La divinité de Jésus-Christ (Greg Gilbert)

Parfois, des gens disent que l’idée selon laquelle Jésus est Dieu est une invention des disciples, que Jésus n’a jamais revendiqué ce statut et, qu’après sa mort, les disciples ont fabriqué cette histoire de toutes pièces, ou, au mieux, qu’ils ont mal interprété les souvenirs qu’ils ont gardés des événements. Mais il n’est même pas nécessaire de lire la Bible très attentivement pour voir que Jésus, en fait, affirme qu’il est Dieu à de multiples reprises et qu’il le fait parfois sans faire preuve d’aucune subtilité.

Par exemple, il y a la fois où Jésus dit : « Moi et le Père, nous sommes un. » Il y a encore celle où Philippe, s’impatientant un peu et passant totalement à côté de la question, lui dit : « Seigneur, montre‑nous le Père », et Jésus réplique : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment dis‑tu : Montre‑nous le Père ? » Il y a aussi sa réponse aux autorités juives à la fin de son procès, lorsqu’il leur dit : « Vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel ». Le souverain sacrificateur comprend immédiatement que cet homme prétend être Dieu. C’est pourquoi il déchire ses vêtements et accuse Jésus de blasphème, rien de moins (Jn 10.30 ; 14.8,9 ; Mt 26.64).

Il y a encore la fois où Jésus fait une déclaration qui dépasse tellement les bornes que les dirigeants juifs ramassent des pierres pour le lapider. La Bible dit que la situation est si dangereuse pour Jésus qu’il doit ensuite se cacher pour leur échapper. Tout cela commence lorsque les pharisiens surgissent et se mettent à l’insulter. « N’avons‑nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as en toi un démon ? », disent‑ils. C’est une basse calomnie, comme d’accuser quelqu’un non seulement d’avoir un démon, mais en plus d’être originaire de l’endroit le plus méprisable que l’on connaisse. Cependant, Jésus répond en disant : « Je n’ai pas de démon, mais j’honore mon Père, et vous m’outragez […] Je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. » Les pharisiens, maintenant scandalisés, accusent Jésus d’arrogance extrême : « Maintenant, lui dirent les Juifs, nous savons que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et tu dis : Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. Es‑tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends‑tu être ? » (Jn 8.48‑53).

Jésus répond : « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour : il l’a vu, et il s’est réjoui. » En d’autres termes, Abraham savait que Dieu avait promis d’envoyer un Sauveur et attendait avec joie sa venue. À partir de là, les autorités religieuses sont furieuses et désorientées. La prétention de Jésus d’affirmer qu’Abraham le connaissait et que lui‑même connaissait les émotions d’Abraham est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : « Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ! »

La réponse de Jésus à cette question les ébranle. Il dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, moi, je suis. » (Jn 8.56‑58).

Nous rencontrons de nouveau ce nom utilisé par Jésus. Son utilisation est délibérée et destinée à provoquer un conflit. Comment le savons‑nous ? Personne ne ferait ce genre de faute de grammaire. Si Jésus avait voulu seulement dire qu’il préexistait à Abraham, il aurait dit : « Avant qu’Abraham fût, j’étais. » Mais en utilisant le présent – « je suis » –, Jésus revendique à nouveau le nom unique et exclusif de Dieu. C’est pourquoi ils ramassent des pierres pour le lapider. S’il n’est pas vraiment Dieu – et ils ne pensent pas qu’il le soit –, alors il a commis le pire des blasphèmes.

 

Cet article est tiré du livre Qui est Jésus ? de Greg Gilbert.