Être convaincu du besoin d’un coeur pur (John MacArthur)

Paul connaissait la nécessité de maintenir une vie sainte, même en secret. Les pharisiens étaient les maîtres de l’imposture (Mt 23.25-28), entretenant des péchés dans leur cœur tout en maintenant avec soin une façade pieuse. Avant sa conversion, Saul de Tarse n’était pas différent d’eux. Toutefois, comme croyant, il a catégoriquement rejeté toute forme d’hypocrisie. Il a écrit : « Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret » (2 Co 4.2).

De fausses accusations portées contre Paul

Ses adversaires à Corinthe l’avaient de toute évidence accusé de présenter une façade de droiture pour couvrir une vie secrète de péché. En effet, si on lit entre les lignes la deuxième épître aux Corinthiens, il semble que ses détracteurs soient allés jusqu’à insinuer qu’il se servait de son statut d’apôtre pour tirer un avantage injuste et immoral des femmes. Par exemple, dans 2 Corinthiens 10.2, il fait allusion à « quelques-uns qui nous regardent comme marchant selon la chair ». Il se dit prêt à confronter ces menteurs et à réfuter les insinuations et les calomnies qu’ils avaient répandues dans leur sinistre tentative d’entacher sa réputation.

Étant déterminés à diffamer Paul, ces faux apôtres l’avaient aussi accusé d’être motivé par la cupidité et l’amour de l’argent. Ils voulaient faire croire qu’il était un homme vantard qui exagérait ses réussites. Bien sûr, ils n’avançaient aucune preuve de leurs dires. Il ne pouvait y avoir aucune preuve, puisque leurs accusations étaient entièrement fausses et réfutables. Au lieu de se défendre longuement contre des accusations aussi ridicules, Paul a simplement énoncé le standard moral qui constituait le fondement de toute la philosophie de son ministère dans 2 Corinthiens 4.2. C’est comme s’il déclarait : nous avons renoncé à toute chose secrète qui pourrait être honteuse. Ma vie est un livre ouvert.

Paul reconnaissait son imperfection

Paul était-il parfait ? Pas du tout. À l’époque où il a écrit sa deuxième épître aux Corinthiens, il a aussi écrit ce qui suit à l’Église de Rome : « quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi […] Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Ro 7.21,24.) Bien qu’il ait renoncé à l’hypocrisie, il demeurait profondément conscient de sa grande misère spirituelle. Il n’y a ici aucune contradiction. En fait, la déclaration de Romains 7 confirme celle de 2 Corinthiens 4. Paul reconnaît son indignité ; il n’essaie pas de la cacher. Il la confesse même volontiers. Aucun pharisien ne s’est jamais tenu aussi loin de l’hypocrisie.

Le temps du verbe grec traduit par « renoncer » dans 2 Corinthiens 4.2 est l’aoriste gnomique, ce qui signifie une vérité générale qui ne limite pas l’action au passé, au présent ou au futur. Il s’agit donc ici d’une action permanente, persistante, continue et habituelle. Ce n’est pas un temps de verbe passé qui dénote un événement isolé, comme si Paul déclarait : « j’ai déjà fait ceci ». Son rejet de l’hypocrisie et de la manipulation était un engagement constant, résolu et continu. Lorsqu’il a commencé sa nouvelle vie avec Christ, il a abandonné de façon permanente non seulement la doctrine, mais aussi la duplicité du pharisaïsme.

C’est là un rappel de quelque chose que Paul a dit tout au début de son épître. Parce que ses adversaires l’avaient accusé de vantardise, il écrit :

« Car ce qui fait notre gloire, c’est ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec sainteté et pureté devant Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu » (2 Co 1.12).

Ce n’était en aucun cas une vantardise charnelle, comme si Paul se targuait de son intelligence, son habileté ou ses réalisations. Toute vertu qu’il pouvait se réjouir de posséder n’était pas attribuable à la sagesse personnelle ou à la force humaine. La sanctification de Paul était opérée entièrement « par la grâce de Dieu » et il en donne à Dieu le mérite.

La réponse de Paul face aux fausses accusations portées contre lui

Cela me fascine tout de même que sa réponse aux fausses accusations ait été le témoignage de sa propre conscience. On pourrait paraphraser ainsi ses propos : Vous pouvez m’incriminer tant que vous le voulez, j’ai la conscience tranquille. Vous m’accusez, mais ma conscience ne m’accuse pas. Cela ne veut pas dire que je sois parfait (misérable que je suis), mais plutôt que je ne demeure pas dans le péché. Je n’entretiens aucune vie intérieure secrètement honteuse. J’ai la conscience pure.

L’importance de garder un coeur pur

Quelles que soient les accusations que l’on puisse porter contre vous, si votre conscience est pure, aucune d’elles ne tiendra la route. Notre conscience est un cadeau de Dieu. Elle est comme une fenêtre, un puits de lumière, et non comme une lampe : elle n’est pas en elle-même une source de lumière, mais si elle est nette, elle laisse passer la lumière de la Parole de Dieu – même dans un monde de ténèbres. La conscience est un outil précieux pour révéler nos vrais motifs. Une conscience pure et bibliquement fondée nous accuse ou nous excuse, selon que nous sommes coupables ou innocents.

Comment maintenir une conscience pure ?

En étant victorieux dans le combat intérieur que nous menons contre le péché. Quand Paul affirme : « nous nous sommes conduits dans le monde […] avec sainteté et pureté devant Dieu », il décrit une vie transparente empreinte de sainteté. Cela requiert la mortification du péché intérieur, en commençant par les pensées mauvaises et les désirs coupables. Jésus en a parlé à maintes reprises : « Car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les débauches, les vols, les faux témoignages, les calomnies. Voilà les choses qui souillent l’homme » (Mt 15.19,20). Une conscience saine et éclairée constitue un système d’alarme pour nous avertir de l’apparition de pensées mauvaises.

Charles Wesley a écrit un merveilleux hymne qui est une prière à Dieu pour une conscience lucide et efficace :

Je désire un principe intérieur

De crainte pieuse et attentive

Une sensibilité au péché

Une douleur en sa présence.

Aide-moi à sentir la première approche

De l’orgueil ou de mauvais désirs,

À intercepter ma volonté qui s’égare

Et à éteindre le feu naissant.

Je voudrais ne jamais de toi m’éloigner

Ne plus attrister ta bonté.

Accorde-moi de t’admirer comme un fils,

Donne-moi une conscience sensible

Aussi vive que mes pupilles.

Réveille mon âme quand le péché s’approche

Et garde-la toujours éveillée.

Dieu tout-puissant de vérité et d’amour

Accorde-moi ta puissance,

Ôte le fardeau de mon âme

La dureté de mon cœur.

Que l’omission la plus minime

Attriste mon âme de nouveau alerte,

Conduis-moi de nouveau à cette grâce

Qui guérit les cœurs blessés.

Paul savait que pour avoir une vie pure, il devait garder sa conscience pure ; il devait pour cela éliminer le péché de son esprit et de son cœur, dès son apparition. Si nous ne faisons pas cela, « la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort » (Ja 1.15).


Cet article est tiré du livre : Fidèle à son appel de John MacArthur