Beauté féminine et force masculine (Kevin DeYoung)

Le caractère

Femmes, que chacune soit de même soumise à son mari, afin que, si quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leur femme, en voyant votre manière de vivre chaste et respectueuse. Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le cœur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari, comme Sara, qui obéissait à Abraham et l’appelait son seigneur. C’est d’elle que vous êtes devenues les filles, en faisant ce qui est bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte. Maris, montrez à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec votre femme, comme avec un sexeplus faible ; honorez-la, comme devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie. Qu’il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières (1 Pi 3.1‑7).

Pierre enjoint aux femmes de faire preuve de respect, d’être pures, et pleines de douceur. Il exhorte les hommes à honorer leur épouse, à se montrer pleins de sagesse, et à exercer un leadership empreint de bienveillance. J’en conclus que la caractéristique qui vient couronner la femme, c’est la beauté véritable et que celle qui vient couronner l’homme, c’est la force véritable. Le verbe couronner a son importance ; je n’insinue pas que la véritable force et la véritable beauté soient les seules caractéristiques que l’on pourrait citer pour les hommes et les femmes, tout comme la couronne n’est pas l’unique emblème de l’attirail d’un monarque. Elle est, pourtant, généralement caractéristique. En regardant une coiffure d’apparat en particulier, on peut s’exclamer : « Cela convient à un roi » ou « Elle a été faite pour une reine ». Ce genre de bijou vient orner la tête d’un monarque afin d’indiquer la splendeur royale.

Ces deux catégories – la beauté féminine et la force masculine – se retrouvent tout au long des Écritures. 1 Pierre 3 met l’accent sur le bon choix d’ornements ou de parure par les femmes. Paul donne un enseignement similaire dans sa première épître à Timothée (2.9,10) :

Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux, mais qu’elles se parent de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu.

Le message dans les deux passages est le même : recherchez la beauté intérieure plus que celle qui est extérieure.

Quant aux hommes, 1 Pierre 3 les appelle à faire preuve du bon type de force envers leur épouse ; non pas pour les effrayer et les dominer, mais pour les honorer et chercher à les comprendre. Les hommes ont été créés pour être forts ; leurs muscles sont généralement plus développés que ceux des femmes et leur carrure, plus imposante. Voilà pourquoi la Bible associe la force à la masculinité : « Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. Que tout ce que vous faites se fasse avec amour ! » (1 Co 16.13,14.) Bien que ce commandement s’adresse à toute l’Église – et qu’il exhorte donc les hommes et les femmes à se comporter comme des hommes – il n’est pas anodin que Paul associe la force et le courage avec la masculinité. Le terme andrizomai (« soyez des hommes » ou « comportez-vous comme des hommes ») servait, dans l’Antiquité, d’appel à faire preuve de courage devant le danger3. C’est cette même perspective qu’adopte David, alors qu’il est sur le point de mourir, lorsqu’il déclare à Salomon : « Fortifie-toi, et sois un homme ! » (1 R 2.2.)

Agir comme des hommes et des femmes

Que nous apprend l’accentuation dans les Écritures sur la beauté féminine et la force masculine ?

Bien que cela ne soit pas une vérité universelle, il est généralement vrai que la majorité des femmes prêtent une certaine attention à leur beauté extérieure : elles consacrent du temps à se maquiller, à se coiffer, à choisir leurs vêtements. Cette sensibilité à la beauté nous dit quelque chose sur l’ordre créationnel. Les femmes sont faites pour réagir à ce qui est beau. La Bible en appelle à cet élan féminin naturel et les avise de ne pas se satisfaire d’une beauté inférieure à celle qui est intérieure, c’est-à-dire la ressemblance à Christ. Elles ont été créées pour ce type de beauté ; cette caractéristique constitue leur couronnement.


Dieu nous a créés hommes et femmes pour agir en tant qu’hommes et femmes.


De la même façon, les hommes sont pour la plupart plus forts physiquement, plus intéressés par le domaine sportif, plus enclins à aimer les films de guerre, et plus avides d’activités qui comportent une dose de compétitivité et de prise de risques. Les heures passées devant le téléviseur à regarder des athlètes de classe mondiale courir, sauter, frapper, tirer, pousser, et plaquer devraient nous faire comprendre quelque chose. Les hommes sont créés pour faire preuve de force et d’assurance dans des situations qui comportent certains dangers; une force pleine de compassion, qui n’exclut pas l’abnégation, et qui est prête à prendre des risques, voilà la caractéristique qui couronne les hommes.

Que pouvons-nous répondre à nos fils et nos filles lorsqu’ils nous demandent : « Maman, papa, ça veut dire quoi, au juste, être un homme ou une femme ? » Dites-leur qu’ils ont été créés à l’image de Dieu et pour être unis à Christ. Puis, expliquez à vos filles qu’elles devraient aspirer à être belles comme Dieu veut qu’elles le soient. Et exhortez vos fils à être forts de toutes les manières dont Dieu veut qu’ils le soient.

Oui, les vents culturels soufflent avec une grande force contre l’Église sur ces questions. Mais la bonne nouvelle, c’est que chaque être humain possède en lui l’empreinte du projet de Dieu pour les hommes et les femmes, et ce, depuis le début de l’humanité. Au bout du compte, l’ordre créationnel divin ne pourra pas être restructuré par l’ingéniosité humaine que le péché a entachée. La masculinité et la féminité seront réaffirmées ; la question est de savoir si elles le seront de manière saine ou non. Dieu nous a créés en tant qu’hommes et femmes afin que nous nous comportions comme tels. Plus nous saurons discerner ce qu’implique d’être un homme ou une femme – dans la nature, en partie, mais surtout dans la Parole de Dieu – plus nos mariages, nos enfants, nos Églises, et notre société se porteront bien.

Notes :

Harvey C. Mansfield, Manliness (New Haven, CT : Yale University Press, 2006) « La confiance face au risque » est la définition de la virilité selon Mansfield, 23.


Cet article est tiré du livre : « Les hommes et les femmes dans l’Église » de Kevin DeYoung