3 façons dont la grâce nous enseigne la sainteté (John MacArthur)

Comment la grâce nous instruit

Comment la grâce nous instruit-elle et que nous enseigne-t-elle ? La réponse biblique à cette question est une réfutation définitive de la doctrine de l’antinomisme : « La grâce de Dieu […] nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété » (Tit 2.11,12). Autrement dit, la même grâce qui sauve les pécheurs du châtiment découlant de leurs péchés les forme aussi dans la sainteté.

La discipline

Le mot grec paideuō traduit par « formation » est un mot qui sous-entend la discipline. Le même mot est traduit par « châtier » dans Luc 23.16,22 et 2 Corinthiens 6.9. Il implique les notions d’enseignement, de correction et de châtiment. Dans Hébreux 12.6 (DBY), le même mot est traduit par « discipline » : « celui que le Seigneur aime, il le discipline ». « Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (12.11 ; DBY).

Le passage de Tite 2 va plus loin encore. Examinons le contexte dans son ensemble. Paul déclare à Tite :

La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Il s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. Dis ces choses, exhorte, et reprends, avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise (Tit 2.11‑15).

La correction

La grâce ne nous discipline pas seulement pour nous conduire à la sainteté ; elle nous apprend également à renoncer au péché et elle nous incite à espérer ardemment le retour du Christ. Pourquoi ? Parce que « quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur » (1 Jn 3.3).


Un pasteur pieux ne peut être satisfait qu’avec la sanctification de ses brebis


Notez bien ce que Paul enseigne à Tite : Christ est mort non seulement pour nous libérer du châtiment lié au péché, mais aussi pour payer notre non-respect de la loi – pour nous purifier et nous transformer en un peuple qui est zélé pour les bonnes œuvres. De plus, Paul commande à Tite de ne pas annoncer ces vérités vitales en prenant des pincettes. Il doit avertir et réprimander ceux qui reçoivent avec laxisme ces instructions sanctifiantes de la grâce de Dieu et il ne doit laisser personne négliger ce message. Concrètement, le message de Paul était : « Martèle durement les antinomistes et corrige leur vision erronée de la grâce. »

La puissance

Il est également important de relever que les Écritures présentent la grâce comme un élément dynamique et non inerte. Romains 5.21 déclare que la grâce règne dans nos cœurs de la même manière que le péché avant elle. La grâce n’est pas une carpette sur laquelle on s’essuie les pieds de temps à autre pour effacer le péché ; elle règne sur nous comme le ferait un souverain.

Comment la grâce nous sauve-t-elle du non-respect de la loi et nous purifie-t-elle ? Non seulement en nous instruisant, en nous corrigeant et en nous exhortant « à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété », mais elle nous donne aussi la capacité pour y arriver. « C’est Dieu qui produit en [nous] le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Ph 2.13). Ultimement, c’est le Seigneur lui-même qui nous fera « paraître devant sa gloire, irréprochables et dans l’allégresse » (Jud 1.24). Autrement dit, la sanctification est un combat constant pour expérimenter la véritable joie, qu’on ne doit pas remplacer par un substitut bon marché le long du chemin.

Il y a bien sûr de la discipline et de la correction durant le cheminement, mais « c’est pour notre bien qu’il nous corrige, afin de nous faire participer à sa sainteté » (Hé 12.10 ; BDS). Encore une fois, le but est de nous rendre semblables à Christ.

Et cela nous ramène là où nous avons commencé – aux mots de Paul dans Galates 4.19 : « Mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à à ce que Christ soit formé en vous. »

Espérer que les gens apprécient ses messages ne doit pas être l’objectif d’un pasteur. Aucun pasteur ne devrait s’imaginer que son efficacité dépend de la taille de son assemblée. Un pasteur selon Dieu ne peut se contenter de rien de moins que la sanctification des personnes dont il a la charge. C’est un objectif qui ne sera achevé que lorsque nous serons finalement glorifiés.

De même, c’est le but vers lequel chaque croyant doit tendre. « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur » (1 Jn 3.2,3).


Cet article est adapté du livre : « La sanctification » de John MacArthur