5 raisons pour lesquelles une bonne compréhension de l’Évangile est primordiale (Mez McConnell)

L’Évangile est une bonne nouvelle, la meilleure nouvelle qui soit. Il est primordial que nous comprenions correctement le message et que nous lui accordions la place qui lui revient. Mal comprendre le message revient à prendre un médicament corrompu : il ne peut te guérir. Si nous accordons la priorité de l’Évangile à autre chose, nous achetons une bague de fiançailles sans diamant : il ne reste qu’un support pour exhiber… rien.

Nous devons être prêts à prendre le temps pour bien comprendre l’Évangile et le communiquer fidèlement. Voici pourquoi :

1. Parce que l’éternité importe plus que tout le reste

L’Évangile concerne tous les aspects de la vie, à la fois la vie présente et celle à venir. Un grand nombre de jeunes qui désirent servir avec nous à court terme à Niddrie Community Church sont en feu pour les pauvres, passionnés par la mission et décidés à briser les barrières. Regrettablement, ils mettent souvent l’accent à la mauvaise place : la réconciliation raciale, la justice sociale ou le renouvellement culturel. Le message de l’Évangile n’est pas simplement que Jésus nous aime ou que Dieu aimerait nous délivrer de nos difficultés présentes.

Comme nous l’avons déjà mentionné, le plus grand besoin dans les projets d’hébergement n’est pas un changement social ou économique. La plus grande problématique dans les projets d’hébergement est que les gens sont séparés du Dieu saint parce que la puanteur de leurs péchés est une offense envers lui. Donc, les démunis ont besoin d’un véritable Seigneur et Sauveur qui est venu mourir et ressusciter pour eux afin de prendre tous leurs péchés et de changer leur cœur de pierre rempli d’idoles en cœur de chair rempli d’adoration. Aucun autre message n’a la capacité de les aider, pas même un peu.

Évidemment, nous ne sommes pas contre l’aide apportée aux gens pour combler leurs besoins physiques du quotidien. Il pourrait y avoir des situations où il serait carrément méchant pour une Église de ne pas aider une personne dans ses besoins matériels. La priorité doit cependant être accordée au message de l’Évangile ; il doit avoir la préséance. La pauvreté, la violence et l’injustice sont de véritables problèmes au niveau personnel et social. En réalité, ils ne sont que les symptômes de la maladie spirituelle que nous avons tous. Le traitement des symptômes est noble, mais sans la cure de l’Évangile, la mort du patient est imminente. Alors que nous voulons évangéliser et rejoindre les gens des projets d’hébergement, nous devons le faire avec la mentalité de viser l’intérieur vers l’extérieur.

James Montgomery Boice le formule ainsi :

L’Évangile n’est pas seulement une nouvelle possibilité d’être joyeux et épanoui dans cette vie, comme certains semblent le suggérer. Ce n’est pas simplement une solution aux problèmes difficiles et frustrants du passé. Il s’agit plutôt d’un acte beaucoup plus profond qui a été accompli, un acte à propos de Dieu, sur la base duquel, et seulement sur la base de celui-ci, les autres bénédictions de salut s’appuient. Packer affirme : « L’Évangile nous offre des solutions à ces problèmes, mais il le fait en réglant premièrement le plus profond de tous les problèmes humains : le problème relationnel entre l’homme et son créateur ; et à moins que nous déclarions clairement que la solution à ces problèmes passés dépend de la résolution de ce conflit relationnel, nous déformons le message et devenons de faux témoins de Dieu. »

2. Parce qu’il n’y a pas d’autre moyen pour le salut

Dans Actes 4.12, nous lisons : « Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » Si cette affirmation est vraie, les gens doivent croire le vrai Évangile afin d’être sauvés et réconciliés avec Dieu. Le salut n’existe en aucun autre. Il n’y a pas de plan B. Ceux qui croient que de se présenter dans un projet d’hébergement, vider quelques poubelles et semer quelques potagers pourra, d’une manière ou d’un autre, transmettre la vérité de l’Évangile par un genre d’osmose spirituelle ont sérieusement tort.

La foi vient de ce qu’on entend (Ro 10.17), alors nous proclamons l’œuvre de substitution complète de Jésus en faveur des pécheurs plutôt que d’offrir un programme de développement personnel. Les bonnes œuvres, comme l’aide apportée aux pauvres, sont un puissant signe pour les non-croyants (1 Pi 2.12), mais dans le livre des Actes, c’est la Parole de Dieu qui se répand et cause la croissance explosive de l’Église primitive (ex. Ac 6.7).

Bien évidemment, les croyants du Ier siècle faisaient de bonnes œuvres : ils nourrissaient les pauvres, s’occupaient des veuves et venaient en aide aux personnes âgées. Toutefois, ces choses étaient les produits dérivés d’une vie vécue pour la gloire de l’Évangile ; ils ne constituaient pas l’Évangile en soi. Les gens de nos projets d’hébergement seront seulement sauvés si on leur proclame l’Évangile d’une façon claire et compréhensible. Il n’y a pas d’autre moyen.

3. Parce qu’autrement, nous abandonnerons

Si nous comprenons mal le message, nous ne parviendrons jamais à effectuer un travail d’implantation sérieux dans les projets d’hébergement. Nous devons savoir ce que nous faisons et l’état des gens que nous venons servir. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être surpris et découragés par l’étendue de la dépravation humaine. Les gens qui habitent les projets d’hébergement ne cachent pas leur perversité aussi bien que ceux des banlieues. Nous ne pouvons pas douter qu’il y ait une solution à leurs problèmes. Nous avons besoin de l’Évangile entier qui nous informe à la fois de la vérité tragique de notre péché et de l’espoir glorieux que nous détenons en Christ. Si nous modifions, minimisons ou pervertissons l’Évangile, l’apôtre Paul nous déclare anathèmes (Ga 1.8) et dans ce cas, nous ne devrions pas anticiper la faveur de Dieu sur notre œuvre.

