Approchons-nous avec assurance – Jour 4

Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses ; mais il a été tenté comme nous à tous égards, sans (commettre de) péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d’un secours opportun.

Hébreux 4.15-16

Toutes nos intuitions naturelles nous poussent à croire que Jésus est avec nous, de notre côté, présent et serviable, lorsque tout va bien. Dans « nos faiblesses », Jésus compatit avec nous. Le verbe ici rendu par « compatir » est un mot composé du préfixe signifiant « avec » et du verbe pâtir (souffrir).

Or, la « compassion » dont il est ici question ne se résume pas à de la pitié au sens strict. Il s’agit plutôt d’une solidarité profondément ressentie que celle entre parents et enfants illustre le mieux. En fait, elle est même plus profonde encore. Jésus partage notre douleur ; quand nous souffrons, il ressent notre souffrance comme si elle était sienne, bien que ce ne soit pas le cas – non pas que sa divinité invincible soit menacée, mais dans le sens où notre détresse émeut son cœur bienveillant.

Sa nature humaine le pousse à s’intéresser pleinement à nos problèmes . C’est un élan d’amour que Christ ne peut refréner lorsqu’il voit son peuple souffrir.

L’auteur de l’épître aux Hébreux nous prend par la main et nous révèle en profondeur les affections de Christ, pour nous montrer le témoignage émouvant de Jésus à l’égard de son peuple. La raison pour laquelle Jésus est d’une si grande solidarité avec nous, c’est que le chemin difficile que nous parcourons ne nous est pas unique.

Jésus l’a lui‑même parcouru. Ce n’est pas seulement que Jésus peut nous soulager de nos ennuis, comme un médecin nous prescrivant un médicament ; c’est aussi qu’avant même de nous en soulager, il nous accompagne dans nos ennuis, comme un médecin ayant été atteint de la même maladie que nous.

Considérons notre propre vie. Lorsqu’une relation tourne mal, qu’un sentiment de futilité nous envahit, que nous avons l’impression de passer à côté de la vie, que nous avons le sentiment que notre seule chance de trouver un sens à notre vie nous a filé entre les doigts, que nous ne parvenons pas à voir clair dans nos émotions, qu’un ami de longue date nous tourne le dos, qu’un proche nous trahit, que nous nous sentons profondément incompris, que les gens importants se moquent de nous – bref, lorsque la déchéance du monde nous accable et nous donne envie de baisser les bras – en cet instant même, nous avons un Ami qui sait précisément ce que nous ressentons pour l’avoir lui‑même vécu, qui se tient à nos côtés et qui nous étreint. Il est avec nous.

Voilà ce qu’est la solidarité !

Notre intuition nous pousse à croire que, plus notre vie devient difficile, plus nous sommes seuls. Plus nous nous enfonçons dans la souffrance, plus notre sentiment d’isolement s’en trouve accru. Or, la Bible nous reprend à ce sujet. Notre souffrance n’excède jamais celle que Jésus partage. Nous ne sommes jamais seuls. Il a lui même éprouvé par le passé cette tristesse si particulière qui nous procure ce terrible sentiment d’isolement, et il nous aide à la supporter dans le présent.

Mais qu’en est‑il de nos péchés ? Devrions‑nous ressentir du découragement du fait que Jésus ne peut se montrer solidaire avec nous dans les souffrances, la culpabilité et la honte les plus cruelles que nous imposent nos péchés ? Non, et cela pour deux raisons.

Voici la première de ces raisons : le fait que Jésus est sans péché signifie qu’il connaît la tentation mieux que nous. C. S. Lewis l’a expliqué en parlant d’un homme qui marcherait contre le vent. « Une fois que le vent de la tentation devient assez fort, cet homme s’allonge sur le sol, en baissant pavillon – sans donc savoir ce qui se serait produit dix minutes plus tard.

Jésus ne s’est jamais allongé sur le sol ; il a affronté toutes les mêmes tentations et épreuves que nous sans jamais baisser pavillon. Il connaît donc mieux la force de la tentation que n’importe lequel d’entre nous. Il est le seul à vraiment en connaître le prix à payer . »

Voici la seconde de ces raisons : notre seul espoir, c’est que celui qui partage toute notre souffrance la partage à titre de Dieu pur et saint. Notre Souverain Sacrificateur sans péché n’a pas besoin d’être secouru, c’est lui qui apporte son secours. Voilà d’ailleurs pourquoi nous pouvons venir à lui « afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce » (4.16). Il n’est pas lui‑même captif dans le trou du péché avec nous ; lui seul peut nous en retirer.

Notre salut tient au fait qu’il est sans péché.


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