La définition biblique de l’évangélisation (Mez McConnell)

Il y a eu une explosion d’intérêt pour les ministères de compassion parmi les évangéliques. Regrettablement, cet intérêt est en grande partie suscité par une théologie irréfléchie. Il n’est pas rare d’entendre parler d’évangélisation en ces termes :

  • Prêchez l’Évangile en tout temps ; utilisez des mots au besoin.
  • L’évangélisation concerne autant nos actions que nos paroles.
  • Notre Église se concentre à aimer les gens et non à les recruter.
  • Les gens ont besoin d’expérimenter l’amour de Dieu et non d’entendre parler de sa colère.
  • Nous apportons une bible dans une main et du pain dans l’autre.

Ces façons de penser sont-elles satisfaisantes pour définir l’évangélisation ? Si nous voulons que les gens soient sauvés par l’Évangile de Jésus-Christ, nous devons comprendre l’évangélisation. Mack Stiles, dans son excellent livre L’évangélisation : comment l’Église globale parle de Jésus, définit l’évangélisation comme « un enseignement de l’Évangile visant à persuader ». Dans sa définition simple, l’évangélisation biblique englobe l’enseignement et la persuasion.

Qu’est-ce que l’évangélisation selon la Bible ?

1. L’évangélisation comprend l’enseignement

Lorsque j’ai entendu l’Évangile de Jésus-Christ pour la première fois, la présentation n’était pas flamboyante. Il n’y avait pas de machine à fumée, ni de musique de fond ni d’appel, seulement l’ordre de se repentir dans un centre de mission froid du sud de l’Angleterre. Des témoins fidèles m’ont enseigné la bonne nouvelle : des hommes et des femmes ont ouvert leur bible et me l’ont expliquée.

Le contenu du message de l’Évangile est objectif et les gens doivent comprendre ce contenu pour venir à Christ et être sauvés. Ceux qui ne connaissent pas l’Évangile ont besoin que quelqu’un leur enseigne la vérité. De même, les gens qui ont une mauvaise compréhension de l’Évangile ont besoin que quelqu’un corrige leurs fausses croyances. À sa racine, l’évangélisation est d’enseigner aux gens la vérité sur l’état critique de leur condition spirituelle sans Jésus et de leur annoncer la bonne nouvelle qu’il y a une solution à leur péril. Malgré toutes les autres choses que nous faisons dans les endroits difficiles, notre but premier doit toujours être d’enseigner le message de la Bible aux hommes, aux femmes et aux enfants.

Il n’existe aucun raccourci ou substitut à l’enseignement de l’Évangile. L’évangélisation biblique n’est pas de distribuer des brochures sans faire de suivi. Une invitation à une réunion du dimanche ne suffit pas. L’évangélisation dépasse la gentillesse et l’implication dans des comités. Les Écritures doivent être ouvertes et expliquées. Les pauvres ont davantage besoin d’enseignants de la Bible que de conseils financiers pour se sortir de leurs dettes. Notre « Étude du mercredi soir sans superflu » est le ministère le plus populaire et le plus efficace que nous avons à Niddrie. Nous nous asseyons ensemble pour quelques heures et nous étudions la Bible verset par verset.

2. L’évangélisation comprend la persuasion

Dans Actes 17.2-4, nous pouvons lire :

Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d’après les Écritures, expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Christ. Quelques-uns d’entre eux furent persuadés, et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu’une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et beaucoup de femmes de qualité.

La conversion est le travail de l’Esprit de Dieu du début à la fin, mais les gens doivent tout de même être persuadés. Dans notre enseignement, nous devons être prêts à répondre à quiconque demande (1 Pi 3.15). Ma première tentative de persuasion a pris place dans un cimetière quelques semaines après ma conversion. J’essayais de convaincre une amie que la vie était courte et que nous devions penser sérieusement à nos âmes. Je ne savais pas grand-chose si ce n’était que Jésus était mort sur la croix ; je n’avais pas de connaissances apologétiques ni d’arguments théologiques persuasifs. Je savais simplement que Christ était réel et que j’étais à jamais changé. Alors j’ai amené mon amie dans un cimetière, poussé par la pure frustration de ma propre insuffisance, et je lui ai montré la pierre tombale la plus près en lui disant que si elle ne se repentait pas de ses péchés, elle mourrait, serait enterrée et oubliée pour ensuite brûler en enfer pour l’éternité. Elle s’est agenouillée en pleurant et nous avons prié ensemble.

Je suis fier de dire que je me suis repenti de cette méthode de persuasion. Nous voulons convaincre les gens sans les manipuler avec la peur ou la promesse de belles choses. De toute façon, dans les projets d’hébergement, avoir recours à la peur pour évangéliser est inutile parce que leur vie est déjà misérable. Les gens recherchent une vie meilleure alors ceux qui prêchent un message de prospérité ont du succès parce qu’ils annoncent ce que les gens veulent entendre.

Nous voulons plutôt persuader les gens en affirmant ouvertement la vérité (2 Co 4.2) et en la confirmant par une vie attrayante. Nous devons vivre d’une façon qui force les gens à nous questionner à propos de notre foi. Nous sommes incapables de transformer les pécheurs ; nous ne pouvons que les enseigner et les persuader des vérités de l’Évangile telles que révélées dans la Bible. La suite dépend de la prière et de la grâce souveraine de l’Esprit de Dieu pour ceux qui sont élus.  


Cet article est tiré du livre : Être l’Église là où c’est difficile de Mez McConnell