4. Parce que de vraies personnes s’en vont  vraiment en enfer

Dans Hébreux 9.27, nous pouvons lire : « Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » Dans la même ligne de pensée, lorsqu’on a questionné Jésus à propos de l’effondrement d’une tour qui avait fait dix-huit victimes, Jésus lui-même a invité les gens à se repentir, faute de quoi ils périraient pour leurs péchés (Lu 13.5). Sa réponse peut ne pas sembler très pastorale à une question concernant des gens qui venaient de mourir tragiquement, mais Jésus se souciait trop de l’âme de ses auditeurs pour tourner autour du pot. Bibliquement, une chose est pire que la pauvreté et la mauvaise estime de soi : l’enfer. Il est bien réel, éternel et on y est lucide. Nous avons donc l’obligation de le déclarer avec audace et crainte.

Tous sont des enfants de colère sous l’empire du péché (Ro 3.9 ; Ép 2.3).

Un passé difficile n’atténue en aucun cas cette réalité. À une époque où la pensée chrétienne dominante au sujet des pauvres revient à les aimer et à renforcer leur estime d’eux-mêmes, l’enfer peut sembler une réalité lointaine pour beaucoup. Très souvent, les gens viennent dans les projets d’hébergement avec l’idée que les gens ont seulement besoin d’être aimés ou pire encore, d’apprendre à s’aimer soi-même ! Si tel est votre diagnostic du problème, vous n’informerez jamais les gens des réalités du jugement et du châtiment éternel. Après tout, ce n’est pas exactement ce qui renforcera leur estime de soi !

Néanmoins, si la Bible est vraie, vous devez croire que les hommes et les femmes, dans leur état naturel, sont destinés à l’enfer. Hébreux 9.27 est vrai ou il ne l’est pas ; les gens se tiendront devant Dieu pour être jugés ou non. Il n’y a aucun questionnement herméneutique qui puisse tomber dans la zone grise sur ce point. Dans ce contexte, la chose la plus aimante qu’on puisse faire pour eux est de les prévenir de leur destin éternel. Certaines personnes qui visitent les projets d’hébergement décrivent « d’enfer sur terre » ce qu’ils y voient, mais cela ne fait que prouver qu’ils n’ont aucune idée de ce qu’est l’enfer.

Considérez les Écritures suivantes :

[…] où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Mt 8.12).

Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges (Mt 25.41).

Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort (Ap 21.8).

La vie de chaque humain se poursuit pour toujours. L’endroit où nous la passons est ce qui compte le plus. Je crains que la léthargie évangélique de l’Église soit principalement due au fait que nous ne prenons pas la doctrine de l’enfer assez au sérieux pour nous alarmer. La chose la plus aimante qu’on puisse faire pour les habitants des projets d’hébergement n’est pas le paiement de leur facture d’électricité, un emploi, des vêtements, un lit ou encore de l’aide pour se débarrasser de leur dépendance à la drogue. La plus grande preuve d’amour que nous pouvons donner à notre prochain est de lui proclamer la réalité et la gravité de l’enfer, peu importe ce qu’il pourra penser de nous par la suite. Voilà un acte d’amour altruiste.

Une partie de la vérité sur Dieu ne suffit pas. La Bible décrit Dieu de plusieurs façons : il est en colère contre le péché, il aime les pécheurs, il hait et pleure et se réjouit. Il juge le péché et les pécheurs, mais il pardonne et justifie aussi celui qui se repent sincèrement. Nous ne prêchons pas un Dieu exclusivement en colère, pas plus que nous prêchons Dieu comme s’il était un père Noël cosmique. Nous prêchons un Évangile complet, non sur la base du mérite des hommes, mais plutôt sur la base du mérite de Christ par son œuvre de grâce cosmique, ultime, aimante, désintéressée, qui justifie et sanctifie. Nous le leur prêchons parce que nous aimons celui qui nous a aimés le premier.

5. En raison de la gloire de Dieu

L’Évangile est en définitive à propos de la gloire de Dieu (voir 2 Co 4.4 où Paul l’appelle « l’Évangile de la gloire de Christ »). Dieu a choisi de sauver les pécheurs d’une façon qui montre sa justice et son pardon (Ro 3.26). Il a choisi de racheter son peuple d’une façon qui éveille la louange éternelle dans les cœurs (Ap 5.12). Il a choisi de tout accomplir d’une façon qui démontre sa sagesse tout en invalidant et contrariant la soi-disant sagesse des puissances du monde en rébellion contre lui (1 Co 1.21).

Croyons-nous en savoir plus que Dieu ? Avons-nous un meilleur Évangile, qui apporte plus de gloire à Dieu, que celui que Dieu a planifié de toute éternité et a exécuté au moment opportun ? Un Évangile centré sur l’homme (Dieu t’aime tellement ; choisis-le s’il te plaît !) glorifie les pécheurs. Sans la notion de jugement, Dieu paraît injuste et permissif, et non glorieux. Sans un appel à la repentance et à la sainteté, Jésus est proclamé en tant que sauveur impuissant pour vaincre le péché dans la vie de son peuple (contraste avec 1 Jn 3.8).


Cet article est tiré du livre : Être l’Église là où c’est difficile de Mez McConnell