9 manières courantes et pourtant mauvaises de lire la Parole de Dieu (Dane Ortlund)

  1. L’approche sentimentale. Lire la Bible pour faire une expérience subjective de Dieu, déclenchée par les paroles du texte, que nous en comprenions ou non le sens réel. Conséquence : une lecture superficielle.
  2. L’approche grincheuse. Lire la Bible seulement par un vague sens du devoir, pour éviter, ce jour-là, d’avoir Dieu à dos. Conséquence : une lecture amère.
  3. L’approche mine d’or. Lire la Bible comme si elle était une vaste mine caverneuse et sombre dans laquelle il nous arrive parfois de tomber sur une pépite d’inspiration. Conséquence : une lecture confuse.
  4. L’approche du héros. Lire la Bible comme si elle était un panthéon de géants plus spirituels les uns que les autres et que nous aurions à imiter. Conséquence : une lecture désespérée.
  5. L’approche règlementée. Lire la Bible à la recherche de commandements auxquels obéir pour renforcer subtilement un sentiment de supériorité personnelle. Conséquence : une lecture pharisaïque.
  6. L’approche Indiana Jones. Lire la Bible comme un document ancien décrivant des événements qui se sont produits au Moyen-Orient il y a quelques milliers d’années, et qui, de fait, ne sont pas pertinents pour ma vie aujourd’hui. Conséquence : une lecture ennuyeuse.
  7. L’approche boule de cristal. Lire la Bible comme une carte routière qui indiquerait où je dois travailler, qui je dois épouser, quelle voiture acheter, etc. Conséquence : une lecture anxieuse.
  8. L’approche « Fables de La Fontaine ». Lire la Bible comme une compilation de belles histoires indépendantes, dont chacune serait dotée d’une belle morale à la fin. Conséquence : une lecture déconnectée.
  9. L’approche doctrinale. Lire la Bible comme on lirait un recueil théologique pour y puiser les munitions d’un prochain débat au café du coin. Conséquence : une lecture froide.

La respiration de l’ âme

Chacune de ces approches contient une part de vérité, mais aucune d’entre elles ne saurait être la seule lentille à travers laquelle nous lisons les Écritures. Ce serait réduire la Bible à ce qu’elle n’est pas. La bonne approche de lecture est l’approche de l’Évangile. Il s’agit de lire chaque passage comme faisant partie d’un seul récit global des Écritures, qui culminerait en la personne de Jésus.

Vous n’iriez pas ouvrir un roman en plein milieu, en lire un passage hors contexte et penser en saisir tout le sens, n’est-ce pas ? De même, vous ne pouvez pas comprendre le sens d’un passage des Écritures sans l’inscrire dans la perspective globale du récit biblique. Or, le récit principal de la Bible est que Dieu a envoyé son Fils, Jésus, faire ce qu’Adam, Israël et nous-mêmes avons échoué de faire, c’est-à-dire honorer Dieu et lui obéir totalement. Chaque mot dans la Bible contribue à ce message. Jésus lui-même l’a attesté. Dans un débat théologique avec l’élite religieuse de son temps, Jésus a dit ceci à ceux qui se proclamaient fidèles à Moïse et qui s’opposaient à Christ : « Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit à mon sujet » (Jn 5.46, italiques ajoutés). Jésus a dit à ses disciples que tout ce qui était écrit de lui dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes (à savoir tout l’Ancien Testament) devait s’accomplir (voir Lu 24.44).

La Bible est une bonne nouvelle. Elle doit être lue en tant que parole d’Évangile. La conséquence de cette approche, c’est une lecture transformatrice. Nous grandissons. Luther le souligne ainsi :

Celui qui veut lire les Écritures de manière juste et profitable doit s’assurer d’y trouver Christ. Ainsi, il sera certain d’y trouver la vie éternelle. D’un autre côté, si je n’étudie pas et ne comprends pas Moïse et les prophètes au point de découvrir que Christ est descendu du ciel pour apporter le salut, est devenu un homme, a souffert, est mort, a été enseveli, est ressuscité et est monté au ciel pour que je prenne plaisir à travers lui dans la réconciliation avec Dieu, le pardon de tous mes péchés, la grâce, la justice, et la vie éternelle, alors ma lecture de la Bible n’est d’aucune aide pour mon salut.

Bien sûr, je peux devenir un homme instruit en lisant et en étudiant les Écritures, et ensuite prêcher ce que j’ai acquis ; pourtant, tout cela ne me servirait à rien.


Cet article est adapté du livre : «De gloire en gloire» – Dane Ortlund