Comment aider un enfant de 5 ans endeuillé à la suite de la mort soudaine de son père ? (Brian Croft)

Il n’existe pas de mode d’emploi pour cette situation. Pourtant, lorsque l’un de mes proches amis, qui était aussi un ancien dans notre Église, est mort dans un accident de voiture il y a de cela trois mois, il a laissé derrière lui une épouse ainsi que deux enfants bouleversés et assaillis de questions. Parmi eux se trouve sa fille de cinq ans, une enfant très perspicace et courageuse à qui j’ai rendu visite lundi. Faire son deuil est une bonne chose, et tous ceux qui ont déjà perdu quelqu’un doivent en faire l’expérience. Mais comment aider correctement et efficacement une petite fille de cinq ans à faire son deuil ?

Pour commencer, on ne peut pas s’adresser à un enfant de cinq ans comme on s’adresse à un adulte. Ce n’est pas parce que je suis pasteur que cette petite fille me fait suffisamment confiance pour s’exprimer en ma présence. Elle me fait confiance et me parle pour deux seules et uniques raisons : elle sait que j’appréciais beaucoup son papa, et nous sommes copains. C’est tout. Voici donc les sujets que nous avons abordés lundi :

C’est une bonne chose de parler de ton papa.

À chaque fois que je passe la voir, elle veut jouer au même jeu, à savoir « Ne réveille pas papa » (un jeu de la société Hasbro). C’est assez ironique. Nous avons fait un marché : à chaque fois que nous jouerons à ce jeu, nous parlerons de son papa. Certes, on ne peut pas s’adresser à un enfant comme on s’adresse à un adulte. Toutefois, un enfant aura le même besoin qu’un adulte dans la même situation : parler de ce qui le rend triste. C’est une réaction que notre instinct nous empêche généralement d’avoir. Pourtant, célébrer la vie et se souvenir de l’être aimé qui est décédé est précisément ce qui peut nous aider à surmonter un deuil.

C’est normal que ton papa te manque.

Pendant ce petit rendez-vous avec elle, nous avons décidé de faire l’inventaire de toutes les raisons pour lesquelles son papa lui manque. Elle a alors eu la brillante idée de mettre toutes ces raisons par écrit afin de ne pas les oublier… Je vous ai prévenus, elle est intelligente. Entre deux jeux, nous faisions quelques ajouts à la liste. À la fin, nous avons obtenu une belle liste qu’elle a montrée fièrement à sa maman. Son papa lui manque. Les activités qu’ils faisaient ensemble lui manquent. Et c’est normal. À vrai dire, il est bon et sain d’en parler. Tout cela est nécessaire au processus de deuil, et c’est aussi valable pour une enfant de cinq ans.

C’est pour cela que nous avons besoin de Jésus.

Ni les adultes ni les enfants ne peuvent faire leur deuil avec espoir, si l’Évangile n’est pas présent dans leurs discussions avec vous. Souvenez-vous que nous parlons ici d’une enfant de cinq ans. Cette petite fille intelligente sait que son papa aimait Jésus. Elle sait que le péché entraîne la mort et nous sépare des êtres chers qu’on laisse derrière nous. Elle comprend aussi que le péché nous sépare de Dieu, ce qui est très grave. J’ai donc parlé avec elle de Jésus qui est mort sur la croix pour nos péchés afin que ceux qui croient en lui, qui l’aiment plus que tout et qui lui font confiance dans tous les domaines de leur vie, soient pardonnés et libérés de l’esclavage du péché, et qu’ils puissent aller là où son papa se trouve, mais également là où se trouve Jésus, ce qui est de loin le meilleur. Ces vérités de l’Évangile doivent être abordées pour donner une dimension d’espoir au deuil, et ce, même dans une discussion avec un enfant de 5 ans.

Nous avons joué à des jeux, montré à sa maman la liste qu’elle avait faite, puis je suis parti. On pourrait se poser cette question : « Ai-je fait plus que simplement divertir un enfant de cinq ans pendant quelques minutes ? » Je pense que oui, mais il faudrait s’en assurer en lui posant la question. Bon courage !


Cet article est une traduction de l’article anglais « How do you help a 5-year-old grieve over the sudden loss of her daddy? » du ministère Pratical Shepherding.