La conversion de Martin Luther

Avant sa conversion, Martin Luther était un moine minutieux, mais troublé. Sa conscience brûlait au-dedans de lui et aucune pénitence ne pouvait soulager ou atténuer son sentiment de culpabilité. Notamment, les mots de Romains 1.17 tourmentaient son âme : « parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi ». Décrivant cette période de frustration spirituelle, il écrit :

J’ai grandement aspiré à comprendre l’épître de Paul aux Romains et rien n’entravait ma compréhension excepté « la justice de Dieu », parce que je croyais que l’expression signifiait que Dieu est juste et qu’il punit justement l’injuste. Même si j’étais un moine irréprochable, je me tenais devant Dieu, un pécheur troublé dans ma conscience, sans assurance que mon mérite pouvait l’apaiser. Par conséquent, je n’aimais pas un Dieu juste et en colère, mais plutôt, je le détestais et je murmurais contre lui. Pourtant, je m’accrochais à mon cher Paul et je désirais comprendre ses paroles.

Luther ne pouvait pas comprendre la justice de Dieu sans la vérité cruciale que nous avons considérée dans le chapitre précédent, savoir que Dieu a imputé nos péchés à Christ et qu’il nous impute la justice de Christ. Il est impossible d’être sauvé en vivant selon le standard parfait de la loi de Dieu ou en fabriquant notre propre justice, comme Luther l’a découvert. Nous devons plutôt nous reposer sur la justice que Dieu nous donne par la foi. Paul résume ce concept dans Philippiens 3.9 : « non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi ».

Le Saint-Esprit a finalement révélé cette vérité extraordinaire à Luther. En fin de compte, le Seigneur a utilisé le même verset, qui avait auparavant tourmenté sa conscience pour ouvrir ses yeux à la grâce de Dieu. Luther a été libéré lorsqu’il a enfin pu comprendre la deuxième moitié de Romains 1.17 : « parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi ; selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi ». Voici comment il décrit son réveil spirituel :

J’ai vu le lien entre la justice de Dieu et l’énoncé « le juste vivra par la foi ». Ensuite, j’ai saisi que la justice de Dieu est la justice par laquelle à travers la grâce et la pure miséricorde, Dieu nous justifie par la foi. Dès lors, je me suis senti renaître, comme si j’étais passé par la porte du paradis. Toutes les Écritures revêtaient un nouveau sens. Les passages où « la justice de Dieu » me remplissait auparavant de haine devenaient maintenant pour moi inexprimablement doux et faisaient monter en moi un plus grand amour. Pour moi, ce passage de Paul est devenu une porte vers le ciel.

Luther comprenait la grande et glorieuse vérité de l’Évangile. La justice que Dieu exige pour accepter un pécheur est exactement la même justice qu’il lui fournit à travers Jésus-Christ. Il a compris que la vraie justification peut seulement provenir de la foi. Paul chante les louanges de cette vérité glorieuse tout au long des premiers chapitres de Romains. Dans Romains 3.21, il l’appelle « la justice de Dieu » révélée « sans la loi ». Dans Romains 3.22, c’est la « justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient ». Comme Luther, Paul était très encouragé par le fait qu’« à celui qui ne fait point d’œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice » (Ro 4.5). Nous devons continuellement être reconnaissants pour la justice de Christ et pour un Dieu gracieux et miséricordieux qui nous l’impute. Nous devons avec humilité être extrêmement reconnaissants de ce que Dieu voit son saint Fils lorsqu’il nous regarde. Parce qu’au cours de notre vie terrestre, notre propre justice est désespérément défaillante.


Cet article est tiré du livre : La Bonne Nouvelle de John MacArthur