Pasteur : Votre ministère est une miséricorde (John MacArthur)

Seulement par la grâce de Dieu

Paul était profondément convaincu que son appel était une expression tout à fait imméritée de la miséricorde de Dieu envers lui : c’est là l’une des choses qui lui ont permis de demeurer fidèle jusqu’à la fin. Il a été appelé et mandaté pour le ministère uniquement « par la miséricorde de Dieu » (2 Co 4.1). Cela est vrai aussi pour toute personne qui est appelée à servir Christ dans le ministère. Ce n’est pas un privilège que nous avons obtenu par nos mérites. Dieu ne nous appelle pas en raison d’aptitudes ou de compétences que nous aurions développées par nous-mêmes. Nous ne sommes pas dans le ministère parce que nous sommes plus justes ou meilleurs que les autres d’aucune façon. C’est une grâce.

Nous connaissons tous nos propres cœurs assez bien pour savoir que nous ne devons jamais faire confiance à notre chair. Nous sentons notre faiblesse. Nous sommes souvent accablés par nos manquements personnels. Je suis persuadé que les croyants authentiques peuvent se demander pourquoi le Seigneur nous a appelés, et pourquoi il nous garde dans son équipe. Pour Paul, il était particulièrement stupéfiant de penser que Christ, qu’il avait jadis persécuté avec acharnement, lui démontrait une telle miséricorde, allant jusqu’à faire de cet ancien pharisien un apôtre.


Chaque bonne chose qui nous arrive est une miséricorde imméritée.


Lisons les paroles de Paul :

Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, à Jésus-Christ notre Seigneur, de ce qu’il m’a jugé fidèle, en m’établissant dans le ministère, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j’ai obtenu miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité ; et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui est en Jésus-Christ. C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fasse voir en moi le premier toute sa longanimité, pour que je serve d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle (1 Ti 1.12-16).

Toute bonne chose que nous recevons est une grâce non méritée. Par la grande miséricorde de Dieu, il nous appelle, nous équipe et nous entoure d’hommes et de femmes qui font équipe avec nous pour servir le Seigneur. C’est là un privilège dont personne n’est digne, et dès l’instant où un pasteur commence à voir son appel autrement, il court à la catastrophe.

Un leadership humble

Dans son ancienne vie de pharisien, Paul ne se serait jamais décrit comme le premier des pécheurs. Considérez de nouveau le témoignage qu’il donne de lui-même dans Philippiens 3. Gardez en tête le contexte : l’apôtre était en train de réfuter de faux docteurs qui affirmaient que les païens convertis ne pouvaient être justifiés – considérés justes devant Dieu – que s’ils étaient d’abord circoncis. Autrement dit, ils faisaient de la circoncision l’instrument essentiel de la justification, plutôt que la foi en Christ seul. Paul les appelle « chiens, […] mauvais ouvriers, […] faux circoncis » (Ph 3.2), « ces hommes ignobles qui vous poussent à mutiler votre corps » (BDS).

Apparemment, il s’agissait de la même secte d’hérétiques qui semaient le trouble dans les Églises de Galatie, et qui semblaient attaquer Paul partout où il allait. Ces saboteurs gagnaient leur public en se vantant de la rigueur avec laquelle ils observaient les moindres détails de la loi cérémonielle juive. Paul leur répond en faisant la liste de ses propres mérites apostoliques : « Moi aussi, cependant, j’aurais sujet de mettre ma confiance en la chair. Si quelqu’un croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage, moi, circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Église ; irréprochable à l’égard de la justice de la loi » (Ph 3.4-6).

Il décrivait ainsi la façon dont il se voyait lui-même lorsqu’il était pharisien, et non son point de vue en tant qu’apôtre. Avant sa rencontre avec Christ sur le chemin de Damas, Paul se considérait comme « irréprochable », et il maîtrisait effectivement l’art de la piété extérieure. Cependant, la loi exige une perfection divine (Mt 5.48), et même le grand Saul de Tarse, qui avait appliqué avec énergie et discipline l’imposante formation qui lui avait été transmise en tant que pharisien, n’était pas du tout à la hauteur.

Lorsque ses yeux ont été ouverts à la réalité de son péché, il a abandonné toute raison qu’il pensait avoir de s’enorgueillir. Il comptait toutes ces choses comme « de la boue » (Ph 3.8). Le nom grec est skubalon, qui signifie « excrément ». Les choses mêmes sur lesquelles reposait jadis sa fierté étaient emblématiques de la propre justice la plus honteuse, et lui rappelaient l’arrogance cruelle qui l’avait conduit à un zèle meurtrier contre le peuple de Dieu. Il se voyait réellement comme le pire des pécheurs, et celui qui méritait le moins la miséricorde de Dieu. Il écrit : « car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu » (1 Co 15.9).


Cet article est adapté du livre : « Fidèle à son appel » de John MacArthur