9 raisons de changer votre façon de prier

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Dans mes premières années de ministère, j’avais tendance à diriger les réunions de prière en m’appuyant sur ce que j’avais vu faire par d’autres.  En gros, j’imitais certaines approches traditionnelles sans évaluer l’appui biblique de ces méthodes. J’ai rapidement découvert que cette façon de faire n’offrait pas une très grande vitalité à nos rencontres. Finalement, j’ai changé d’approche et j’ai visé l’idéal d’une prière nourrie par les Écritures, guidée par l’Esprit et fondée sur l’adoration.

De nombreux chrétiens adoptent encore ce que je qualifie de « faux-départ » de la prière. Il serait peut-être utile d’examiner chacun d’eux et d’expliquer une meilleure façon de faire.

Faux-départ n°1 – « Est-ce que quelqu’un a des requêtes de prière ? »

1. Nous avons tous assisté à des moments de prière qui commençaient par cette question.  Elle est généralement suivie de 30 minutes de descriptions détaillées d’un vaste éventail de besoins humains allant de l’hernie discale aux problèmes financiers des cousins du troisième degré, en passant par l’impact destructeur de la politique moderne et le traumatisme émotionnel de la perte d’un chien.

Il est clair que notre Père connaît nos besoins, qu’il se soucie profondément de nous et qu’il veut agir dans nos vies pour notre bien et pour sa gloire. Cependant, cette approche de la prière basée sur les requêtes présente plusieurs problèmes :

Quand on commence par les requêtes, le focus initial est sur l’homme plutôt que sur Dieu. C’est en contradiction flagrante avec le modèle que Jésus nous a donné où il nous demande de commencer par adorer notre Père céleste et de contempler la grandeur et la sainteté de son caractère.

2. Il est difficile d’être équitable. Une fois que tante Matilda a obtenu cinq minutes pour parler des problèmes familiaux et des maladies physiques, frère Charlie, sœur Jennifer et tous les autres dans la pièce veulent aussi avoir leur tour pour décrire leur liste de besoins.

3. Le temps de prière proprement dit devient marginal parce que nous avons plutôt utilisé notre temps à décrire en détail nos besoins et ceux de beaucoup d’autres personnes qui souhaitaient – ou non – que nous discutions de leurs problèmes. Souvent, par conséquent, nous manquons de temps et sommes obligés d’offrir une flopée de prières précipitées et superficielles du genre « bénis untel » et « sois avec unetelle ».

4. Ce format peut facilement dégénérer en commérages sur des situations et des personnes. Bien que bien intentionnée, la discussion peut susciter des questions sur les autres qui peuvent éventuellement révéler des détails qui ne sont ni nécessaires, ni édifiants.

5. Il s’agit rarement d’une bonne utilisation de notre précieux temps puisque nous passons du temps à parler de nos préoccupations, puis à les répéter lorsque nous prions à leur sujet. En fait, nous aurions pu simplement verbaliser ces besoins dans la prière, au moment opportun, généralement avec des mots plus mesurés et de manière plus édifiante.

Compte tenu de ces préoccupations, les gens se demandent encore « Comment faire pour garder une trace d’une liste de demandes de prière ? » Une option consiste à demander à quelqu’un de noter les besoins au fur et à mesure qu’ils sont priés, de sorte qu’une liste puisse être créée par la suite. Une autre option consiste à recueillir les besoins du groupe par écrit, puis à distribuer la liste plus tard par courriel ou sur un document imprimé lors du prochain rassemblement.

Faux-départ n° 2 – « Prions tous comme nous nous sentons guidés »

Cette instruction d’ouverture est courante et suppose souvent que chacun est automatiquement « conduit par le Saint-Esprit » lorsqu’il commence à prier. Malheureusement, de nombreux membres du groupe sont instinctivement « conduits » par des agendas personnels, des événements mondiaux troublants, des questions politiques irritantes, des conflits relationnels superficiels, ou même le médicament qu’ils ont oublié de prendre au cours de la semaine précédente.

En fait, nous devrions prier « comme nous nous sentons conduits » une fois que nous avons bien adoré (« Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié ») et remis nos agendas à l’Esprit Saint (« Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite »). J’ai appris que nous ne savons pas vraiment sur quoi nous devons prier, ni comment prier, tant que nous n’avons pas consacré du temps à chercher la face de Dieu et à soumettre notre volonté à la sienne. Je prie mieux à propos de mes besoins après avoir bien adoré et m’être complètement abandonné à sa vérité et à son caractère.

