Le prix du compromis (John MacArthur)

S’attacher à des principes

De nos jours, l’Église manque cruellement d’hommes qui s’attachent à des principes sans les compromettre. De nombreux soi-disant chrétiens se vantent de leur caractère vertueux, mais abandonnent leurs convictions dès lors que le compromis leur est plus bénéfique et avantageux. Peut-être reconnaitrez-vous l’un ou plusieurs de ces exemples :

  • Affirmer croire en la Bible, mais fréquenter des Églises où elle n’est pas enseignée.
  • Convenir que le péché doit être puni, mais pas lorsqu’il s’agit des péchés de ses propres enfants.
  • S’opposer à la malhonnêteté et à la corruption jusqu’à ce que l’on doive confronter son propre patron et risquer de perdre son emploi.
  • S’attacher à des principes moraux élevés jusqu’à ce que ses convoitises soient attisées par des relations qui vont à l’encontre de ce qu’enseigne la Parole.
  • Être honnête jusqu’à ce qu’un peu de malhonnêteté permette de gagner de l’argent.
  • S’en tenir à ses convictions jusqu’à ce qu’elles soient défiées par quelqu’un qu’on admire ou que l’on craint.

Les compromis

Tristement, ce genre de compromis n’est pas une exception, mais plutôt la règle. Cependant, il ne faut pas croire que les chrétiens du xxe siècle soient les seuls experts dans l’art du compromis. Les Écritures regorgent d’exemples de personnes qui ont usé de compromis, y compris de très bons serviteurs de Dieu :

  • Adam a compromis la loi de Dieu, a suivi sa femme dans le péché et a été chassé du paradis (Ge 3.6,22‑24).
  • Abraham a compromis la vérité, a menti concernant sa relation avec Sara et a failli perdre sa femme (Ge 12.10‑12).
  • Sara a compromis la Parole de Dieu et a envoyé Abraham vers Agar qui a conçu Ismaël et a détruit la paix au Moyen-Orient (Ge 16.1‑4,11,12).
  • Moïse a compromis l’ordre de Dieu et a perdu le privilège d’entrer en Terre promise (No 20.7‑12).
  • Samson a compromis sa dévotion en tant que Nazaréen et a perdu sa force, sa vue et sa vie (Jg 16.4‑6,16‑31).
  • Le peuple d’Israël a compromis les commandements de l’Éternel, a vécu dans le péché, et, alors qu’il se battait contre les Philistins, a perdu l’arche de Dieu (1 S 4.11). Le peuple a également compromis la loi de Dieu par le péché et l’idolâtrie et a perdu son pays (2 Ch 36.14‑17).
  • Saül a compromis la Parole divine de Dieu en ne tuant pas le bétail de ses ennemis et a ainsi perdu son royaume (1 S 15.3,20‑28).
  • David a compromis les principes de Dieu, a commis l’adultère avec Bath-Schéba, a assassiné Urie et, de fait, a perdu son enfant (2 S 11.1 – 12.23).
  • Salomon a compromis ses convictions, a épousé des femmes étrangères et a perdu l’unité de son royaume (1 R 11.1‑8).
  • Judas a compromis son supposé dévouement à Christ pour trente pièces d’argent et a été séparé de Christ pour l’éternité (Mt 26.20‑25,47‑49 ; 27.1‑5 ; voir aussi Jn 17.12).
  • Pierre a compromis ses convictions concernant Christ, l’a renié et a perdu sa joie (Mc 14.66‑72). Plus tard, il a compromis la vérité pour se faire accepter des judaïsants et a ainsi perdu sa liberté (Ga 2.11‑14).
  • Ananias et Saphira ont compromis leur parole concernant leur don, ont menti au Saint-Esprit et ont perdu leur vie (Ac 5.1‑11).

Deux observations

Ces exemples entraînent deux observations. Tout d’abord, dans chaque cas, le résultat du compromis est la perte d’une chose précieuse en échange d’un désir coupable, de quelque chose de temporaire et qui ne satisfait pas. Quelle différence avec ce que nous avons découvert au chapitre 1 ! Nous y avons vu que l’on gagne quelque chose de précieux (le salut et une relation avec Christ) en échange de quelque chose qui est sans valeur (son péché et sa propre justice).

Ensuite, remarquez ce qui a été compromis dans chacun de ces exemples : soit la Parole de Dieu, soit un commandement divin, soit une conviction concernant Dieu. Ainsi, le véritable prix de la compromission est le rejet de la Parole de Dieu, ou pour le dire autrement, une rébellion contre Dieu et la promotion de soi en tant qu’autorité finale.

La situation de l’Église aujourd’hui

C’est la situation dans laquelle se trouvent de nombreuses Églises aujourd’hui. Même les Églises qui étaient autrefois authentiquement évangéliques et où la Bible était considérée comme la norme divine pour la foi et la vie quotidienne compromettent aujourd’hui la Parole de Dieu. Parfois, elle est dépouillée de son vrai sens ou est reléguée à une deuxième place d’autorité. Dans de nombreuses Églises qui, à une époque, prêchaient la saine doctrine, on accepte volontiers les péchés et le mal que Dieu condamne clairement et de manière répétée. Les Écritures se trouvent souvent réinterprétées pour s’accorder avec ces positions anti-bibliques. Bienvenue au pragmatisme ! L’attachement à la vérité biblique est décrié comme pauvre stratégie de marketing.

Le fait est que les gens se contentent de notions non bibliques qui augmentent leur niveau de confort et justifient ou ne tiennent pas compte de leurs péchés. Ils sont prompts à rejeter et à faire remarquer le manque d’amour de quiconque prétendrait qu’ils sont responsables de se soumettre aux doctrines et aux principes moraux qui, selon eux, sont vieillots et sans pertinence.

L’Église d’aujourd’hui est remplie de bébés spirituels qui sont « flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction » (Ép 4.14) – l’antithèse d’un chrétien spirituellement mature. Les nourrissons spirituels sont en constant danger d’être les victimes de toute nouvelle mode de religion qui apparaît. Comme ils ne sont pas ancrés dans la vérité de Dieu, ils sont en proie à toutes sortes d’imitations de la vérité – humaniste, sectaire, païenne, démoniaque ou autre. Tout comme les familles d’aujourd’hui sont dominées par leurs enfants, l’Église l’est également. Quelle tragédie quand les croyants immatures de l’Église font partie des enseignants et des dirigeants ayant le plus d’influence !


Cet article est tiré du livre : « La puissance de l’intégrité » de John MacArthur