La leçon de la parabole du vigneron et de ses ouvriers (John MacArthur)

L’on peut trouver cette parabole bien connue en Matthieu 20.1‑15, Jésus raconte la parabole ainsi :

« Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne. Il convint avec eux d’un denier par jour, et il les envoya à sa vigne. Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d’autres qui étaient sur la place sans rien faire. Il leur dit : Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable. Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même. Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d’autres qui étaient sur la place, et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire ? Ils lui répondirent : C’est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il. Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant : Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage ; mais ils reçurent aussi chacun un denier. En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison, et dirent : Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et de la chaleur. Il répondit à l’un d’eux : Mon ami, je ne te fais pas tort ; n’es-tu pas convenu avec moi d’un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. Ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux ? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon ? »

La leçon est assez simple : l’histoire illustre de façon précise la grâce souveraine salvatrice de Dieu. Comme les pécheurs sont tous indignes et les richesses de la grâce divine inépuisables, tous ceux qui croient reçoivent une portion infinie et éternelle de la miséricorde et de la bonté de Dieu, quand bien même aucun ne les mérite. « En lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés, selon la richesse de sa grâce » (Ép 1.7). « Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ » (2.6,7, italiques pour souligner). Il est question ici de tous ceux qui sont rachetés. C’est le bon plaisir du Père de leur donner le royaume (Lu 12.32) – à tous et avec la même abondance. Le malfaiteur mourant qui s’est repenti dans ses derniers instants est entré dans le paradis où il jouit de la vie éternelle et de la communion sans fin avec Christ, au même titre que Pierre, Jacques et Jean qui ont littéralement consacré leur vie au service du Sauveur.

Le maître de maison de la parabole représente Dieu. La vigne correspond au royaume, le domaine sur lequel Dieu règne. Les ouvriers sont les croyants, les gens qui entrent au service du Roi. La journée de travail symbolise la durée de leur vie, le soir évoque l’éternité. Il se pourrait que l’intendant représente Jésus-Christ à qui tout jugement a été remis. Le denier représente la vie éternelle.

Note : ce salaire n’est pas quelque chose que les ouvriers ont gagné. Il ne leur est pas accordé comme salaire minimum en contrepartie du travail accompli. Il serait beaucoup trop élevé pour cela. Il représente plutôt un don gracieux, une dotation abondante qui dépasse la meilleure récompense qu’un ouvrier journalier pouvait mériter.

Telle est donc la leçon centrale : si vous êtes un authentique croyant, vous recevez tous les bienfaits de la grâce incommensurable de Dieu, comme n’importe quel citoyen du royaume de Dieu. Votre place dans les cieux ne dépend pas de la longueur du temps que vous aurez consacré ici-bas à faire l’œuvre du Seigneur. Les bienfaits de la rédemption ne sont pas distribués au compte-gouttes en fonction de ce que vous aurez réalisé sur la terre. Le pardon n’est pas fonction de la différence entre nos œuvres bonnes et nos péchés, ni partiellement retenu si nous avons péché trop longtemps ou trop gravement. Quiconque entre dans le royaume reçoit la pleine abondance de la grâce, de la miséricorde et du pardon divins. C’est vrai quelle que soit la durée pendant laquelle vous aurez travaillé dans le royaume de Dieu. C’est vrai, que les circonstances de votre vie aient été difficiles ou faciles. C’est encore vrai, que vous ayez accompli un service minimal ou maximal, que vous soyez mort en martyr à la fleur de l’âge, ou que vous ayez mené une vie paisible et soyez mort de vieillesse. C’est vrai pour ceux qui viennent à Christ dans leur adolescence comme pour ceux qui se repentent sincèrement de leurs péchés au terme d’une vie dissolue. Une fois cette vie terrestre achevée, si vous êtes croyant, vous serez avec Christ, comme le larron sur la croix (Lu 23.43), comme l’apôtre Paul (2 Co 5.8) et comme tout autre racheté qui aura achevé son parcours terrestre depuis lors.

Le ciel ne récompense pas un service long ou un travail pénible. Certaines personnes servent Christ pendant toute leur longue vie, d’autres pendant un temps plus court. Nous entrons tous dans la même vie éternelle. Nous bénéficions tous des mêmes bénédictions spirituelles célestes.

Si cela vous paraît injuste, rappelez-vous que c’est infiniment plus que ce que chacun de nous mérite. Les bénédictions du royaume sont les mêmes pour tous, parce que nous sommes tous rachetés par la grâce de Dieu seule, et par rien d’autre.

Telle est vraiment une bonne nouvelle pour vous et pour moi ; nous n’avons pas à gagner notre entrée dans le royaume. Le ciel n’est pas fondé sur nos mérites.

Cet article est tiré du livre Paraboles de John MacArthur.