Eschatologie 101 (John MacArthur)

La plus grande histoire

Qui n’apprécie pas une conclusion palpitante à une histoire merveilleuse ? Au fil de l’histoire et à l’approche du dénouement, le lecteur se demande comment tout va finir. Quels retournements de situations et surprises l’attendent encore ? Qui l’emportera : le bien ou le mal ? La Bible raconte l’histoire la plus sublime qui soit. Les premiers mots sont à couper le souffle : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre » (Ge 1.1). Les personnages sont passionnants : Adam, Ève, Abraham, Moïse, David, les apôtres, l’Antichrist, et d’autres. Le scénario est palpitant : la guerre entre le bien et le mal – la grande bataille entre Dieu et Satan. L’Écriture présente un héros – Jésus – qui, après d’humbles débuts, entreprend la plus grande mission de sauvetage de l’histoire. Et il y a l’Église qui, persécutée par Satan et le monde, porte le message de Jésus jusqu’aux extrémités de la terre. Mais après ?

L’histoire se focalise sur trois ou quatre événements majeurs : la création, la chute et la rédemption. Il reste encore la restauration qui nécessite la défaite du mal et l’établissement du royaume de Dieu sur la terre. Comment un chrétien ne serait-il pas passionné par l’avenir ? Or, certains hésitent même à étudier ce que la Bible dit à ce sujet. Peut-être se disent-ils que les choses de la fin des temps sont d’importance secondaire, ou trop difficiles à comprendre. Pourtant, un quart de la Bible était de la prophétie au moment où elle a été écrite. La fin est ce qui compte le plus ! C’est le but de tout !

La Bible présente la fin future glorieuse comme la source de l’espérance suprême et de l’encouragement pour le chrétien. Après avoir parlé aux Corinthiens de la résurrection et de la transformation du corps, Paul déclare : « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur » (1 Co 15.58). Par ailleurs, plus le chrétien vit dans l’attente lumineuse de la venue de Jésus, plus sa piété se développe. C’est ce que Jean promet à ses lecteurs : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur » (1 Jn 3.2,3). Le chrétien peut même se réjouir de ce que les difficultés présentes prendront fin un jour. La mort sera vaincue (1 Co 15.54,55). Ce sera les grandes retrouvailles avec des frères et sœurs décédés (1 Th 4.17). Nous verrons Dieu face à face (Ap 22.3,4).


Les desseins de Dieu seront accomplis. La justice prévaudra. Le mal sera vaincu.


Mais l’histoire ne se terminera pas bien pour tous. Les événements de la fin des temps servent d’avertissement pour ceux qui n’ont pas encore placé leur confiance en Jésus pour leur salut. Le jugement approche. Les non-croyants devraient « fuir la colère à venir » (Lu 3.7) en plaçant leur confiance en Jésus. Les non-chrétiens devraient se repentir pour ne pas être pris au dépourvu par le jour du Seigneur (1 Th 5.2,3). Ceux qui refusent le plan de salut divin seront privés de toutes les gloires du royaume et à jamais bannis loin de la présence du Seigneur (2 Th 1.9 ; Ap 21.8). L’étude de l’eschatologie consiste donc à suivre à l’échelle cosmique la trace de tout ce que Dieu accomplit dans l’histoire, mais sur un plan très pratique puisqu’il implique notre destinée. Les enjeux sont importants. La fin de l’histoire est le point de mire de toute l’histoire.

Le dernier mais non le moindre

Dans l’étude générale des doctrines chrétiennes, l’eschatologie est la dernière catégorie doctrinale. Certains pensent à tort que l’adjectif « dernière » indique non son rang, mais son importance. Loin de là ! L’eschatologie inclut des événements à venir qui sont associés au « rétablissement de toutes choses » (Ac 3.21). Le terme eschatologie vient du grec eschatos, qui signifie « fin », « dernier » ou « final ». L’eschatologie est donc l’étude des choses finales. Dans le contexte de la doctrine chrétienne, l’eschatologie est l’étude de la fin des temps et des événements associés au retour de Jésus, notamment la tribulation, les résurrections, les jugements et le royaume.

Les événements futurs sont liés au caractère de Dieu. Les hommes tentent de prédire exactement l’avenir en s’appuyant sur des modèles du passé, mais leurs prédictions se révèlent souvent fausses. Même avec les progrès de la technologie, les humains n’ont pas la capacité d’agir sur le futur ni l’intelligence de le comprendre. Dieu, lui, est omnipotent et omniscient. Comme il est souverain, il exerce un contrôle direct sur chaque détail de l’univers. De plus, comme il est omniscient (il sait tout), il sait et il ordonne ce qui doit se passer. Ces vérités sont profondément réconfortantes pour les chrétiens qui ont l’assurance que les plans de Dieu s’accompliront. La justice triomphera. Le mal sera vaincu. La Bible présente Dieu comme parfaitement aux commandes du commencement et de la fin. Dieu l’a déclaré lui-même : « Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre, je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli ; Je dis : Mes arrêts subsisteront, et j’exécuterai toute ma volonté » (És 46.9,10).

Il existe principalement deux catégories d’eschatologie – personnelle et cosmique. L’eschatologie personnelle étudie l’avenir de la personne humaine et des sujets comme la mort, l’état intermédiaire, la résurrection, le jugement et le lieu où elle passera l’éternité. Elle répond à la question : quelle est la destinée de l’être humain ? L’eschatologie cosmique ou prophétique aborde des questions beaucoup plus vastes comme les alliances bibliques, l’enlèvement, la période de tribulation, la seconde venue de Jésus, le millénium et l’état éternel. Si l’eschatologie personnelle s’intéresse plus spécialement à la destinée des êtres humains, l’eschatologie cosmique aborde des sujets plus vastes et la manière d’agir de Dieu avec sa création dans son ensemble, dans les cieux comme sur la terre.

L’eschatologie dans le plan de Dieu

Le scénario de la Bible suit l’écoulement du temps. Il y a un commencement, un milieu et une fin ou apogée. Au commencement, Dieu a créé un univers splendide. Puis est intervenue une sombre machination orchestrée par une force séductrice et tentatrice (Satan) sous la forme d’un serpent. Les porteurs de l’image de Dieu sont séduits par le mensonge de Satan, et pèchent contre leur Créateur, ce qui entraîne le péché, la mort et les malédictions dans le monde. À l’aide de promesses et d’alliances, Dieu conçoit alors un plan destiné à rétablir sa création y compris l’humanité, par un homme Sauveur ultime – Jésus-Christ (Ge 3.15 ; 12.2,3). Au terme de plusieurs siècles, ce Sauveur et Roi promis arrive. Jésus vient au milieu de son peuple, mais celui-ci le rejette (Jn 1.11). La mort violente qu’il subit garantit l’expiation comme fondement de la réconciliation de toutes choses (Col 1.20). Puis il remonte au ciel d’où il répand son Saint-Esprit sur les croyants et bâtit son Église.

Dans le futur, ce Roi déchaînera sa colère divine sur le monde pour préparer sa venue personnelle et corporelle (Ap 19.11-16). Lorsqu’il reviendra, il ressuscitera les saints décédés et récompensera ses disciples par un règne de mille ans sur la terre (Ap 20.4). Après ce règne réussi, Satan et tous ses acolytes seront finalement jugés et jetés éternellement dans l’étang de feu (Ap 20.11-15). Alors sera instauré l’état éternel dans les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre (Ap 21.1 – 22.5). Les saints de Dieu, rachetés et glorifiés, le serviront et régneront éternellement (Ap 22.5).


Cet article est adapté du livre : « Théologie systématique » de John MacArthur