La grâce surabondante de Christ – Jour 7

Or, la loi est intervenue pour que la faute soit amplifiée ; mais là où le péché s’est amplifié, la grâce a surabondé. De la sorte, comme le péché a régné avec la mort, ainsi la grâce règne par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 5.20-21

Nous pouvons difficilement imaginer la férocité divine qui attend ceux qui ne sont pas en Christ, il est tout aussi vrai que nous pouvons difficilement imaginer la tendresse divine qui repose déjà sur ceux qui sont en Christ. Il se peut que nous nous sentions légèrement timides, mal à l’aise ou même coupables d’insister autant sur la tendresse de Dieu que sur sa colère. Il reste que la Bible ne s’attribue pas un tel malaise.

La grâce surabondante de Christ éclipse par conséquent la culpabilité et la honte de ceux qui sont en lui. Même si nous avons l’impression que nos pensées, nos paroles et nos actions atténuent la grâce de Dieu envers nous, ces péchés et ces échecs l’amènent en fait à abonder encore davantage.

Cependant, la grâce de Dieu vient à nous dans la seule mesure où Christ vient à nous. Selon l’Évangile, Dieu ne nous donne pas une chose, mais une Personne. Approfondissons maintenant cette notion. En nous donnant Christ, qu’est‑ce que Dieu nous donne en réalité ?

Plus précisément, si nous pouvons parler de la grâce qui correspond toujours à nos péchés, mais qui vient à nous en Christ lui‑même, nous abordons une dimension cruciale de l’identité de Christ – une dimension biblique sur laquelle les puritains aimaient beaucoup réfléchir : lorsque nous péchons, le cœur même de Christ le porte vers nous.

Il se peut que cette réalité nous fasse grimacer. Si Christ est d’une sainteté parfaite, ne doit‑il pas forcément se distancier du péché ?

Nous nous trouvons ici devant l’un des mystères les plus profonds entourant l’identité de Dieu en Christ. Non seulement la sainteté et l’impiété sont-elles mutuellement exclusives, mais Christ, étant parfaitement saint, connaît et ressent l’horreur et le poids du péché plus profondément que quiconque parmi nous, pécheurs, le pourrait. Plus un homme a le cœur pur, plus il est horrifié à l’idée qu’on vole ou maltraite son prochain. À l’inverse, plus un homme a le cœur corrompu, moins le mal qui l’entoure l’affecte.

Poussons l’analogie un peu plus loin. Plus un cœur est pur, plus le mal l’horrifie, de même, plus un cœur est pur, plus il est naturellement poussé à aider, à soulager, à protéger et à consoler, alors que le cœur corrompu reste de marbre, indifférent.

Ainsi en va‑t‑il de Christ.

Sa sainteté le pousse à trouver le mal révoltant, plus que quiconque parmi nous le pourrait. C’est toutefois cette même sainteté qui le pousse à aider, à soulager, à protéger et à consoler. Ici encore, nous devons nous rappeler l’immense distinction que Christ établit entre ceux qui sont en lui et ceux qui ne le sont pas.

Les péchés évoquent une colère sainte envers ceux qui ne lui appartiennent pas. Comment un Dieu véritablement moral pourrait‑il réagir autrement ? En revanche, les péchés évoquent une soif, une tendresse et un amour saints envers ceux qui lui appartiennent.

Nous vivons aussi facilement avec une perception déformée du cœur compatissant de Dieu pour ceux qui sont en Christ qu’avec une perception déformée du jugement punitif dont Dieu frappera ceux qui ne le sont pas.

Toute la trame biblique nous présente des vérités à couper le souffle. Les péchés de ceux qui appartiennent à Dieu ouvrent les écluses de son cœur rempli de compassion pour nous. Le barrage se rompt. Ce n’est pas notre charme qui nous vaut son amour. C’est plutôt notre laideur intérieure.

Cette réalité nous ébahit. Ce n’est pas ainsi que fonctionne le monde qui nous entoure. Ce n’est pas ainsi que fonctionne notre propre cœur. Nous nous soumettons toutefois humblement à Dieu, le laissant déterminer lui‑même de quelle façon il juge bon de nous manifester son amour.


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