Faux-départ n° 3 – « Prions simplement à tour de rôle »

Souvent, quand vient le moment de prier dans un petit groupe, nous obligeons les participants à prier à tour de rôle en faisant le tour de la table ou de la pièce. Le problème, c’est que tous les participants sont alors tenus de dire quelque chose simplement parce qu’ils sont les suivants, plutôt que d’y être incités par le Seigneur d’une manière spécifique. Encore une fois, certains se sentent obligés de prier même s’ils ne ressentent aucune contrainte spécifique ou spirituelle à le faire. Si vous êtes la dernière personne du cercle, vous ressentez souvent le besoin de répéter ce qui a déjà été dit ou de proposer quelque chose de différent simplement parce que c’est votre tour.

Les raisons de changer votre façon de prier

J’ai appris que la meilleure façon de commencer un temps de prière est de dire ceci : « Tournons dans notre Bible à tel passage… » Bien sûr, j’ai beaucoup écrit dans plusieurs livres sur la façon de diriger des temps de prière à partir des Écritures. Voici neuf raisons pour lesquelles la Bible est le meilleur point de départ pour les temps de prière :

1. Les Écritures nous révèlent le caractère, les noms et les œuvres de Dieu – tournant ainsi nos pensées vers Dieu plutôt que vers l’homme.

2. En suivant le modèle que Jésus a donné à ses disciples (Matthieu 6.9-13; Luc 11.2-4), nous devons nous tourner vers la Bible pour obtenir des vérités fiables et des idées inspirantes sur notre Père céleste et la sainteté de son nom.

3. La Bible nous donne le meilleur langage pour des prières qui sont conformes à la volonté de Dieu, puisque sa parole est sa volonté.

4. La Bible est vivante, efficace et tranchante et révèle les besoins réels de nos cœurs et de nos vies, nous amenant au-delà des prières superficielles sur les circonstances et les personnes (Hébreux 4.12). Cela conduit à une confession et une confiance authentiques.

5. La Bible unit ceux qui prient, car chaque cœur et chaque esprit est aligné sur Dieu et sa parole.

6. La Bible nous donne les moyens de prier avec foi, car la foi vient de ce que l’on entend et ce que l’on entend vient la parole de Dieu (Romains 10.17).

7. Comme la Bible inspire la foi, notre temps de prière est agréable à Dieu parce que nous venons à lui dans la vérité de qui il est, confiants qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent (Hébreux 11.6).

8. La Bible nous prépare à la victoire dans la bataille spirituelle. Lorsque nous faisons face à la tentation, comme Jésus au désert, il est bon que nos prières soient imprégnées des Écritures. Nous sommes alors équipés pour prendre l’épée de l’Esprit, la parole de Dieu que nous avons mémorisée et que nous prononçons (Éphésiens 6.17; Matthieu 4.1-11).

9. L’Église primitive commençait ses prières à partir de la Bible. Dans le SEUL récit détaillé de la façon dont ils priaient ensemble (Actes 4.23-31), nous voyons que les premiers chrétiens commençaient par le caractère et la parole de Dieu, et non par leurs besoins personnels ou collectifs. Leurs préoccupations étaient très sérieuses : ils étaient confrontés à une persécution hostile. Mais ils cherchaient la face de Dieu avant sa main, comme Jésus l’avait ordonné.

Calvin Miller a fait remarquer : « Trop souvent, nous nous rendons dans la présence de Dieu avec une liste de supplications, essayant de convaincre Dieu d’exaucer notre désir. Ce genre de prière fait de nous ‘une grande bouche’ et de Dieu ‘une grande oreille’. Mais lorsque nous prions les Écritures, Dieu devient la voix et nous sommes l’oreille.  Bref, Dieu a la chance de placer un mot. » [i] 

John Piper déclare : « Lorsque ce n’est pas la Bible qui déborde de notre esprit, ce n’est généralement pas la prière qui déborde de notre cœur. » [ii]

Ainsi, la prochaine fois que vous prierez ensemble, ne faites pas de faux-départ. Au contraire, permettez à la Parole de Dieu d’agir puissamment pour apporter une grande bénédiction et un grand bénéfice à vos prières. Dieu en est digne et nous en avons besoin.


(Traduit de l’original avec permission par Sylvio Janelle)
https://www.strategicrenewal.com/9-reasons-to-change-the-way-you-pray/

Copyright © 2022 Daniel Henderson. Tous droits réservés.

[i] Calvin Miller, The Path to Celtic Prayer (Downers Grove, Ill. : Intervarsity Press, 2007), 57

[ii] John Piper, ” How to Pray for a Desolate Church “, Desiring God Ministries, 5 janvier 1992,

www.desiringgod.org