu (Psaume 73.28) et que nous devrions nous approcher de Dieu « avec un cœur sincère, une foi inébranlable, le cœur purifié d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure » (Hébreux 10.22). Nous lisons que si nous nous approchons de Dieu, il s’approchera de nous (Jacques 4.8). Pourtant, toutes ces promesses nous semblent menaçantes ou irréalisables.

Une perception fautive de la prière

Bon nombre d’entre nous prient de façon fautive et passent à côté de l’expérience vivifiante offerte par Dieu. Au lieu d’être notre premier recours, la prière devient notre dernier recours. Nous voyons la prière comme un courriel spirituel que nous envoyons à Dieu contenant des instructions sur la façon dont il devrait gérer les affaires de notre vie quotidienne. Nous essayons d’utiliser la prière pour que notre volonté se fasse dans les cieux alors que nous devrions plutôt l’utiliser pour que la volonté de Dieu soit faite sur la terre. Lorsqu’on essaie d’utiliser un marteau pour arroser une dinde ou une ampoule pour brosser nos cheveux, le résultat est frustrant et voué à l’échec. Il est donc impératif de bien cerner le fondement et le rôle de la prière, qui sont décrits dans le « manuel de l’usager » que constituent les Écritures.

Lorsque la finalité de la prière devient claire et conforme à la vérité, Dieu se manifeste puissamment dans la vie des nouveaux croyants, des chrétiens avérés et même des chefs spirituels respectés. R. A. Torrey, un homme que Dieu a utilisé pour apporter le réveil spirituel dans de nombreux endroits du monde au début du XXe siècle, a rendu témoignage d’une transformation radicale. Il a appris non seulement à prier et à rendre grâce, mais aussi à adorer Dieu, ne lui demandant rien, ne cherchant à obtenir rien de lui, n’étant occupé que par lui et satisfait de lui. À tout moment dans nos vies, le Seigneur peut recentrer nos prières et produire de puissants résultats.

Des traditions contre-productives

Nombreux sont les croyants qui ont appris à prier suivant une tradition contre-productive, c’est-à-dire selon des formules de prières transmises à travers les générations et qui n’ont fait l’objet d’aucune analyse critique et de recherches dans la Bible. Certaines traditions de prière se fondent principalement sur des « listes de prière » et d’autres sur des expressions mémorisées par cœur, plutôt que sur la direction de l’Esprit-Saint. Le contenu principal de certaines réunions de prières consiste souvent en l’échange d’informations croustillantes sur d’autres personnes alors qu’il devrait plutôt être fondé sur la Parole de Dieu. Nous tendons davantage à discuter des problèmes des gens que de nos expériences de la présence du Dieu qui résolve nos problèmes. La plupart des croyants savent que quelque chose ne va pas dans ces rassemblements, même s’ils ne peuvent pas mettre le doigt dessus.

Par conséquent, les croyants et les congrégations s’empêtrent dans leur ferveur et leur jouissance de la prière. Selon mon ami David Butt, président du Comité de prière national de l’Amérique, « la raison pour laquelle la plupart des gens ne se rendent pas à la réunion de prière de leur église est parce qu’ils ont déjà assisté aux réunions de prière de leur église ».

L’ennui

Si nous n’avons pas fait l’expérience de la prière qui transforme, c’est principalement parce que les bons modèles de la prière se font rares. J’ai appris que ce n’est pas par « l’acquisition d’information » que les gens arrivent à une nouvelle étape puissante et transformatrice de leur vie de prière, mais plutôt par « contagion ». C’est l’expérience qui compte et non l’explication.

D. A. Carson confirme ce fait lorsqu’il écrit que « de nombreuses facettes de la formation du disciple chrétien, notamment la prière, se transmettent plus efficacement par l’exemple que par l’enseignement formel. Bien prier est plus facile à copier qu’à enseigner… Nous devrions choisir des modèles desquels nous pouvons apprendre ». Choisir des modèles est une chose, mais c’en est une autre de trouver un modèle biblique. Il semble que les exemples de temps de prière qui nous transforment à jamais se font rares. Pourtant, si nous voulons apprendre, demandons à Dieu d’ouvrir les portes et cherchons un mentor dans la prière, je crois que Dieu nous guidera vers un contexte profondément stimulant qui encourage la croissance spirituelle. Au cours de mon propre cheminement, j’ai dû être très proactif et même créatif en vue de trouver des modèles et des mentors.


Cet article est tiré du livre : Transformons nos prières de Daniel D. Henderson