La parabole du semeur, la bonne terre et la grâce de Dieu (John MacArthur)

Dans la fameuse parabole du semeur (Lc 8, 5-15), seul le dernier terrain est bien cultivé et produit la moisson espérée. Pour Jésus, il symbolise « ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent et portent du fruit avec persévérance » (Lu 8.15). Il décrit le cœur bien préparé. Dans Matthieu 13.23, Jésus assimile le bon terrain à « celui qui entend la parole et la comprend. » D’après Marc 4.20, il est l’image de « ceux qui entendent la parole, la reçoivent et portent du fruit » (italiques pour souligner).

Jésus décrit une personne dont le cœur est tellement bien préparé que lorsqu’elle entend l’Évangile, elle le reçoit avec une réelle compréhension et une foi sincère. L’expression de Luc (« […] la retiennent et portent du fruit avec persévérance ») suggère un attachement tenace à la vérité et une constance dans la foi.

Le fruit porté avec persévérance est le signe indispensable de la foi authentique et salvatrice en Christ. Voici l’une des leçons clés de la parabole : l’endurance est la marque d’une foi authentique. Jésus déclare : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples » (Jn 8.31). La foi passagère n’a rien de la vraie foi.

Le « fruit » dont il est question dans la parabole inclut évidemment le fruit de l’Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi (ou fidélité), la douceur, la maîtrise de soi » (Ga 5.22,23). Il inclut « le fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu » (Ph 1.11). Un cœur habité par une foi authentique offrira nécessairement un sacrifice de louange, à savoir « le fruit de lèvres qui confessent son nom » (Hé 13.15). Pour Paul, les gens qu’il a amenés à Christ constituent le fruit de son ministère (Ro 1.13). C’est tous ces fruits que Jésus a présents à l’esprit quand il déclare que le bon terrain représente les auditeurs « qui portent du fruit avec persévérance ».

Mais il s’attend également à ce que ce terrain produise un fruit abondant. Matthieu et Marc parlent de rendements de « trente, soixante et cent pour un » (Mc 4.20 ; voir aussi Mt 13.23). Tout rendement supérieur à dix pour un constituerait un immense retour sur investissement pour le fermier. Si Jésus enseigne clairement ce que nous savons par expérience, à savoir que tous les chrétiens ne portent pas la même quantité de fruit, il suggère cependant que la foi doit nécessairement produire un fruit abondant. Dans notre vie, le fruit spirituel doit être abondant et visible, et non rare au point d’être difficile à trouver. Car nous avons été « créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Ép 2.10). Jésus déclare : « Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il [le Père qui est le vigneron] le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit » (Jn 15.2). Le fruit – une moisson produite par Dieu, et abondante – couronne naturellement la foi salvatrice.

Mais elle ne peut se produire que dans un cœur pur et bien préparé. Il est du devoir de chacun de préparer son cœur pour qu’il soit prêt à recevoir « avec douceur la parole qui a été plantée » (Ja 1.21) et ensuite de prendre soin de cette semence pour qu’elle produise une moisson abondante. L’Ancien Testament nous apprend que Roboam, le fils et héritier insensé du trône de Salomon « fit le mal, parce qu’il n’appliqua pas son cœur à chercher l’Éternel » (2 Ch 12.14, italiques pour souligner). Et aux habitants infidèles et rétrogrades de Juda et de Jérusalem, Dieu donna cet ordre par la bouche de son prophète : « Défrichez-vous un champ nouveau, et ne semez pas parmi les épines » (Jé 4.3). Le contexte montre de façon très limpide que Dieu leur ordonnait de préparer leurs cœurs à recevoir la parole (v. 4). C’est le devoir de tout être humain.

Mais un obstacle de taille se dresse sur notre chemin : nous ne pouvons pas le faire par nous-mêmes. Nous sommes déjà désespérément impurs. Nous sommes des pécheurs déchus, coupables et avons un cœur peu profond, recouvert de mauvaises herbes et rebelle. Abandonnés à nous-mêmes, nous ne pouvons que nous endurcir davantage. Toute exposition à la lumière ne ferait que durcir encore davantage notre cœur et le rendre aussi imperméable à la Parole de Dieu qu’un sentier en ciment peut l’être pour une semence végétale. « Car l’affection de la chair [nature charnelle non régénérée] est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas. Or, ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu » (Ro 8.7,8).

Seul Dieu peut labourer un cœur et le préparer à recevoir la Parole. Il le fait par l’action régénératrice et sanctifiante de son Saint‑Esprit qui convainc le monde « en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement » (Jn 16.8). Ceux qui croient, il les vivifie spirituellement (Ro 8.11). Il illumine leur esprit pour qu’ils voient la vérité (1 Co 2.10). Il les lave et les purifie (Éz 36.25). Il leur ôte le cœur de pierre et le remplace par un cœur de chair (v. 26). Il habite dans son peuple et le pousse à pratiquer la justice (v. 27). Il grave la vérité de Dieu sur le cœur de ses sujets (Jé 31.33 ; 2 Co 3.3). Il répand l’amour de Dieu dans leurs cœurs (Ro 5.5). Nous qui croyons en Christ dépendons totalement de l’œuvre de l’Esprit qui habite en nous pour maintenir nos cœurs malléables, réceptifs et finalement capables de porter du fruit.

Et nous devons rester fidèlement dépendants de lui. Comme David qui s’est écrié : « Ô Dieu crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé » (Ps 51.12), approchons-nous de Dieu avec confiance et dans la soumission, lui permettant d’accomplir dans notre cœur l’œuvre nécessaire que nous ne pouvons accomplir nous-mêmes.

Finalement, cette parabole nous rappelle que :

Lorsque nous annonçons l’Évangile ou enseignons la Parole de Dieu à notre prochain ou à nos bien-aimés, le résultat sera toujours conforme à la condition du cœur de nos auditeurs. La réussite ou l’échec ne dépendent pas de notre compétence de semeurs. Une partie de la semence que nous répandons tombera sur un terrain dur, peu profond ou couvert de mauvaises herbes. Mais ne reprochons rien à la semence. Si vous êtes fidèles à la tâche, une partie de la semence que vous éparpillez trouvera un terrain bien préparé et elle portera un fruit abondant.

Cet article est tiré du livre Paraboles de John MacArthur.