Christ dans l’islam et Christ dans la Bible (Bassam Chedid)

Christ dans l’islam

Il ne fait aucun doute que l’islam lui accorde un certain honneur. Mais, bien que les titres qui lui sont conférés soient nobles, au point que pour certains ils prouvent sa divinité, il faut reconnaître que Christ, « l’étoile brillante du matin » (Apocalypse 22:16), est plutôt éclipsé dans l’enseignement islamique.

Un auteur a procédé à une comparaison éloquente et émouvante entre le Christ de la Bible et celui de l’islam :

« Si quelqu’un cherchait une seule justification de la mission chrétienne auprès des musulmans, il la trouverait dans le portrait coranique de Jésus de Nazareth. Il n’y a pas seulement ce que ce portrait omet de dire, ce qui est déjà énorme, mais aussi ce qu’il dit. Comparons le Jésus coranique au Jésus biblique. Combien ce prophète chrétien que l’islam connaît est pâle ! Où sont ses paroles incisives, ses pensées profondes, ses actes de grâce, qualités exceptionnelles de celui qu’on appelait le Maître ?

Le Coran ne parle pas du mystère de sa conscience d’être le Messie ; il ne dit rien de l’intimité tendre et profonde de sa relation avec les disciples. Où est « le chemin, la vérité et la vie » dans ce résumé tronqué ? Où sont les paroles de la croix dans un Jésus pour qui Judas souffrit ? Et où est le triomphe de la résurrection d’un tombeau inoccupé ? Dans le Coran, il n’y a ni Galilée, ni Gethsémané, ni Nazareth, ni mont des Oliviers. Faut-il que le Sermon sur la montagne soit passé sous silence dans le monde musulman ? Faut-il que l’histoire du bon Samaritain ne soit jamais racontée ?

L’invitation : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués… et je vous donnerai du repos », doit-elle rester au fond d’un tiroir ? En résumé, le Jésus du Coran, ce personnage amputé, ne doit-il pas être délivré de toutes les conceptions erronées qui l’enchaînent, et présenté dans toute sa pertinence en paroles, en actes, en émotions, à toutes les détresses et aspirations humaines ? Voilà ce que nous entendons par « restauration ».

« Notre désir de le dire est certainement à la mesure de l’estime que nous portons à celui qu’il est et à ce qu’il est, le Christ qui demanda à ses disciples en une occasion critique : « Qui dit-on que je suis ? » La réponse importe pour Christ et pour le monde entier. Nous n’avons pas le droit de taire la question ni d’omettre d’y répondre. Notre devoir, inséparable de notre foi chrétienne, est de conduire des hommes à Celui qui leur demandera de répondre par eux-mêmes. »   

Christ dans la Bible

Les malentendus relatifs à la foi biblique en général et à la personne de Christ en particulier dans lesquels Muhammad et ses disciples ont vécu depuis le commencement ont gravement nui aux relations entre l’islam et le christianisme, et cet état perdure.

Muhammad rejeta le Christ que les anciennes hérésies chrétiennes lui présentaient et le remplaça par un système très légaliste fondé sur les enseignements du Coran et de la sunna, qui servent de norme morale et éthique dans la tradition islamique. Ceux qui étudient les sectes disent qu’elles ont toutes certaines caractéristiques communes reconnaissables, et l’islam ne fait pas exception :

  1. La revendication d’une autre révélation à côté de la Bible.
  2. La négation du salut par la grâce seule au moyen de la foi en Christ.
  3. La dévalorisation de Jésus-Christ.
  4. La formation d’une communauté exclusive.
  5. La croyance en certaines vérités de la Bible.

Le témoignage auprès des musulmans doit se centrer sur Jésus-Christ

Tout évangéliste authentique cherche en fin de compte à prêcher Christ crucifié. La difficulté surgit lorsqu’il tente d’expliquer cette vérité sublime à des gens dont l’esprit et la conscience ont été inhibés depuis leur enfance par un enseignement religieux et culturel qui s’oppose à la divinité de Christ. Le témoignage auprès des musulmans doit cependant se centrer sur Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant ; autrement, nous suivrions la voie que les chrétiens galates prenaient quand l’apôtre Paul leur reprocha de se détourner de Christ pour suivre un autre évangile (Galates 1:1-9).

Il nous appartient donc de communiquer aux musulmans ce que la Bible déclare au sujet de Christ « dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Colossiens 2:3). La compréhension de ces vérités est également essentielle pour fortifier notre propre foi et approfondir notre communion avec lui. Nous allons donc maintenant nous pencher sur le Christ des Écritures.

Le Christ des Écritures

Jésus posa un jour la question : « Qui suis-je au dire des hommes, moi le Fils de l’homme ? » (Matthieu 16:13) Juifs et musulmans reconnaissent tous deux la venue du Messie. Les Juifs attendent encore une venue qu’ils interprètent principalement en termes politiques et nationalistes. De leur côté, les musulmans parlent de Jésus-Christ en termes religieux comme du « Al-Masih », « le Messie » [3:45]. Malheureusement, Juifs et musulmans ne voient en lui qu’un simple homme. Les Juifs ont rejeté les paroles par lesquelles il s’est présenté comme le Messie divin, et ils l’ont condamné à mort. Ils ont ensuite rejeté l’enseignement central de l’Évangile en niant la divinité de Christ.

Christ, le Fils du Dieu vivant

En répondant à la question de Jésus : « Qui suis-je au dire des hommes, moi le Fils de l’homme ? », Pierre n’exprima pas seulement sa conviction personnelle, mais la croyance de tous les chrétiens authentiques et fidèles à travers toute l’Histoire : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16:16). Cette réponse, qui valut à l’apôtre l’éloge de Christ, était remarquable non seulement parce qu’il avait reconnu en lui le Messie, mais aussi sa nature divine.

La divinité de Christ

Comme les musulmans nient la divinité de Christ, comment leur présenter et expliquer cette doctrine cardinale ? La doctrine de la personne de Christ est la plus fondamentale dans la Parole de Dieu. Le théologien Lorraine Boettner déclare : « Le christianisme est la religion de la rédemption qui sauve de la culpabilité et de la corruption du péché par la mort expiatoire de Christ. Nous estimons donc que celui qui admet la divinité de Christ et se fie à lui pour son salut est un chrétien, et que celui qui nie sa divinité ne l’est pas. »  Les preuves abondent pour établir que Christ est effectivement Dieu incarné, le Fils éternel de Dieu venu sur la terre pour fournir un moyen de rédemption à des hommes pécheurs.

Le témoin le plus important de cette divinité est évidemment Christ lui-même. Les récits du Nouveau Testament ne se contentent pas de montrer qu’il avait une conscience aiguë d’une communion ininterrompue avec Dieu mais qu’il était aussi pleinement conscient d’être lui-même Dieu. Cette conscience se manifeste dès l’âge de douze ans au moins quand, à la question de sa mère, il répond : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » (Luc 2:49)

Elle devint par la suite un trait dominant de sa doctrine. Il affirme expressément son égalité avec le Père : « Moi et le Père nous sommes un » ; « Celui qui m’a vu a vu le Père » ; « Celui qui croit en moi croit, non pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé » (Jean 10:30 ; 14:9 ; 12:44). Il s’ensuit que lui seul est le vrai révélateur de Dieu aux hommes : « Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler » (Matthieu 11:27). Son activité est coextensive à celle du Père : « Tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement » (Jean 5:19).


Cet article est tiré du livre : Islam – ce que tout chrétien devrait savoir de Bassam Chedid