5 questions à se poser dans la souffrance (David Powlison)

En général, lorsque le Dieu qui possède toute sagesse intervient dans notre souffrance, il suscite un échange réciproque comportant cinq questions :

  1. À quelle difficulté devez-vous faire face en ce moment ?
  2. Quelle parole vivifiante de la part de Dieu touche votre cœur ?
  3. Quels sages conseils recevez-vous d’amis dignes de confiance ?
  4. Comment arriverez-vous à faire sincèrement confiance à Dieu ?
  5. Quelle devrait être la prochaine étape ?

1. À quelle difficulté devez-vous faire face en ce moment ?

Il est facile de répondre à la première question, car les problèmes de la vie sont nombreux. Qu’est-ce qui est difficile ? Si vous choisissez un événement tragique aux multiples ramifications, je suggère que vous vous limitiez à un aspect restreint du problème général. Dieu sait que nous ne pouvons faire qu’un pas à la fois, et il agit en conséquence. Personne ne peut franchir une haute muraille d’un seul bond.

2. Quelle parole vivifiante de la part de Dieu touche votre cœur ?

Les réponses à cette deuxième question varient. Avez-vous déjà à l’esprit une vérité que Dieu vous a révélée sur lui et qui s’applique précisément à votre situation ? Lorsque je craignais de perdre mes facultés intellectuelles, 2 Corinthiens 12 m’a permis de faire un rapprochement judicieux entre la puissance du Seigneur et ma faiblesse. Ces paroles convenaient parfaitement à mon expérience. Qu’est-ce qui vous a aidé dans le passé ? Ou ressentez-vous le besoin de recevoir une parole nouvelle concernant le Seigneur lui-même ?

Certaines portions des Écritures ont la souffrance pour toile de fond. C’est le cas, entre autres, des Psaumes, du livre de Job, de la deuxième Épître aux Corinthiens et de la première Épître de Pierre, mais ce ne sont pas les seules. Connaissez-vous un cantique qui vous rappelle votre identité en Dieu ? Un psaume dans lequel l’auteur parle ouvertement à Dieu au milieu de l’épreuve ? Une application entendue au cours d’une prédication ou lue dans un livre et qui traite de la manière dont Dieu agit dans nos afflictions ? Une promesse concernant ce que le Seigneur fera dans l’avenir ?

3. Quels sages conseils recevez-vous d’amis dignes de confiance ?

La troisième question est cruciale, mais il peut s’avérer difficile d’y répondre. Nous avons besoin des autres. Nous oublions souvent cette vérité et tentons de naviguer seul dans les difficultés. Qui peut vous accompagner ? Posez-vous les questions suivantes : En qui ai-je le plus confiance ? Qui fait preuve de délicatesse lorsque je lui dévoile mes luttes les plus intimes ? Qui m’encourage à parler et m’écoute attentivement ? Qui garde les confidences, prie avec grâce et parle franchement avec la sagesse divine ? Quelle est la personne la plus sensée, la plus directe, la plus humble, la plus croyante, la plus expérimentée et la plus courageuse que je connaisse ?

Aucun de nos amis n’est parfait. Néanmoins, Dieu place dans nos vies des individus imparfaits qui sont également sages, dévoués et dignes de confiance, autrement dit, le type de personnes que nous désirons être pour les autres. Qui est apte à partager vos fardeaux, à confier à Dieu vos soucis et à vous encourager ?

Un des problèmes soulevés par cette question vient du fait que certains individus peuvent être insensés et manquer réellement de jugement. Ils ressemblent aux amis de Job et nous traitent injustement. Certains donnent de mauvais conseils ou font des promesses inconsidérées au sujet de Dieu et de sa manière d’agir dans les épreuves, mais tout ce qu’ils disent est faux. D’autres sont indiscrets, n’aspirant qu’à remettre de l’ordre dans nos vies, ou alors ils sont indignes de notre confiance et rapporteurs. C’est pourquoi il faut choisir avec soin la personne qui nous accompagne dans nos difficultés.

Mon pasteur a joué un rôle important dans l’épisode que j’ai raconté, bien qu’il soit décédé quelques années auparavant. Ma femme dormait déjà. Or, les leçons sur la foi reçues de mon pasteur me sont revenues à l’esprit au milieu de cette nuit sombre.

4. Comment arriverez-vous à faire sincèrement confiance à Dieu ?

La quatrième question nous exhorte à travailler avec acharnement pour nous approprier la vérité, nous la rappeler et la prendre à cœur, car il est facile de l’oublier. Cherchons le Seigneur avec sincérité. En nous tournant vers lui, nous nous détournerons vraisemblablement de nos péchés instinctifs et habituels. L’anxiété ? La colère ? Le désespoir ? La fuite ? Dieu est compatissant ; il « résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Ja 4.6). Ne craignons pas de dire au Seigneur la vérité sur nos souffrances, nos péchés, notre besoin de miséricorde, nos luttes. Des douzaines de psaumes évoquent des sentiments de ce type. Demandons à notre Père de nous donner son Saint-Esprit. La sagesse, la confiance, la paix, le courage, l’amour, la persévérance et l’espérance sont autant de fruits qui dénotent sa touche personnelle dans nos vies.

Aucune lutte sincère ne relève de la pensée magique. Elle ne consiste pas à « réclamer la victoire », à trouver un stéréotype religieux pour court-circuiter le processus ou à se complaire dans l’apitoiement et le chagrin. Dieu nous conduit là où il veut. Demandons, cherchons, frappons. Il nous a trouvés le premier, et il est disposé à se laisser trouver.

5. Quelle devrait être la prochaine étape ?

La cinquième question donne l’occasion de réfléchir à l’aspect pratique : Que faire maintenant ? Les problèmes causés par une grande épreuve sont toujours graves et ne se règlent pas en un instant, mais cela ne doit pas nous empêcher de poser de petits gestes qui déboucheront sur une solution. Je ne pouvais pas remédier à la situation troublante vécue au cours de la journée, mais je pouvais faire quelques appels. Katharina von Schlegel ne reverrait plus ses chers amis, mais elle pouvait mettre en poésie la douleur de son âme, de sorte que nous chantons encore aujourd’hui « Paix, ô mon âme ». Quelle devrait être la prochaine étape importante pour vous, peu importe si elle paraît simple ou insignifiante ? Prier ? Appeler un ami ? Faire la lessive ? Payer les factures ? Aller travailler ? Prendre une journée de congé pour faire une promenade dans un parc ?


Cet article est tiré du livre : La grâce de Dieu dans la souffrance de David Powlison